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Une fois les valises déposées devant l’immeuble, Marcus paya le taxi et entra sans même lui jeter un regard.

Sans même l’aider.

Ivan le fixa un instant, incrédule.

Sérieusement ? En plus d’être un alpha arrogant et borné, il est aussi un goujat fini ?

Il soupira en attrapant ses affaires. Se plaindre ne servirait à rien, et il refusait de lui offrir l’occasion de lancer une énième remarque méprisante.

Très bien, Ivan, reste calme. Deux mois. Juste deux mois.

L’appartement était situé au troisième étage. Après avoir monté les escaliers avec ses valises, Ivan referma la porte derrière lui et laissa son regard balayer la pièce.

Il aurait mieux fait de ne pas regarder.

Le salon était un véritable champ de bataille. Des emballages de fast-food traînaient un peu partout, des canettes vides s’amoncelaient sur la table basse, et des cartons de pizza formaient une pile douteuse dans un coin.

Je pensais trouver un appartement en état. Quelle naïveté

Il n’eut pas le temps de soupirer que la voix de Marcus résonna derrière lui.

Maintenant qu’on est arrivés, on va établir quelques règles.

— Oh, bien sûr, faisons ça, ironisa Ivan. D’ailleurs, merci beaucoup pour ton aide avec mes valises, c’était adorable.

Marcus lui adressa un sourire narquois.

Mais de rien. Si tu veux, je peux aussi t’aider à t’installer…

Je vais t’étrangler un jour, espèce d’idiot d’alpha.

Laisse-moi deviner, dit Ivan en croisant les bras. Tu vas m’énoncer une liste de règles absurdes juste pour me faire comprendre que je suis ici chez toi et que tu ne veux pas de moi.

Exactement.

Marcus s’adossa contre le mur, les bras croisés.

Règle numéro un : on ne touche pas aux affaires de l’autre.

— Très bien.

— Règle numéro deux : chacun cuisine pour soi. Je ne suis pas ta bonne. Tu te débrouilles. D’ailleurs, vu que tu es un bêta, tu commanderas sûrement tout le temps.

Ivan serra les dents.

Règle numéro trois : peu importe l’état de cet appartement, tu ne touches à rien. C’est mon espace, j’en fais ce que je veux.

— Charmant.

— Règle numéro quatre : tu dors dans la chambre d’ami et uniquement là-bas. Peu importe les circonstances, tu n’en changes pas et tu ne modifies rien à la déco.

— … Pourquoi donc ?

— Parce que j’en ai décidé ainsi.

Ivan le fixa un instant, exaspéré.

Pourquoi j’ai demandé, déjà… ?

— Ah, et une dernière chose, ajouta Marcus. Ne t’attends pas à ce que je joue le rôle du mari parfait. Ce mariage est une erreur, alors fais en sorte de ne pas l’oublier.

Comme si j’avais envie de jouer à ça.

Marcus haussa un sourcil.

Des questions ?

Un sourire ironique se dessina sur les lèvres d’Ivan.

Une seule.

— Je t’écoute.

— T’as fini ton cinéma ?

Marcus plissa légèrement les yeux, mais Ivan enchaîna sans lui laisser le temps de répondre :

Non, parce que franchement, c’est ennuyant. Cela dit, vu que je suis très poli, je vais jouer le jeu et respecter tes petites règles absurdes. Et maintenant, si tu permets, je vais poser mes valises dans ma merveilleuse chambre avant d’aller travailler.

Marcus haussa un sourcil, amusé.

Travailler ? Je pensais que les gens comme toi se faisaient entretenir par des gens comme moi.

Les gens comme moi ? Ivan pencha légèrement la tête. Tu veux dire… les bêtas ?

Que tu es vif d’esprit…

Ivan croisa les bras, le regard perçant.

Peut-être que les gens comme moi ont tendance à se faire entretenir… Mais en attendant, il me semble que tu ne fous rien de tes journées, à part manger et transformer ton appartement en dépotoir.

Il fit mine de réfléchir.

Oh… Désolé, c’était une insulte ? Ne sois pas offensé, c’est juste la vérité.

Le silence qui suivit était pesant.

Marcus le fixait d’un air indéchiffrable, mais Ivan avait bien vu l’ombre passer dans son regard.

Touché.

— …

Un sourire satisfait aux lèvres, Ivan attrapa sa première valise.

Sur ce, je te souhaite une excellente journée.

Et sans attendre, il quitta la pièce.

mari¨¦ ¨¤ un inconnuO¨´ les histoires vivent. D¨¦couvrez maintenant