Le Tigre Noir | Yoonmin

Regrets

Je ne connais toujours pas tout à son sujet. Mais une chose était sûr, il prenait le temps d'écouter les autres et de il les aidait à faire ce qu'il y avait de mieux pour eux. Il ne les jugeait pas, et ça c'était l'une de ses nombreuses qualités à mon avis.

La porte de la terrasse était entrouverte, j'y entrais et aperçu quelqu'un assit à l'une des tables.

Je reconnus rapidement le Tigre Noir, à cause de sa tenue entièrement faite de cuir. Il fumait paisiblement sa cigarette, ses yeux posaient sur la lune, mais son esprit était tout ailleurs.

J'hésitais un peu à sortir d'abord, mais je n'avais aucune raison de le redouter. En plus, ce n'était pas comme ci le balcon lui appartenait.

Je décidais de ne pas dire un mot. C'était la façon la plus facile de ne pas me mêler à lui.

Je m'assis calmement à ses côtés, je le vis relever sa tête et je sentis mon corps entier se figer.

Il y avait quelque chose dans son regard. Je le sentais percer mon âme d'un seul coup d'œil. Il détourna lentement son regard, pour signaler que ma présence l'importait peu.

Je repris mon souffle et me promenais sur le balcon. J'admirais le jardin qui entourait le bâtiment. Je posais mes mains sur les barres d'acier et fermais les yeux pour mieux profiter de la brise du soir.

Le temps était parfait, ni trop chaud, ni trop froid. C'était le genre de temps qui vous ferait aller marcher au bord de la mer ou aller faire un tour en ville à moto.

À une autre époque, ça aurait était parfait. J'aurais demandé à Junsun d'aller nous promener et il m'aurait acheté notre glace préféré à savourer pendant notre marche. Ou peut-être que j'aurais appelé Heonwoo et lui aurais donné rendez-vous au parc où nous avions l'habitude de jouer lorsque nous étions petits. Nous aurions passé la nuit, sur les balançoires, à boire de la bière et à parler de tout et de rien.

Oui, ça aurait pu être parfait.

Mais je les ai tué.

J'ai tué les deux hommes qui auraient pu me réconforter pendant ces douces nuits. Je les ai tué des mains qui auparavant les serraient d'un câlin, des mains qui les textaient sans arrêt des mots d'amour, des mains qu'ils embrassaient lorsque je ne me sentais pas bien.

Je les ai tué.

Je sentis ma poitrine se serrer, des larmes perlèrent sur mes joues.

Lorsque je pleurais, il y avait une certaine amertume dans mes larmes, comme ci la plaie était toujours ouverte. Je mis ma main sur mon coeur et laissai mes émotions exploser en forme de larmes. Même si je me retenais tant bien que mal, la douleur sortit comme un tumulte de ma gorge en forme de cris silencieux. Je saisis les barres d'acier devant moi et j'essayais de pousser un cri, mais il semblait que mes cris avaient fondu tout comme mon coeur.

Je vis deux mains qui portaient des gants saisir les barres d'acier. Je tournai la tête et aperçu le Tigre Noir debout à mes côtés. Il me fixait de ses yeux froids.

Je ne savais pas exactement ce qu'il regardait, mais je savais que lorsque je pleurais ce n'était pas jolie à voir. Mes yeux devaient être enflés et rouges.

Il ne dit pas un mot, il me regardait jusqu'à ce que mes sanglots s'arrêtèrent.

De mon côté, je ne pouvais articuler ne serait-ce qu'un seul mot, je ne pouvais pas non plus respirer. Je sentais un poids lourd dans ma poitrine et une boule dans ma gorge.

La douleur dans ma tête me tuait doucement, leurs sourires apparurent dans mes pensées mais son regard était plus puissant. Cet homme étrange avait réussi à chasser ces horribles pensées de ma tête.