ECHOES OF SILENCE

By Nellysbliss_

306K 10K 7.3K

"Accroche-toi à la vie autant que je m'accroche à toi" Emory Elle entame un nouveau départ après que deux ans... More

𝐍𝐃𝐀ღ
༊*·˚
|| 𝑪𝒂𝒔𝒕 ||
|| Prologue||
2 | Emory
3 | Kaden
4| Emory
5| Emory
6| Kaden
7| Emory
8| Emory
9 | Emory
10| Emory
11| 𝐅𝐋𝐀𝐒𝐇𝐁𝐀𝐂𝐊 𝐈
12 |Emory
13| kaden
14 | Emory
𝐀𝐧𝐧𝐨𝐧𝐜
15| Emory
16| Emory
17 | kaden
18 | Flasback II
19| Emory
20| Emory
21 | Emory
22 | kaden
23 | Emory
24 | Emory
25 | kaden
26 | Emory
27 | Kaden
28 | Emory

1 | Emory

21.1K 511 353
By Nellysbliss_




𝐄𝐯𝐞𝐫𝐲 𝐞𝐱𝐢𝐭 𝐢𝐬 𝐚𝐧 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐲 𝐬𝐨𝐦𝐞𝐰𝐡𝐞𝐫𝐞 𝐞𝐥𝐬𝐞
~𝑻𝒐𝒎 𝑺𝒕𝒐𝒑𝒑𝒂𝒓𝒅~

𝐂𝐨𝐮𝐧𝐭𝐝𝐨𝐰𝐧 : 𝟐𝟏𝟓 𝐝𝐚𝐲𝐬

•Emory•

~ 𝑁𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑑𝑒𝑝𝑎𝑟𝑡 ~

Je n'ai jamais compris le concept de fête de départ. Qu'est-ce qu'on célébrait au juste ? Le fait que quelqu'un s'en aille loin de tout ce qu'il a toujours connu ?

Je pense que sous les apparences, c'est une façon de montrer à quel point mes parents attendaient l'occasion parfaite pour se débarrasser de moi. C'était prévisible.

Ma présence a toujours été un poids pour eux, je crois qu'à choisir, ils auraient préféré avoir un garçon.

Cette fête était encore une nouvelle tentative pour montrer au monde entier que la fille unique des Vega n'était pas « froide » comme le disait tout le monde. Ils veulent faire taire les rumeurs une fois pour toute, faire croire à tous que rien n'est brisé en moi et que je suis comme toutes les filles de mon âge.

Cette tentative désespérée n'était que l'envers du décor, mes parents faisaient tout pour être acceptés par la société parce que pour faire partie des grands de ce monde, il faut rentrer dans les codes et essayer de son mieux d'entrer parfaitement dans le moule qu'ils ont eux-mêmes forgé, même s'il était trop petit pour nous et nous étouffait.

C'est ça le problème : dans ce monde, ceux qui vous ont tout donné sont les premiers à retirer l'herbe sous vos pieds. Ils vous sourient pour vous faire pleurer et bâtir leur empire sur vos larmes.

C'est pour ça qu'avoir un point faible quel qu'il soit n'annonce rien de bon. Dans ce cas-là, la faiblesse de mes parents, c'est moi. Ils me considèrent comme leur talon d'Achille depuis que la presse ne cesse de jaser à mon sujet.

Serait-ce si grave si le monde entier voyait mes failles ? Et bien, la réponse est oui.
C'est ce qu'on m'a appris et c'est ce que je me suis toujours répété.

C'est pour ça que je m'oblige à assister à cette mascarade.

C'est pour cette raison précise que je me tiens là, face à mon miroir, scrutant chacun des détails de ma robe. Ses manches délicates et sa texture satinée lui confèrent une lueur particulière. Elle épouse ma silhouette avec une grâce naturelle, semblant fusionner avec ma peau comme une seconde enveloppe. Son décolleté dévoile subtilement la pâleur de mon cou et de mes épaules. La longueur de la robe est telle qu'elle dissimule presque entièrement mes escarpins, ajoutant une touche de mystère à mon allure.

Cette robe était magnifique en tout point, mais pas sur moi.

Mais j'avais eu envie de l'acheter, j'ai tout de suite flashé dessus en la voyant. Son élégance et sa sobriété m'avaient attiré.

Et surtout, elle est noire.
C'est la raison pour laquelle je l'ai tout de suite choisie. Ma mère m'avait préparé une robe blanche pour l'occasion et presque tous les invités sont en blanc, je suppose, puisque c'est la couleur indiquée sur les cartons d'invitation qu'ils ont envoyés.

J'ai préféré cette robe noire parce que pour moi, il n'y a rien à célébrer. Cette fête ressemble plus à des funérailles pour moi qu'à autre chose.

Je laisse derrière moi deux années d'amertume, englouties dans le silence imposé. Je fais le deuil de mon passé douloureux, de cette ville inhospitalière qui n'a fait que semer peine et souffrance sur mon chemin. Je scelle sous terre les illusions trompeuses que j'avais nourries, et surtout, je relègue aux enfers cette nuit qui a gravé des cicatrices indélébiles sur mon âme, des marques dont je ne pourrai jamais me défaire.

Alors oui, peut-être que finalement cette fête est une bonne chose, elle marque un nouveau départ pour moi, loin de tout ce qui m'étouffait.

Mon regard se perd sur le haut de mon miroir qui est complètement brisé. Il est comme ça depuis deux ans. Mes parents ont insisté pour le changer, mais j'ai tout de suite refusé.

Ce miroir était le reflet de mon âme et il me permettait de me voir comme je suis, c'est-à-dire endommagé.

J'enfile enfin mes gants noirs, eux aussi, que je fais glisser sur les bras jusqu'aux coudes. La porte cède, laissant apparaître Silvia que j'aperçois du coin de l'œil dans le reflet du miroir.

— Mademoiselle Vega, tout le monde vous attend avec impatience. Me fait-elle remarquer. Vous êtes

— En retard. Je l'interromps. Oui, je sais.

Je n'avais aucune envie de descendre, d'enfiler un masque tissé de mensonge et de devoir jouer un rôle avec tous les invités pendant toute la soirée, mais je savais que j'allais devoir le faire, même si j'avais une énorme boule au ventre rien qu'à y penser.

Qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? Protester ?

J'ai assez d'expérience pour savoir qu'ici, dans cette famille, mon opinion ne compte pas. Sinon, j'aurai été dans le fond de mon lit enroulée dans mon plaid à regarder un film en sachant que demain, je n'aurai pas à aller dans une université pour gosses de riches qui se croient supérieures à tout le monde. Si mon avis comptait, je serais loin d'ici et ce depuis longtemps.

Je me tourne pour faire face à Silvia, je peux voir le regard empli de jugement qu'elle porte à ma robe.

— Vous avez quelque chose à me dire ?

Elle secoue vivement la tête de gauche à droite.

— Rien, mademoiselle, c'est juste que je trouvais que la robe choisie par votre mère était magnifique. Dit-elle avant de se précipiter vers le lit et de saisir la tenue avant de me la présenter comme si je ne l'avais pas déjà vue. Vous pourriez au moins l'essayer, non ?

Je ne prends pas la peine de lui répondre et sort de ma chambre. Je m'y attendais, toutes les personnes qui travaillent ici ne jurent que par l'autorité de mes parents. Pour eux, je suis une enfant gâtée qui ne se satisfait jamais de ce que ses parents riches lui donnent.

S'ils savaient à quel point ils sont loin de la réalité. Même en vivant sous le même toit que moi, ils n'ont pas réussi à me cerner et d'ailleurs, je ne souhaite pas qu'ils essayent de le faire.

Je m'aventure dans les couloirs luxueux de la maison en ne prenant même pas la peine d'admirer ce décor que je connaissais déjà par cœur. J'ai à peine le temps de m'éloigner de ma chambre que je manque de percuter quelqu'un.

— Emory ! C'est toi que je cherchais, ça fait plus de deux heures que tout le monde t'attend.

Je relève la tête pour tomber face à Louis Courts.
Cinquième fils de la famille Courts, le blond est le stéréotype complet de ce qu'on qualifie de gosse de riche. Avec ses cheveux blonds toujours plaqués en arrière avec du gel, ses tenues extravagantes qu'il attife en toute occasion et l'air supérieur qu'il affiche toujours face à ceux qui ont le malheur de posséder moins d'argent que lui, Louis remplit le profil du parfait connard.

— On devrait y aller avant que tout le monde se face un sang d'encre. Continue-t-il en me tendant son bras.

J'ai un léger mouvement de recul quand son bras s'avance vers moi par surprise, mais je réussis à me contenir assez vite pour ne rien laisser transparaître.

— S'ils ont des hors-d'œuvre hors de prix et de quoi se boucher la gueule, je suis sûr qu'ils ne s'inquiètent pas le moins du monde. Je commente avant de m'avancer vers le grand hall où a lieu la fête, laissant Lance derrière moi.

J'entends ses pas me suivre brusquement jusqu'à ce qu'il arrive à me dépasser et à se planter devant moi.

Ces yeux me détaillent de haut en bas comme s'il venait à peine de remarquer ce que je portais. Lui, bien évidemment, avait enfilé un ensemble costume avec une veste blanche et un pantalon noir.

— Tu as confondu la fête avec un enterrement ? S'offusque-t-il. Tout le monde est en blanc dans la salle, tu vas faire contraste.

— La dernière fois que j'ai vérifié, c'était ma fête. Je réponds agacé de me faire remonter les bretelles pour la deuxième fois, juste à cause de ma robe noire. C'est ma maison ici, Louis, je fais ce que je veux.

Je sais déjà que ce n'est pas la dernière fois de la soirée que je reçois des remarques, celle de ma mère risque d'être encore plus cinglante. Mon père, lui, va sûrement s'en foutre comme toujours. À part l'argent, rien ne l'intéresse et moi encore moins.

Je dépasse Louis sans un regard, tandis qu'il continue de me suivre à une distance respectable cette fois, probablement contrarié. J'arrive au bout du couloir et respire un grand coup. Un pas de plus et je serais sur les grands escaliers que je dévalerai sous le regard de tous. Je m'apprête à me jeter dans une cuve remplie de requins affamés. Encore une fois, je vais être mise à l'épreuve par les chuchotements et les regards appuyés des invités.

Après avoir pris une grande inspiration pour la deuxième fois en trente secondes, je tourne et arrive au sommet du grand escalier.

La musique s'arrête, tous les regards se tournent et se posent sur moi. Je devrais avoir l'habitude avec le temps, après tout, j'ai grandi dans ce milieu. Je devrais ne plus m'en soucier, mais je n'y arrive toujours pas et encore plus depuis deux ans.

Je m'apprête à m'avancer quand Louis apparaît à mes côtés et me prend la main rapidement pour que je ne puisse pas protester. La sensation de sa main posée sur moi m'engendre un haut dans le cœur, mais je ne recule pas pour autant. Il sait que je ne pouvais pas me permettre de faire un scandale ici, alors il en a profité.

Je laisse échapper encore une fois une grande bouffée d'air et entame la descente des escaliers en colimaçon sous le regard des invités en compagnie de Louis.

Je parcours la salle des yeux et ne vois que des visages que je connais par cœur, mais qui me sont à la fois étrangers. J'ai l'habitude de les voir à chaque fête que mes parents organisent, mais rien de plus.

Les chuchotements commencent à s'élever dans la salle tandis que j'arrive au bas des escaliers. Je retire rapidement ma main de celle de Louis sans que personne ne s'en aperçoive.

J'entends les gens jaser à propos de mes vêtements. Ils me reluquent tous des pieds à la tête, mon corps est passé au scanner sous leur regard en coin et je me sens mal à l'aise. Un malaise m'envahit, une sensation de vulnérabilité et de jugement me submerge. J'ai l'impression d'être en danger, exposé à leurs critiques acerbes. Il semble que ce ne soit plus mes vêtements qu'ils jugent, mais plutôt mon être tout entier, comme si mon corps était devenu le reflet de quelque chose de souillé dans leur regard.

Je n'aurais pas dû porter cette robe, j'aurais dû écouter ma mère, peut-être alors aurais-je attiré moins de regards scrutateurs. Ou peut-être pas ? La société, avide de jugements, semble avoir une préférence pour évaluer les femmes, quelles qu'elles soient et quelle que soit leur tenue. À leurs yeux, nous ne sommes jamais à la hauteur.

Donc, le mieux, c'est d'assumer mes choix jusqu'au bout.

Mon père interrompt ce vacarme en levant la main, indiquant à l'orchestre de reprendre son poste. La musique revient et les regards se détournent peu à peu de moi.

Je trace mon chemin dans la salle, ne sachant pas vraiment où je vais.

— Mademoiselle, Champagne ? Me propose l'un des serveurs armé d'un plateau rempli de flûtes pleines de la boisson rosée.

Je le remercie avant d'en saisir une et de continuer mon chemin à travers la salle. Louis avait raison : tous les invités avaient respecté le code couleur et je faisais contraste. Tout en sirotant ma boisson, je me suis arrêté quelques fois pour parler aux invités pour faire bonne figure. Je ne compte pas m'éterniser ici de toute façon, je dois juste faire acte de présence et disparaître dans environ vingt minutes.

Encore une fois, mes parents n'ont pas hésité à mettre les moyens pour exhiber leur richesse au nez de tout le monde.

La salle de bal est éclairée par une myriade de bougies posées sur les tables rondes couvertes de nappes couleur crème, projetant une lueur dorée sur la pièce. De grands vases remplis de fleurs fraîches ornent les coins de la pièce, chacun ajoutant une touche de couleur vibrante. Des colonnes de marbre courent le long des côtés et soutiennent le plafond. Un immense lustre est suspendu au point central du plafond, apportant plus de lumière à la salle uniquement éclairée à la bougie. Le buffet se trouve au fond de la pièce, composé de mets divers. Le nombre de serveurs ne se compte plus, il doit y en avoir une cinquantaine.

Mon départ n'est qu'un prétexte, tout le monde sait que ces fêtes sont l'occasion de se faire de nouveaux alliés, de signer des contrats ou, dans le cas de mes parents, de montrer à quel point ils sont riches.

Je décide de me diriger vers le buffet, mais c'est sans compter sur la main de ma mère qui me saisit fermement le poignet. Je manque presque de renverser le contenu du verre. Elle me tire derrière elle et je ne résiste pas, je m'y attendais.
Elle sert un sourire hypocrite à chaque personne que nous croisons et m'attire vers l'un des coins de la pièce.

— Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une fille comme toi ? Me crache-t-elle dessus. Cette tenue est complètement inappropriée !

Sa main ne me lâche pas et continue d'exercer une certaine pression sur mon bras et je dois me contenter de laisser un cri de douleur m'échapper.

— Arrête de faire semblant, je t'ai à peine effleuré.

Elle a raison, ce n'est pas sa poigne qui m'inflige cette douleur.

— Ce n'est qu'une robe, Maman. Je proteste en essayant de dérober ma main. Je peux au moins porter ce que je veux, non ?

— Une robe noire, sérieusement ? Ce n'est pas un enterrement On ne t'envoie pas à l'abattoir, mais dans l'une des universités les plus prestigieuses du pays, si ce n'est la meilleure ! Me gronde-t-elle en regardant de gauche à droite pour vérifier que personne ne nous voit.

— De toute façon, dès demain, je serais partie, tu n'auras plus à me supporter.

Je n'ai pas envie d'aller dans cette foutue université ! C'est ce que j'ai envie de lui crier, mais les mots restent bloqués dans ma gorge comme d'habitude.

— Pourquoi tu ne te contentes pas de faire ce qu'on te dit ? Tu veux que tout le monde se paye notre tête ou quoi ?

— C'est ma fête, maman, je peux au moins me permettre ça, non ?

Elle lâche un rire sec à la suite de ma phrase.

— Tu crois vraiment que tout ça, c'est pour toi ? Tu penses que tu mérites quoi que ce soit ici ? Tu n'es qu'une sale petite fille en manque d'affection qui fait tout pour se faire remarquer, mais je n'en ai pratiquement rien à foutre pour que tu t'en ailles.

Sa remarque a pour but de me blesser, mais je suis tellement habitué à ce que ma mère me mette plus bas que terre que maintenant ses piques ont l'effet inverse sur moi. Je n'y fais plus attention et surtout, je ne les prends surtout pas en considération.

C'est tellement misérable de se faire juger seulement à cause d'une simple robe. Elle n'a rien d'anormal et pourtant ma mère en fait tout un plat. Pourquoi passe-t-elle toujours son temps à me blâmer pour tout et n'importe quoi ?

Ma robe en elle-même est belle, mais elle se concentre sur ce qu'elle considère comme son unique défaut.

C'est une illustration parfaite du fonctionnement de la société : elle préfère fixer son attention sur le moindre détail qui ne cadre pas avec ses standards, au lieu de se concentrer sur ce qu'on est réellement.

Vous pourriez faire mille bonnes actions, seule la mauvaise restera encrée dans les mémoires.

— Quand je te parle, prend au moins le temps de me répondre ! Tu es une honte pour notre famille, espèce d.

Ma mère lâche brusquement ma main quand quelqu'un approche, elle aborde son sourire hypocrite habituel.

Mes yeux s'écarquillent de surprise quand je me rends compte de ce qui vient de nous interrompre. Je n'aurais jamais cru la voir ici aujourd'hui.
Elle m'envoie un clin d'œil discret et un léger sourire s'incruste immédiatement sur mes lèvres.

— Tu me permets de te voler ton adorable fille pendant quelques secondes, Carène ?

Ma mère répond par un simple hochement de tête et s'éloigne sans un mot de plus en faisant claquer ses talons derrière elle après m'avoir jeté un regard noir.

Une fois qu'elle disparaît dans la foule d'invités, je ne peux plus me contenir et fonce dans les bras d'Evelyne, au diable l'éthique !

— Ma petite Allegra, tu m'as tellement manqué ! Me chuchote-t-elle. Viens avec moi.

Allegra.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu mon deuxième prénom de la bouche de quiconque. Elle est pratiquement l'une des seules personnes à l'utiliser et à chaque fois qu'elle le prononce, mon cœur se réchauffe un peu plus. Ma mère, elle, l'utilise comme une sorte d'insulte.

Elle me prend la main délicatement et m'éloigne de la fête. Pour la cinquantaine d'années qu'elle porte sur son visage, marqué par les légères rides, cette femme est la plus énergique que je connaisse.

Nous franchissons le seuil et elle m'entraîne avec elle dans le jardin. Une bouffée d'air frais caresse mon visage, même si la température ambiante n'est pas particulièrement froide. À mesure que nous traversons le jardin, de petites lumières scintillent, agrémentées par la douce lueur des lucioles qui confèrent une ambiance féerique. Les fleurs blanches et les sculptures en marbre ainsi que celles taillées dans les buissons ajoutent une touche supplémentaire à ce jardin enchanteur.

C'est un lieu que je ne me lasse jamais de redécouvrir à chaque fois que j'y mets les pieds.

On s'approche du banc, Evelyne s'assoit et je m'installe près d'elle.

Je pris mon temps pour contempler la femme blonde dont les cheveux ont viré au gris avec l'âge. Malgré ses légères cernes, elle était toujours aussi magnifique. L'âge n'a pas réussi à lui arracher sa beauté et ça m'impressionne toujours autant. Elle est vêtue d'une magnifique robe de couleur crème agrémentée de son éternel manteau de fourrure blanc drapé sur ses épaules.

Evelyne Foster fait partie de l'une des familles les plus influentes de la ville en plus de la mienne. Je l'ai fréquentée toute mon enfance parce qu'elle était la grand-mère de ma meilleure amie. Nos familles travaillent aussi ensemble dans les affaires depuis une cinquantaine d'années.

En un rien de temps, cette femme avait réussi à faire tomber mes défenses et à prendre une place importante dans ma vie.

— Tu vas me reluquer encore longtemps ? Se plaint d'elle faussement.

— Je compte les rides que tu as prises depuis la dernière fois qu'on s'est vues. Je la taquine.

Elle me donne un léger coup de coude et éclate de rire.

— Tu m'as vraiment manqué. Conclut-elle. Malgré ton insolence.

— Toi aussi, tu m'as manqué, tu as pu profiter de tes vacances ?

Elle hoche la tête et se met à me raconter comment se sont déroulés ces derniers six mois après que je le lui ai demandé.
Je suis contente qu'elle ait pu enfin prendre du temps pour elle. Elle hésitait à s'en aller et à me laisser seule, mais heureusement, j'ai réussi à la convaincre.

Je ne vais pas être un frein pour elle toute ma vie.

— La prochaine fois, je t'emmènerais avec moi ! Tu vas adorer Paris, l'Italie, les Maldives et tous les autres ! S'extasie-t-elle.

Je lui sers un léger sourire, j'ai une passion dissimulée pour les voyages, même si je n'en fais que pour remplir les contrats de modèle. Malheureusement, je n'ai jamais eu le temps de visiter les villes dans lesquelles je suis allé.

Tout d'un coup, je vois les traits de son visage devenir plus sérieux, elle prend mes mains dans les siennes et me regarde dans les yeux.

— Vous êtes rentrés en contact depuis qu'il est de retour ?

Je n'avais pas besoin de lui demander, je savais déjà de qui elle parlait.
C'était clair qu'elle ne parlait pas de sa petite fille, elle savait que notre relation s'était dégradée avec le temps et qu'on ne se contentait que d'échanger des formalités à cause de la relation de nos parents, mais je remercie le ciel de ne pas l'avoir revu pendant plusieurs mois. Je la vois déjà sur les réseaux et dans les journaux, je n'ai pas besoin de plus.

La personne à qui elle fait référence, c'est lui.

Je secoue la tête de gauche à droite.

— Je suis sûr qu'il a juste été très occupé ces temps-ci, rassure-t-elle. Il viendra à toi, crois-moi.

— Ce n'est pas si grave. Je réponds. De toute façon, je m'en fiche.

Je ne savais pas si c'était un mensonge.
Est-ce qu'il me manque ? Est-ce que le fait qu'on y vient et qu'on se retrouve dans la même université va changer quoi que ce soit ?
Je n'en sais rien et je ne veux pas le découvrir. Je compte prendre mes distances.

Depuis plus de deux ans, beaucoup de choses ne comptent plus pour moi.

— J'espère que cette nouvelle étape de ta vie rapportera tout ce que ton cœur désire réellement, Allegra. me dit-elle enfin voyant mon mutisme.

Ce que mon cœur désire Je n'en ai aucune idée.
Il y a bien longtemps qu'il a arrêté de désirer quoi que ce soit, j'ai parfois même du mal à l'entendre battre.

— Promets-moi de vivre pleinement cette année, je sais que c'est difficile, mais essaie de faire abstraction de ton passé. Me conseille. -t-elle. Ne t'interdis pas, contente-toi de redevenir l'Allegra que j'ai toujours connue, elle était parfaite comme elle était.

Cette Allegra a été détruite, mais je n'ai jamais essayé de vraiment la reconstruire parce que je doute de pouvoir y arriver.

— Je te le promets, Evy.

Encore une deuxième promesse que je vais devoir essayer de tenir.

Je lui souris et elle me rend ce sourire.
Elle claque un bisou sur mon front.

Demain marque mon entrée à l'université et en même temps un nouveau départ pour. J'essayerais une dernière fois de redonner une chance à la vie.

J'essaierai de tenir mes promesses, même si pour le moment elles sont entachées de mensonge.

───── ⋆⋅☆⋅⋆ ─────

Hi❦

J'espère que vous allez bien !

Je tiens à vous dire merci parce que EOS a officiellement dépassé les 200 vues en à peine une semaine !

Je sais que le premier chapitre n'est pas vraiment palpitant mais je voulais que vous découvriez un peu de quotidien de notre petite Emory. De plus je sais ce que je fais, ne vous en faites pas, je veux que vous découvrirez l'univers de EOS tout doucement 💆🏾‍♀️.

N'hésitez pas à laisser un commentaire sur ce que vous pensez du chapitre et même un vote si vous l'avez aimé. Ça fait plaisir. <3

On se retrouve la semaine prochaine pour le prochain chapitre.

Ps: garder toujours un œil sur le compte à rebours 🧘🏾‍♀️

Love, Nelly

Continue Reading

You'll Also Like

166K 7.5K 56
Dans une ville où la forêt s'impose, des atrocités sommeillent, enterrées entre la terre et les ronces. 𝐘𝐞𝐧𝐧𝐞𝐟𝐚 𝐂𝐨𝐰𝐞𝐥𝐥, une âme tourment...
500K 26.6K 49
Chaque année, pendant le mois d'octobre, deux familles très soudées se retrouvent à vivre dans le même manoir, et comme chaque année, Winter Lewis s'...
172K 7.8K 51
La mode. Un monde dans lequel Madison, fille du célèbre styliste Marc Garcia a grandi depuis son jeune âge. Contre toute attente, son père décède br...
45.1K 1.5K 32
Bella se doit de contenir une image de jeune fille bien rangée, mais ce n'est rien d'elle. Alors, elle ne mêle jamais les deux univers qu'elle s'est...