Deadly Waves

Happy Deadly Waves Day <3

♬ : Dark Horse - Katy Perry

"So You wanna play with magic ? / Boy, You should know whatcha falling for/ Baby do you dare to do this. "

07. Surfer

Suki Riviera,
University San Juan, présent.

Tandis que je marche pour détendre mes muscles engourdis de la veille. Quelle est ma surprise de voir cette énergumène répondant au nom de Jayden, avec ma meilleure amie, assis sur un banc de l'université.

Je sais bien que je laisserais Gloria retourner dans ses bras autant de fois qu'elle le veut. Pour la simple raison que je serai présente pour amortir chacune de ses chutes.

-Suki ! m'interpelle-t-il alors que je passe devant sans leur prêter attention.

Je me retourne lentement, en essayant de fixer un faux sourire sur mes lèvres. Mais à voir la tête étrange que fait Gloria, j'en conclus que la tronche que je tire sonne faux et la grimace sur le faciès de Jayden me le confirme. Raté !

- Holà la compagnie. Je passe une main dans mes cheveux noirs et lève assurément les yeux pour paraître à l'aise.

Mais à agir comme ça, j'empire la situation. Et je le sais. Seulement être naturelle dans les relations humaines et avec des personnes que je n'aime pas c'est compliqué.

-Tu es sûre que tout va bien ? me demande Gloria.

- Parfait. Tout va parfaitement bien, évidemment vous voir ici, ça égaye ma journée.

Ça sonnait vraiment faux ? On est d'accord.

-J'ai hâte de ce soir ! Jayden nous accompagne.

-Ton frère a accepté ça ?! m'étonné-je. Bien sûr que « ça » n'est autre que ce mec assis à côté de ma meilleure amie.

-Il faut croire qu'il a su passer à autre chose contrairement à certaines, s'exclame Gloria

Aïe. Sa pique atteint directement ma peau. Je fais donc disparaître la colère sur mon visage et lui souris tendrement.

-Très bien, dans ce cas à ce soir. Mais pas de verres gratuits cette fois, il a intérêt à payer pour toi et avec un pourboire pour l'adorable serveuse que je suis.

Un sourire machiavélique vient remplacer celui de la tendresse. Sans un mot de plus, je tourne les talons et rejoins notre chambre.

***

Assise devant ma toile, mon casque sur les oreilles et un pinceau en main. Je profite de l'absence de Gloria pour plonger à nouveau dans la peine qui englobe ma poitrine.

Je continue la peinture de cette femme entourant son corps meurtris de ses bras. On ne voit pas son visage, elle le plonge contre sa poitrine. Je l'ai presque terminé, je m'attarde seulement sur les petits détails qu'il me reste à mettre. Je viens bleuter la peau de ses bras qu'elle tient fermement avec ses doigts. Je marque sa douleur sur sa peau. Cette peinture est sombre, les couleurs ternes, pourtant à mes yeux, cette toile est tout ce qu'il y a de plus vivant.

Car rien n'est plus vivant qu'une âme qui étouffe et qui survit.

Un dernier coup de pinceau et voilà la toile terminée. Après des heures de travail, je peux enfin l'admirer. Je reste assise devant sans bouger. J'en remarque ses imperfections et je me dis que je pourrais faire mieux la prochaine fois. Mais j'en apprécie aussi sa beauté, et le sentiment déchirant qu'elle me procure.