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IX. Rencontre (Echo)

Depuis le début
                                        

Mais soudain ils se turent, ce qui d'abord me surpris, et j'aperçus les garçons en suivant leur regard. Felicia était à leurs côtés. Michael m'accorda un grand sourire quand il me vit et accéléra le pas dans ma direction. Luke, quant à lui, semblait plongé dans une discussion importante avec sa cousine et il ne posa même pas ses iris sur moi. Comme si je n'étais pas là.

— Alors, prête à sortir du Simulatorium depuis tout ce temps ? s'enquit Michael en désignant le monde extérieur que l'on pouvait voir grâce aux grandes portes de verre.

J'avais hâte de sortir. Je n'en pouvais plus de rester enfermée au Simulatorium surtout que nos journées étaient souvent creuses.

— Complètement ! J'ai l'impression d'être ici depuis une éternité !

Et encore, l'éternité me semblait beaucoup moins longue.

Lorsque nous nous installâmes dans la navette, je me rendis compte que j'avais raison. Les trois hommes armés s'occupaient bien de notre sécurité. Ils s'assirent sans un mot en face de nous tandis que, sous un silence de plomb, Luke prit place à ma droite.

L'atmosphère à l'intérieur de la navette était pesante. Je n'osais pas prononcer un seul mot. J'avais si peur de dire quelque chose de déplacé ou d'interdit que je commençais à réaliser que ces « soldats » ou « gardes » étaient peut-être là pour autre chose que notre sécurité. Peut-être qu'on nous surveillait aussi.

J'essayai de les oublier en regardant le paysage mais vite il m'apparût que c'était une mauvaise idée. J'allais être malade si mes yeux restaient rivés vers l'extérieur. J'avais une boule à l'estomac et j'avais chaud. J'avais l'impression que j'allais étouffer...

Ainsi, sous les yeux impénétrables des gardes, j'enlevai ma veste.

— Ça va ? me demanda soudainement Luke tout en exerçant une légère pression sur mon bras dénudé.

Je hochai la tête tandis qu'il laissa reposer sa main gauche sur ma cuisse. Un geste que je trouvais adorable de sa part, lui qui n'avait jamais vraiment été très tactile avec moi.

Je m'enquis de son état en retour, parce que je savais que cette sortie comptait énormément à ses yeux. Il allait revoir sa sœur après tout ce temps en sachant que son état avait empiré. Et même si elle était stable et plus ou moins en forme depuis quelques jours, c'était toujours quelque chose de se rendre à l'hôpital pour voir quelqu'un que l'on aimait.

— Ça pourrait être pire comme ça pourrait aller mieux, dit Luke après un léger instant.

Il n'ajouta rien et moi non plus. Et quelquefois, dans mon mutisme, j'observai sa main sur ma jambe qui n'avait pas du tout bougé de tout le trajet.

L'hôpital se dessina rapidement à travers les arbres et la navette commença à ralentir. Tout allait bien jusqu'à ce que l'on descende devant l'entrée principale. Une fois le pied posé à terre, ce fut comme si j'étais de retour dans le jeu. Assaillie par des images des Simulations, je me sentis tout à coup vulnérable et en danger. Parce qu'en effet, nous nous tenions devant le même hôpital. Ce même hôpital où nous avions découvert le corps de Priam, ce même hôpital où j'avais dû être soignée en urgence...

J'étais pétrifiée, incapable de bouger et de suivre les garçons. Je revoyais la neige, le sang... J'entendais de nouveau les cris et les coups de feu... Si bien que je portais ma main sur ma hanche, par précaution. Comme si, par magie, ma blessure allait réapparaître.

— Tout va bien, mademoiselle ?

C'était un des soldats qui m'avait parlé. Il me regardait, légèrement intrigué. Et derrière lui, Luke faisait de même. Quoique... j'avais l'impression qu'il comprenait. Parce qu'il avait été là, lui aussi. Il savait ce que c'était.

Simulations IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant