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Chapitre 7. Eden

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PDV:Eden
Finalement Lizy est repartie après avoir versé certainement des litres de larmes, elle qui est de nature si forte et déterminée me brise le cœur. Je n'osais même pas la prendre dans mes bras, ni la regarder dans les yeux. Je me sentais coupable d'avoir fait pleurer ma grande sœur, je ne me sentais pas apte à enlacer Lizy pour la soulager tout comme elle me soulage quand je ne vais pas bien. Parce que c'est moi qui l'ai fait pleurer. Et personne ne mérite d'être consolé par son bourreau. Je me hais définitivement pour avoir fait du mal à une personne que j'aime.

Je me hais.

Je pars dans ma chambre et ouvre ce tiroir, le tiroir que j'ouvre dans les cas désespérés, j'attrape une lame et me la plante dans le doigt sans faire exprès. Un jurons m'échappe alors que je m'apprête à redresser ma main pour faire ce que je fais de mieux. Du mal.
Mais au même moment un sentiment de frustration m'envahit, d'un coup je me sens bête, idiot de penser directement à l'alternative de me faire du mal quand émotionnellement ça ne va pas. Pourquoi ne pas essayer de trouver une autre solution ? Pourquoi ne pas plutôt en parler ?

Parce que tu es faible Eden. Parce que personne n'a envie d'écouter un enfant brisé comme toi. Personne. Tu ne mérite même pas d'être écouter, tu n'es qu'un fardeau pour toutes les personnes qui t'entoure. Couvre ses bras laids et remplis de cicatrices, preuves de ta faiblesse.

Les démons de Eden.

Finalement je trace un trait qui m'arrache un soupire de douleur mélangé d'une satisfaction étrange. Mais aussitôt que je vois le sang couler je me met à culpabiliser et je jette la lame dans le tiroir où elle se trouvait avant et le referme d'un geste brusque.

_Non. Tu es plus fort que ça.

Je me répète cette phrase pendant une bonne dizaine de minutes en sortant de ma chambre et en remettant correctement mon pull sur mon bras salis. Cette fois ce n'était qu'un trait, mais je sais que la prochaine fois je ne serai pas aussi clément. Parce que la douleur s'accumule, et que mon seul moyen de l'extérioriser. C'est la souffrance physique. Puisque c'est toujours plus simple à soutenir que la douleur mentale.

Nélie

Mercredi est passé super vite tout comme le reste de la semaine. Je me suis  remise à étudier, et ça m'a fait du bien. La plupart de mes profs se sont adaptés facilement à mon handicap, sauf quelques uns qui n'avaient pas l'air de vouloir comprendre. Surtout un.
Monsieur Viron. Ce prof est une ordure sérieux, quand je lui ai dis en début de cours que j'étais malentendante il a commencé à mal me regarder. Et puis en cours il ne faisait aucuns efforts, pas de notes au tableau, pas de fiches imprimées, rien, Nada. Quel merde ce mec.

J'en ai parlé avec mon frère mais il ne m'a pas cru vu parce que apparemment « Monsieur Viron est super gentil et que j'en fais juste tout un plat ». Que c'est moi qui ne fait aucuns efforts et que je ne lui facilite pas la tache avec tous les autres élèves. Donc en gros, c'était de ma faute. J'en ai donc aussi parlé à la direction mais toujours rien, rien à pars des "je lui en parlerai". Des promesses pas tenues finalement...comme d'habitude. Comme toujours.

Heureusement Minju, elle, me croyait. Elle m'a dis qu'elle aussi avait eu des problèmes avec lui à cause de ses tatouages.Qu'il l'ignorait et qu'il lui lançait souvent des regards froid et désapprobateur alors qu'elle n'avait rien fait. Elle m'a ensuite dis que ce prof n'était pas du tout inclusif et que c'était certainement pour ça qu'il ne nous aimait pas forcément. Ce qui n'est pas une excuse mais aucunes autres plaintes n'ont été déposées contre lui, donc le directeur en déduit que ce sont des mensonges ou des exagérations.

Ce weekend ne s'annonce pas si bien que ça, j'ai un devoir en collaboration avec de...l'art ?! C'est quoi cette connerie encore... Mon devoir se tiens sur l'art-thérapie. C'est une façon de traiter des souffrants mentaux en leurs faisant peindre, dessiner, graver leurs peines et leurs souffrances au lieu de se faire du mal. C'est un sujet assez intéressant à vrai dire, mais ce n'est pas le sujet principal de mes études. Moi je veux devenir psy. Juste psy. C'est peut-être égoïste mais je ne me suis jamais senti attiré par l'art donc je ne vois pas pourquoi je devrais m'y intéresser, mais après tout mes études sont formées de cette manière, alors je vais m'y mettre à fond et faire de mon mieux pour essayer de me familiariser avec l'art-thérapie. Parce que ce qui compte au fond, c'est ce que je vais devenir.

Eyes don't lie O¨´ les histoires vivent. D¨¦couvrez maintenant