— Entre, j'entends de l'intérieur.
Je respire profondément pour me calmer. Je ne sais pas comment je dois me sentir en venant ici. Pour certains, c'est un supplice ; pour moi, c'est une sorte d'échappatoire. Les événements de ces derniers jours m'ont vraiment tendue, mais je ne sais pas si j'ai envie d'en parler finalement.
Je n'ai pas réfléchi en arrivant dans ma chambre, je me suis effondrée, puis je suis allée directement aux toilettes, où j'ai passé plus de quinze minutes penchée au-dessus des toilettes. Après ça, je me sentais pathétique... et honteuse, je ne sais pas vraiment pourquoi.
Les filles n'allaient pas rentrer avant un bon moment à cause de leurs cours, alors j'ai simplement décidé de venir ici sur un coup de tête. Je laisse encore échapper un soupir et pousse la poignée de la porte. J'ai fait du chemin pour arriver jusque-là, je ne vais pas simplement me dégonfler maintenant.
J'en ai marre de fuir.
Je reconnais les moindres détails de cette pièce qui sent comme d'habitude le café. Elle est tout le contraire de la salle d'attente. Les murs sont peints d'une couleur crème et bordés d'étagères remplies de livres. La fenêtre laisse passer plus de lumière. Le bureau est décoré simplement et reste esthétique, contrairement à celui de mon père qui en fait toujours trop en matière de décoration.
Sur la table règne un petit écriteau sur lequel reposent les mots qui constituent le nom de mon psy :
Dr Dereck Sinclair.
𝐅𝐋𝐀𝐒𝐇𝐁𝐀𝐂𝐊
Je suis assise dans cette salle depuis un moment maintenant, une angoisse sourde vrille mes entrailles. Les secondes s'étirent comme des éternités, et chaque bruit de pas dans le couloir fait bondir mon cœur. Pourquoi Évelyne a insisté pour que je vienne ici ? J'ai rencontré des tas de psychologues... mais rien n'a marché sur moi. Je suis un cas désespéré, je ne comprends pas pourquoi elle continue de se battre alors que j'ai moi-même abandonné.
Puis, la porte s'ouvre avec un léger grincement, révélant une silhouette. Mais alors que je m'attends à ce que ce soit une femme qui entre dans la pièce comme tous les autres psy que j'ai croisés, c'est un homme qui pénètre dans la pièce.
Un homme, comme ceux qui ont peuplé mes cauchemars. Mes mains se crispent sur les accoudoirs du fauteuil, mes poumons se compriment. Une panique aveugle m'envahit.
Mes pieds réagissent immédiatement, je me lève d'un bond et recule jusqu'à être coincée contre le mur.
Il va me faire du mal.
Comme eux.
Non. Non. Non.
Pas encore, je ne veux pas, s'il vous plaît.
Sans réfléchir, je saisis le premier objet à ma portée, un vase sur la table basse, et le lance violemment vers la porte.
Le bruit fracassant résonne dans la pièce, suivi de mes pleurs désespérés. Je suis en train de perdre pied, de revivre des souvenirs que je pensais enterrés.
Ce n'est pas lui qui est en face de moi mais eux, et il ricane, se moque de moi pour ce qu'ils m'ont fait.
Chaque objet devient un projectile entre mes mains, je lance désespérément chaque objet que je trouve en espérant me débarrasser d'eux.

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ECHOES OF SILENCE
Romance"Accroche-toi à la vie autant que je m'accroche à toi" Emory Elle entame un nouveau départ après que deux ans de vie lui ont été volés cette nuit-là. Lorsqu'elle rejoint sa nouvelle université, elle n'a qu'un seul but en tête : redonner une dernière...
8| Emory
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