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Chapitre 24 - Marianna-Lyne

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JACOB

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JACOB

Je pousse la porte de la maison avec une lenteur qui ne me ressemble pas. Ce simple geste me demande une énergie que je ne suis plus capable de fournir. Alors, c'est en traînant mon corps que je me rends jusqu'au coin salle à manger.

L'odeur du ragoût qui mijote depuis des heures me donne la nausée. Mon organisme rejette toute nourriture, tout comme il refuse le sommeil. Comme si ma seule source d'énergie vitale se trouvait dans l'imprégnation, en Marly. Privé d'elle, je suis une coquille vide, une voiture sans moteur, un corps sans âme...

Combien de temps vais-je encore tenir ?

Entre mes obligations à veiller sur Bella en l'absence des Cullen et la patrouille de fin de matinée, je devrais être tout simplement fatigué. Mais, son absence rend tout plus difficile. Chaque jour sans elle me vide un peu plus.

Je me laisse tomber lourdement sur une chaise qui grince sous mon poids. Mes épaules s'affaissent à cause de l'épuisement, tant physique qu'émotionnel.
Dans le silence assourdissant de la maison, le moindre bruit devient une agression douloureuse à mes oreilles. Le tic-tac lointain de l'horloge du salon bat au rythme régulier de mon cœur pour me rappeler cruellement que le temps s'étire à l'infini, m'éloignant un peu plus de Marly. Chaque bulle du ragoût qui éclate dans la marmite me renvoie au son de son corps heurtant le sol, encore et encore. Le frottement d'une branche contre la fenêtre ressemble au glissement de sa peau qui s'écorche contre la terre trop dure. Et le bourdonnement de la mouche qui se cogne inlassablement contre la vite pour sortir, est un rappel déchirant du coeur de Marly qui s'emballait chaque fois que je ne trouvais pas les bons mots. Tout me ramène à elle. Tout me parle d'elle.

Tout me fait mal.

Le crissement des roues sur le plancher me vrille soudainement les tympans et me ramène brutalement à l'instant présent. Mon père quitte le salon pour me rejoindre, son souffle plus rapide sous l'effort.
Son regard pèse sur moi. Je sais qu'il est inquiet mais, je n'ai même pas la force de le rassurer ou même de faire semblant d'aller bien. Car rien ne va plus depuis que Marly a décidé de m'imposer cette distance qui me tue un peu plus chaque jour.

Je me passe une main sur le visage avant de lâcher un long soupir.

Papa, silencieux jusque là, s'approche. Il pose une main sur mon épaule et la presse légèrement. Je m'oblige à tourner la tête pour lui faire face. La pitié que je retrouve dans ses yeux ne va pas sans me rappeler celle de mes frères.
Pourtant, un sourire qui se veut réconfortant étire ses lèvres qui ont l'habitude d'apporter des paroles pleines de sagesse.

– Fils..., lâche-t-il d'un ton doux. Je sais que ce n'est pas...

La vibration de mon téléphone le coupe net.

Persuadé qu'il s'agit de Bella, je fais signe à mon père de lire le message. Je n'ai pas la force de gérer une nouvelle crise.
Le silence qui suit et le changement d'ambiance me pousse à le dévisager.

Impr¨¦gnation ? Jacob Black ?O¨´ les histoires vivent. D¨¦couvrez maintenant