SOLSTICE

Tous les personnages comptent dans cette histoire.

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Charles . 03

Charles avait rendez-vous avec Alice ce soir-là.

Cela faisait deux mois qu'il l'avait rencontrée lors d'une soirée, mais seulement trois semaines qu'ils étaient réellement ensemble.

Tout était allé très vite entre eux, presque trop vite, mais aucun des deux ne semblait s'en inquiéter. Au contraire, ils profitaient de cette connexion inattendue.

On frappa à la porte, et son frère, Elliott, entra dans la pièce en souriant, amusé de voir son cadet tout apprêté. Malgré ses efforts pour paraître décontracté, Charles trahissait une certaine nervosité.

— Eh ben, t'as sorti le grand jeu pour ce soir, se moqua gentiment Elliott, tout en s'adossant au chambranle de la porte.

Charles leva les yeux vers lui, feignant l'agacement.

Quatre ans les séparaient, mais leur complicité avait toujours été solide. Elliott vivait désormais à Vancouver, et il était revenu pour passer quelques jours en famille avant de repartir dans une semaine.

— Dégage de ma chambre, lança Charles en souriant, sachant parfaitement à quel point son frère aimait le taquiner.

— J'ai encore rien dit, protesta Elliott avec un faux air innocent.

— Justement, dis rien, rétorqua Charles avec malice.

Elliott secoua la tête, toujours en souriant, les bras croisés.

— Alors, ça fait combien de temps avec Alice ? demanda-t-il, cette fois plus sérieusement.

— Trois semaines qu'on est officiellement ensemble.

— Trois semaines, hein ? Et tout se passe bien ? demanda Elliott avec un intérêt sincère.

— Ouais, mais on essaie de pas trop se précipiter, répondit Charles en haussant les épaules. Ça avance doucement, mais c'est pas plus mal.

Dans le langage de Charles, cela signifiait qu'ils n'avaient pas encore couché, et il en était parfaitement satisfait. Il savait que tout viendrait en temps voulu.

— J'espère qu'il me reste un peu de temps pour la rencontrer avant de repartir, plaisanta Elliott en levant un sourcil.

Charles sourit en finissant de se préparer, sans répondre. Il attrapa ses clés et son téléphone, prêt à sortir.

— Au fait, tu peux me déposer chez Thomas avant ton rendez-vous ? demanda Elliott, changeant brusquement de sujet.

— Je prends les transports, mais tu peux prendre ma voiture si tu veux, répondit Charles en lançant les clés à son frère, qui les attrapa au vol.

— Et je te récupère après, si tu veux, proposa Elliott.

— Franchement, on verra. Au fait ? Papa, il est là ?

Elliott éclata de rire, presque malgré lui.

— T'as dix-neuf ans, Charlie. T'as plus besoin de lui demander la permission pour sortir.

— C'est sûr que t'habites plus ici, toi, répliqua Charles en souriant à son frère. Dix-neuf ans ou pas, tu sais très bien qu'il aime bien tout contrôler.

Les deux frères se regardèrent en souriant, un mélange de compréhension et de complicité dans leurs yeux. Leur père, avec son éducation stricte, imposait toujours une certaine forme de contrôle sur leurs vies tant qu'ils vivaient sous son toit ou dépendait financièrement d'eux.