My choice (Narnia)

Je trace mon chemin dans la forêt, marchant vite et silencieusement.

La nuit tombe tout autour de moi tandis que je me dirige vers l'endroit indiqué par le jeune faune qui est venu me prévenir qu'un fils d'Adam souhaitait parler aux Narniens.

- Tout ce que ça prouve, c'est que les Telmarins nous ont volé beaucoup plus que ce que nous pensions ! j'entends crier au loin Nikabrik, le nain.

J'accélère le pas, sentant que les choses sont sur le point de dégénérer.

- Je ne vous ai rien volé, proteste la voix d'un jeune homme.

- Vous nous avez rien volé ? s'indigne un minotaure alors que je ne suis qu'à quelques mètres. Vous voulez la liste de tout ce que les Telmarins nous ont volé ?

- Nos maisons !

- Notre liberté !

- Nos vies !

- Vous me tenez responsable de tout les crimes commis par mon peuple ? s'étonne le jeune homme.

- Responsable, crache Nikabrik. Et punissable !

Je m'approche silencieusement puis m'adosse à un arbre en observant la scène.

Les Narniens encerclent un jeune homme aux cheveux bruns, mi-long. Il porte une tenue telmarine, une épée accrochée à sa ceinture.

- Tu ne devrais pas trop parler, nain, s'exclame Ripitchip. Aurais-tu oublié que c'est ton peuple qui s'est battu aux côtés de la Sorcière Blanche ?

- Et je le referais volontiers si ça pouvait nous débarrasser de ces barbares !

- Nous avons de la chance que tu ne puisse pas la ramener à la vie, intervient Chasseur-de-Truffe. Ou peut-être suggère-tu que nous incitions ce garçon à se battre contre Aslan ?

Les Narniens protestent, criant leur mécontentement.

Mon regard croise celui de Ripitchip qui incline légèrement la tête avec un sourire que je lui rends. Nikabrik suit son regard et hoche la tête.

- La plupart d'entre vous l'ont oublié, mais nous les blaireaux nous rappelons bien, continu Chasseur-de-Truffe. Narnia ne peut être en paix que lorsqu'un fils d'Adam est roi.

- Nous avons déjà quelqu'un pour nous guider, contre Nikabrik en me montrant du doigt. Nous avons déjà une reine !

Je me redresse et m'avance dans la lumière.

- Je ne serais jamais une reine, je dis, haut et clair. Ce n'est pas mon héritage.

Tout les regards se tournent vers moi et je m'approche du jeune homme en dégainant mon épée.

- Qui es-tu, Telmarin ? je demande, menaçante.

Le regard de Caspian accroche le mien, étonné de voir une humaine parmi les Narniens.

- Je suis le prince Caspian, dixième du nom, répond-il en se redressant.

Je lâche mon épée et recule légèrement, les yeux écarquillés.

- Caspian ?

Mes yeux sondent son visage, reconnaissant des traits que je n'avais pas remarqués auparavant.

Le jeune homme fronce les sourcils juste avant que je ne me précipite sur lui et le serre contre moi.

- C'est moi, c'est Aelin, je souffle à son oreille.

Il étouffe une exclamation de surprise avant de me rendre mon étreinte. Puis je me recule et ramasse mon épée avant de me tourner vers les Narniens qui attendent des explications.

- Le prince Caspian est mon frère, j'annonce.

Beaucoup d'exclamations retentissent et le centaure qui m'a recueillie il y a 7 ans de cela, Glenstorm, s'approche de moi.

- Pouvons-nous lui faire confiance ? me demande-t-il.

- Oui.

Il acquiesce, de concert avec les autres Narniens.

- Le trône de Telmar me revient de droit, dit Caspian. Aidez-moi à le reprendre et je ferais régner la paix entre nous.

- Il dit vrai, ajoute Glenstorm. Le temps est arrivé. Je regarde le ciel car c'est mon devoir comme c'est le tiens de te souvenir, blaireau. Tarva, seigneur de la victoire, et Alambil, dame de la paix, se sont réuni. Et un fils d'Adam vient à nous pour nous rendre notre liberté.

- Est-ce possible ? demande un écureuil. Vous pensez vraiment que la paix est possible ?

- Il y a deux jours, je ne croyais pas à l'existence des animaux qui parlent, à celle des nains ou des centaures. Je pensais aussi que ma soeur était morte. Pourtant, vous êtes là. Plus nombreux que tout ce que les Telmarins auraient pu imaginer. Je ne sais pas si cette trompe est magique ou non, mais elle nous a réunis. Et ensemble, nous avons une chance de reprendre ce qui nous appartient.

- Si vous et votre soeur nous guidez, mes fils et moi vous offrons nos épées, décide Glenstorm.

- Et nous vous offrons nos vies, ajoute Ripitchip. Sans réserve.

- L'armée de Miraz n'est plus très loin, Sire.

- Si nous voulons nous battre, nous devons trouver des soldats et des armes, dit Caspian. Je suis sûr qu'ils ne tarderont pas à arriver.

Les Narniens acquiescent et Glenstorm se touche vers moi. J'incline la tête pour montrer mon approbation et il s'éloigne, suivi de mon peuple.

- Aelin, m'appelle Caspian. Comment ?

Je souris à mon frère et lui raconte brièvement ce qu'il m'est arrivé depuis que j'ai quitté le château, il y a 7 ans.

- Tu dirige donc les Narniens ? me demande Caspian, curieux.

- Ils ont décidé d'eux-mêmes que je serais leur guide, j'explique. J'ai donc rassemblé les Narniens et j'ai fait en sorte de les protéger des Telmarins. Nous avons aussi fabriqué des armes dans l'attente d'un évènement qui déclencherait la guerre.

- Vous m'attendiez ?

- En quelques sortes, je souris. Nous ne savions pas que ça se passerait de cette manière. Mais nous sommes prêts.

Le jeune homme passe un bras autour de mes épaules et me serre contre lui.

- Tu m'as manqué tu sais, dit-il. Il n'y a pas un jour où je n'ai pas pensé à toi ou à père. Ou à mère.

Je baisse les yeux à la mention de nos parents décédés. Cela fait 7 ans que mon père est mort. Ma mère est partie plus tôt, quand j'avais seulement 2 ans.

- Nous sommes réunis maintenant, je dis. Et nous allons vaincre Miraz pour de bon.