Le soleil tapait doucement sur les toits de Bangkok, enveloppant la ville d'une chaleur moelleuse, presque tendre.
Assis sur un banc écaillé de son université, Fourth balançait lentement ses jambes dans l'air tiède, ses baskets effleurant parfois l'ombre du banc. À côté de lui, son sac de sport, râpé aux coutures, reposait sagement. Le cuir de son ballon dépassait, prêt à s'échapper, comme un rappel constant de ce qui occupait ses pensées.
Autour de lui, la cour de Chulalongkorn bourdonnait d'une vie tranquille : éclats de rire, discussions pressées, appels joyeux. L'atmosphère avait ce quelque chose d'insouciant, typique des fins d'après-midi.
Fourth laissait traîner son regard sur le paysage familier. Ses yeux brillaient d'une lueur douce, teintée de nostalgie.
Depuis qu'il était petit, il suffisait qu'un ballon roule sous ses pieds pour que tout le reste s'efface.
Il n'en parlait pas beaucoup — comme un secret précieux qu'on protège — mais le football avait toujours été son refuge, son terrain sûr, loin des attentes et des obligations.
Il sortit son téléphone d'une main distraite, balayant l'écran d'un geste machinal. 16h32.
Encore quelques heures avant de retrouver les autres pour ce qui serait leur dernier entraînement avant le Starlympic.
Un tournoi qu'il faisait presque chaque année, pour le plaisir, pour les souvenirs...
Pas spécialement pour gagner.
Le Starlympic était avant tout un moment pour s'amuser.
Il se souvient vaguement des éclats de rire, la fatigue partagée, les souvenirs à ajouter à ceux des années précédentes.
Fourth eut un petit sourire en pensant également à son équipe.
Ils étaient bons, à leur manière — agiles, rapides, parfois même brillants — mais ils jouaient avant tout pour le plaisir, pour le lien silencieux qui se tissait entre eux sur le terrain, match après match.
D'un mouvement souple, Fourth se leva, attrapant son sac en une habitude fluide.
Le ballon, accroché à une des sangles, venait taper doucement contre sa hanche, marquant chacun de ses pas vers le terrain d'entraînement.
Le soleil déclinait lentement, allongeant les ombres, mais dans son cœur, la lumière était plus vive que jamais.
—
Plus tard, sous la lourde chaleur de l'après-midi, Fourth rejoignit son équipe sur le gazon.
La lumière dorée baignait le terrain, faisant scintiller les brins d'herbe comme une mer d'émeraude sous le ciel pâle.
Leurs rires résonnaient dans l'air moite, vifs et légers, tandis qu'ils échangeaient quelques passes, testaient quelques tirs, se lançaient des défis sans importance.
Des gestes familiers, usés par les années, mais qui conservaient ce goût simple et brut du plaisir partagé.
Comme à son habitude, Fourth s'amusait à glisser le ballon sous son t-shirt, le transformant en un ventre énorme et ridicule.
Il paradait fièrement au milieu du terrain, provoquant les rires bruyants de ses amis.
Un classique et pourtant, à chaque fois, il réussissait à faire rire tout le monde.
Puis, sans prévenir, il ôta le ballon de sous son t-shirt et se mit à dribbler autour de Gemini, son partenaire et ami de toujours.
Gemini essayait de l'intercepter, riait en feintant des gestes maladroits, mais Fourth, rapide et taquin, faisait glisser le ballon entre ses jambes avec une agilité déconcertante.
Ils jouaient, se cherchaient, s'affrontaient gentiment, comme deux gamins qui, malgré les années, ne se lassaient jamais de ces petites batailles.
Ils formaient une équipe soudée, une sorte d'évidence silencieuse sur le terrain.
Tout était simple.
Un ballon, des amis, la chaleur du jour et cette insouciance qu'on pense éternelle.
Dans sa tête, Fourth se disait que demain serait pareil : un match, des sourires, peut-être une victoire... mais rien de grave si ce n'était pas le cas.
La seule chose qui comptait, c'était d'être là, ensemble.
Il ne savait pas encore que le match de demain, serait différent.
Qu'après demain, cette légèreté, ces gestes sans arrière-pensée, prendraient une saveur de souvenir.
Un dernier éclat de rire avant que les choses ne commencent à changer.
Le lendemain arriva plus vite que Fourth ne l'aurait cru.
La salle était en ébullition : les équipes, les supporters, les cris excités dans toutes les directions... Le Starlympic avait ce goût unique des grands jours, de compétition amicale.
Fourth ajusta son brassard d'équipe tout en cherchant du regard des visages familiers sur le terrain d'échauffement.
Gemini était déjà en train de jongler avec son ballon à l'autre bout du terrain, concentré mais détendu.
Dans l'équipe d'en face, Satang et Nanon s'échauffaient ensemble.
Fourth n'était pas avec eux comme chaque année ; leurs équipes s'affronteraient même dès les premiers matchs.
Ça l'amusait un peu, en vérité — il adorait le jeu, peu importait le maillot.
En croisant Nanon près des bancs, Fourth le héla avec un grand sourire.
Ils échangèrent quelques plaisanteries rapides, à moitié sérieuses, sur le match à venir.
Fourth aimait bien discuter avec Nanon : il avait ce calme posé qui contrastait avec son propre tempérament plus vif.
Quelques mots, quelques rires étouffés... puis chacun retourna à son camp, l'esprit léger malgré la compétition.
Quand le coup d'envoi fut donné, Fourth oublia tout le reste.
Le ballon filait d'un joueur à l'autre, les appels résonnaient dans l'air chaud, et il courait, dribblait, passait, retrouvant ce plaisir brut qu'il aimait tant.
Les Cheetahs et les Shadows s'affrontaient, comme d'habitude, avec la même dynamique.
Le bruit des chaussures qui frappent le sol sur le béton résonnait, et les joueurs semblaient toujours aussi détendus.
Fourth courait, dansant presque avec le ballon, laissant les adversaires derrière lui avec une facilité déconcertante.
_
Soudain, un grésillement étrange surgit.
Un bruit métallique, assourdissant, qui coupa net le cours du match.
Tous les joueurs s'arrêtèrent d'un seul mouvement. Le ballon roula lentement sur le sol, jusqu'à ce qu'il s'immobilise dans le coin.
Un brouillage se fit entendre, suivi d'un silence lourd.
Les lumières de la salle vacillèrent, s'éteignant pendant un instant.
Puis, tout devint noir.
La pièce était plongée dans l'obscurité totale.
Les murmures des joueurs se transformèrent en silence tendu.
Certains avaient sursauté, d'autres étaient restés figés.
Il n'y avait que le bruit de leur respiration précipitée. La peur, l'incertitude, envahissaient l'air.
Soudain, un bruit de grésillement se fit entendre dans les haut-parleurs. Une voix étrange, électronique, métallique, envahit l'espace. Une voix robotiques, grave et impassible :
— Vôtre attention s'ils vous plaît.
Les lumières s'allumèrent brusquement, mais l'atmosphère avait changé.
Les joueurs se regardaient, perturbés, alors que l'annonce continuait.
— Ce que vous croyez être votre talent... il n'est rien. Vous n'avez même pas effleuré le vrai potentiel qui sommeille en vous.
Si vous continuez à jouer de cette manière... vous ne deviendrez jamais des légendes.
L'ambiance dans la salle était électrique.
Certains joueurs frissonnaient, d'autres se redressaient, intrigués.
Mais Fourth, lui, restait figé, incapable de bouger.
- Vous avez tous des rêves. Peut-être que certains d'entre vous imaginent déjà des matchs de Coupe du Monde, des foules en délire.
Mais la vérité, c'est que vous ne réaliserez jamais ces rêves si vous restez là, à jouer pour vous amuser.
La voix robotique, toujours impassible, reprit :
— Vous avez des rêves. Mais la seule façon de les accomplir, c'est de tout remettre en question.
C'est ce que je vais faire.
Le Blue Lock... est un projet. Un projet radical.
Un seul sortira vainqueur.
Vous devrez abandonner vos anciennes habitudes, vos anciennes idées. Ceux qui ne seront pas à la hauteur... seront laissés derrière.
Il s'arrêta là, un sourire furtif effleurant ses lèvres.
Si vous êtes prêts à laisser tomber ce que vous croyez être votre confort, à vous réinventer, à tout donner... alors bienvenue dans Blue Lock.
Puis, comme si de rien n'était, le silence s'installa de nouveau.
Le dernier mot de la voix s'éteignit dans un brouillage rapide.
Tout redevint calme.
Mais quelque chose avait changé.
Les joueurs se regardaient maintenant, comme s'ils s'étaient rendus compte que ce qu'ils connaissaient jusqu'ici venait de disparaître. Tous le monde pensaient a un canular, et le match reprit aussitôt.
_
Le coup de sifflet final résonna. Les Shadows avaient encore remporté la finale, comme prévu. C'était leur troisième victoire consécutive. Les Cheetahs, eux, étaient toujours aussi joyeux, aussi détendus. Ils avaient tout donné, mais cela n'avait pas suffi.
Le bruit de la foule s'estompa petit à petit, remplacé par les éclats de rire et les félicitations sincères des autres joueurs. Le terrain vibrait d'une énergie presque festive, mais pour Fourth, le monde semblait s'être figé un instant.
Il resta là, au milieu du terrain, les mains sur les hanches, fixant le sol avec une intensité qu'il ne s'expliquait pas. Le vent léger du début de soirée soufflait sur sa peau, mais il ne le sentait même pas. Ses pensées tourbillonnaient. Cette sensation de défaite, pourtant familière, n'était plus aussi douce qu'avant.
Il avait toujours aimé jouer pour le plaisir, pour la camaraderie, pour l'esprit d'équipe. Il avait toujours dit que l'important était de s'amuser, de ne pas trop prendre les choses au sérieux. Mais aujourd'hui... aujourd'hui, quelque chose avait changé. Quelque chose en lui était différent.
Il leva les yeux vers le tableau de score. La défaite, encore une fois. Cela devenait trop répétitif. Trop lourd.
- Encore les Shadows... murmura-t-il, comme pour se convaincre que ce n'était qu'une étape, que l'année prochaine, ils se relèveraient. Mais sa voix trahissait déjà la lassitude qui s'installait en lui. Il ne disait pas ces mots pour les autres, mais plutôt pour lui-même. Comme s'il cherchait à se donner une raison de continuer à jouer avec le même enthousiasme qu'avant. Mais au fond, il savait que cela devenait de plus en plus difficile.
Gemini, son ami, coéquipier, et partenaire, s'approcha avec une bouteille d'eau en main. Il la lui lança, et la bouteille roula dans l'air avant de se poser directement dans ses mains, presque comme un automatisme.
- On fera mieux l'année prochaine, hein ? dit Gemini, avec son sourire habituel, insouciant, comme si tout allait bien. Un optimisme rafraîchissant, mais pour Fourth, un peu décalé.
Fourth regarda son ami, hocha la tête. Mais, son sourire n'était pas aussi large qu'avant, et même s'il essayait de le cacher, il n'était pas convaincu. L'envie de retrouver une vraie victoire, de dépasser ce stade de "simple amusement", commençait à brûler en lui. Ce n'était plus suffisant, cette notion de jouer "juste pour le fun". Il voulait plus. Il voulait prouver qu'ils pouvaient être plus que la bonne équipe sympa qui ne parvenait jamais à franchir cette ultime étape.
Il se tourna un instant, regardant les joueurs des Shadows célébrer leur victoire. Leur discipline, leur mentalité, leur pragmatisme... Tout semblait leur réussir. Mais au fond de lui, Fourth savait que c'était plus que ça. Peut-être qu'il n'était plus satisfait de se contenter de perdre « gentiment ». Il avait envie de quelque chose de plus grand. Quelque chose de plus profond que de simples souvenirs de matchs où l'amusement primait sur le résultat.
Gemini s'était éloigné, retournant vers ses autres coéquipiers, et Fourth resta là quelques secondes de plus, seul. Il inspira profondément. Il était fatigué. Fatigué de cette sensation de stagner. Fatigué de perdre, année après année.
Mais en même temps, un petit quelque chose dans son esprit se réveillait. Il ne voulait pas de cette routine éternelle. Il ne voulait pas être juste un joueur parmi tant d'autres. Il voulait aller plus loin. Il voulait... prouver qu'il était capable de faire la différence.
- L'année prochaine, ça ne sera pas pareil. Pensa-t-il intérieurement, comme une promesse à lui-même.
_
Le soir, chez Fourth.
Le soleil était entièrement couché quand Fourth franchit la porte de son appartement. Le silence le frappa immédiatement, un silence que, ces derniers temps, il semblait fuir. Le bruit des pas sur le sol de bois résonnait dans la pièce, soulignant un sentiment de solitude qu'il n'avait pas encore remarqué dans les semaines précédentes.
Il avait besoin de se retrouver seul, de faire le vide. Mais au fond de lui, il savait que cette fois, c'était différent. Ce n'était pas qu'une simple défaite. Ce n'était pas simplement une autre défaite qui se diluerait dans le flot de souvenirs de matchs passés. Non, cette fois, c'était comme si la légèreté qu'il avait toujours portée avait commencé à se fissurer.
Il s'assit sur le canapé, la bouteille d'eau qu'il n'avait même pas terminée encore dans la main. Le bruit de l'eau tombant goutte à goutte du goulot de la bouteille venait briser le silence de la pièce. Il se laissa aller contre le dossier du canapé, fermant les yeux, en essayant de repousser la lourdeur qui s'accumulait dans sa poitrine. Il pensait à ce qui s'était passé pendant le match, à la façon dont l'équipe, bien que soudée et forte, n'avait jamais su franchir ce cap. Il pensait à sa propre frustration, à son envie de ne plus être le deuxième choix, à sa décision de ne pas laisser la défaite définir qui il était.
Une vibration dans sa poche le tira brusquement de ses pensées. Un message. Il sortit son téléphone, sans grande conviction, avant de frissonner légèrement en voyant l'expéditeur : un email officiel.
"Vous avez été repéré.
Vous avez le potentiel de devenir l'attaquant numéro 1.Un centre d'entraînement d'élite, développé en partenariat avec GMMTV, va réunir les 300 meilleurs jeunes joueurs du pays.Vous êtes l'un d'entre eux. Préparez-vous à une nouvelle ère."
"Félicitations, Fourth... Vous avez été sélectionné pour le projet Blue Lock."
Il relut plusieurs fois le message.
Son cœur accéléra.
Ce c'était donc pas un canular ? Ce n'était pas un simple tournoi ? C'était l'opportunité de tout changer. De ne plus perdre. De montrer ce dont il était vraiment capable.Il resta quelques secondes là, les yeux fixés sur l'écran, sans vraiment réaliser ce qu'il venait de lire. Blue Lock. Cela sonnait comme un défi, une promesse de remporter enfin quelque chose de plus grand.
Un éclair de doute traversa son esprit. Est-ce que c'était vraiment ce qu'il voulait ? Mais au fond de lui, une flamme nouvelle se réveillait. Il avait souvent rêvé d'avoir l'opportunité de tout recommencer, de se mesurer à des joueurs de sa trempe. Il voulait ça plus que tout. Mais c'était bien plus que ça, n'est-ce pas ?
Ce projet, Blue Lock, pourrait-il vraiment être la clé ? Ou serait-ce une autre tentative qui le mènerait encore à l'échec ?
Il posa son téléphone sur la table basse, se leva lentement, et regarda autour de lui. Il y avait un moment où il devait vraiment décider de qui il voulait être, un moment où il devait sortir de l'ombre de ses propres doutes.
Il se leva, déterminé.
Il en avait assez des défaites, assez des excuses, assez de cette routine. Ce n'était plus une question de plaisir, c'était une question de victoire.
_
Le lendemain matin, à la GMMTV.
L'air était frais, mais une tension électrique semblait déjà flotter dans l'air, une anticipation qui n'avait rien de naturel pour un simple matin de travail. Fourth se glissa dans l'ascenseur, son sac à l'épaule, la tête encore pleine des pensées qui s'étaient bousculées la veille après avoir reçu son e-mail. Blue Lock. Ce simple message avait suffi à chambouler son état d'esprit, et il ne pouvait s'empêcher de penser à ce qui l'attendait.
L'ascenseur se ferma sur lui dans un léger grincement de métal, et avant qu'il n'ait eu le temps de souffler, la porte s'ouvrit de nouveau au troisième étage. Satang entra, visiblement plus décontracté que d'habitude, mais quelque chose dans son regard trahissait une agitation intérieure.
- Vas-y, me fais pas croire que t'as pas été sélectionné toi aussi. Lança t-il, un sourire en coin, en appuyant sur le bouton pour le 30éme étage.
- C'est pas possible. Même toi, tu te retrouves là-dedans ? Répliqua Fourth, un rire nerveux échappant à ses lèvres, mais il n'avait pas pu cacher l'éclat de curiosité dans ses yeux. En dépit de son ton décontracté, il savait parfaitement que l'un comme l'autre avaient déjà vu le même mail. Aucun d'eux ne pouvait ignorer ce genre de message.
- Ouais, mais il y a un truc qui n'es pas normal. Comment ils ont fait pour nous choisir, alors que tout le monde a un niveau de débutant ? C'est vrai on est pas pro.
Son regard s'éteignant un instant, comme s'il réfléchissait déjà à ce que cela signifiait pour lui, pour leur avenir à tous. Le Blue Lock, ce projet mystérieux, était censé être réservé aux meilleurs. Alors, pourquoi eux ? Que cherchait Blue Lock à prouver ?
- Je pensais que c'était juste une blague.. Mais là, on dirait qu'ils vont vraiment nous faire passer pour des bêtes de compétition, puis je comprend pas ce partenariat avec GMMTV.
Son sourire se fanant à mesure qu'il se plongeait dans la réflexion.
- Moi, j'ai un peu peur de ce que ça pourrait être, t'sais. On a déjà tous nos habitudes, nos vies tranquilles ici. Satang croisa les bras, son regard tourné vers le sol, comme si l'ascenseur pouvait donner la réponse à ses questions muettes. Mais il n'y avait pas de réponse immédiate. Pas encore.
- Tu crois qu'ils vont vraiment nous transformer en attaquants de classe mondiale ? Demanda Fourth, avec un demi-sourire, cherchant à alléger l'atmosphère pesante. Mais dans ses yeux brillait une incertitude évidente. Il n'était plus aussi sûr que ce soit un simple jeu.
- Je sais pas... mais je sens que ça va être un vrai test. Et je crois qu'ils vont pas nous traiter comme des gamins. Ça m'excite de jouer au football alors j'ai envie d'essayer ce projet ! Satang secoua la tête, comme s'il réalisait l'ampleur de l'enjeu.
L'ascenseur s'arrêta au dernier étage. Les portes s'ouvrirent avec un bruit métallique. Les deux garçons échangèrent un dernier regard avant de sortir. Ils n'avaient pas besoin de plus de mots. Ils étaient tous les deux dans la même situation : choisis, pris dans ce projet mystérieux, un peu inquiets de ce que cela allait leur demander, mais aussi curieux de savoir comment cela allait les transformer.
Ils se séparèrent sans un mot de plus, mais les échos de leurs paroles résonnaient dans l'air. Le Blue Lock allait changer quelque chose chez eux. Ce qu'ils en pensaient à cet instant précis n'était que le début.
_
22h42 - ZONE 7, COMPLEXE D'ENTRAINEMENT FERMÉ - 112/22, ROUTE DE BAN PHACHI,
Le bus s'arrêta lentement vers une zone industrielle devant un portail métallique noir, encadré de murs hauts et sans fenêtres. Ils riaient, plaisantaient, certains croyant à une émission de télé-réalité. D'autres, un simple entraînement d'élite. Autour, rien. Juste une zone industrielle désaffectée, où même les lampadaires semblaient avoir été placés au hasard. Aucun signe de vie. Aucun bruit dehors, si ce n'est le moteur qui s'éteint.
Dès leur arrivée, l'ambiance changea.
Fourth releva la tête, curieux. Devant eux, un bâtiment rectangulaire, immense, sans vitres, surmonté d'un simple mot lumineux en lettres bleues :
"BLUE LOCK".
— On y est. Répondit Gemini
Fourth se leva lentement. Le sol vibrait encore du moteur à l'arrêt. Autour de lui, ses amis descendaient un à un du bus, chacun avec une valise, un sac de sport... et ce même mélange d'excitation et d'inquiétude dans le regard. Le bâtiment semblait avaler la lumière. Un silence étrange y régnait, presque pesant. On aurait dit une forteresse, coupée du monde.
- Allez, y avancez !
Lança une voix métallique à travers un haut-parleur dissimulé, brisant l'atmosphère.
Un portique s'ouvrit automatiquement devant eux, révélant un long couloir blanc aux néons froids. Des caméras suivaient leurs mouvements.
Un écran clignota au-dessus de l'entrée :
« Bienvenue aux 300 sélectionnés. L'entraînement commence bientôt. »
Gemini marcha en premier, suivi par Fourth, Satang, Nanon, puis les autres. Chacun entra, les pas résonnant contre le sol lisse. La voix synthétique résonna à nouveau dans les haut-parleurs :
- Joueurs sélectionnés : dirigez-vous vers le sas d'entrée.
Ils avancèrent en silence, franchissant les lourdes portes automatiques.
Le groupe se tient dans une grande salle froide, l'air lourd et chargé de tension. Tout autour, des murs en métal et des néons brillent au-dessus de leur tête. La pièce semble démesurée, presque angoissante, et les joueurs se sentent tous un peu étouffés sous cette pression invisible qui plane. Ils sont alignés, tous prêts, mais dans l'incertitude de ce qui va venir.
Au bout de quelques secondes qui paraissent interminables, Ils entrèrent dans une grande salle blanche. Au centre, un écran géant. Devant, une estrade. Rien d'autre. Pas de ballon, pas de terrain. Juste cette tension dans l'air, presque irrespirable.
Puis les lumières s'éteignirent brusquement. Seul l'écran s'alluma. Un homme apparut. Visage strict. Lunettes opaques. Froid. Autoritaire.Bienvenue dans le Blue Lock.
- Je suis Kaiero. Et vous êtes ici pour devenir le meilleur attaquant de la Thaïlande.
Dit-il d'une voix profonde, sans la moindre trace d'émotion.
- Ici, vous n'êtes que des pièces dans une compétition sans pitié, destinées à produire le meilleur attaquant du monde. Ce n'est pas une école, ni un camp d'entraînement. Ce n'est qu'une seule règle ici : être le meilleur ou échouer.
Il marque une pause, laissant les mots s'imprégner dans l'esprit de chacun. Le silence est lourd, mais les regards de tous sont fixés sur lui.
- Comme je vous l'ai dit, 300 d'entre vous qui ont été choisis ont été sélectionnés parmi des milliers. Mais ne vous méprenez pas. Vous n'êtes qu'un nombre parmi tant d'autres. Peu importe vos talents, vos ambitions ou vos rêves. Ce qui compte ici, c'est la compétition. À la fin de ce processus, seuls les meilleurs d'entre vous auront une chance de briller.
Il se tourne légèrement, ses yeux scannant de nouveau la pièce.
- Vous êtes ici à cause de vos statistiques, vos résultats. Mais pour l'instant, nous nous concentrerons sur vous, les 25 joueurs qui ont été retenus pour avancer dans cette compétition. Vous êtes le noyau dur de cette expérience. Vous serez jugés et testés comme jamais auparavant. À la fin de ce programme, seuls les plus forts resteront.
Un silence oppressant tombe sur la salle. Kaiero fixe chaque joueur de manière calculée, comme si chaque seconde passait au peigne fin. Les futur joueur lève les yeux vers des écrans digitaux. Sur chaque mur, des visages défilaient.
Des noms. Des chiffres. Des profils. Comme une rafale.
Hong Pichetpong – Poste : Milieu relayeur / Ailier - Énergie inépuisable
Satang Kittiphop – Poste : Attaquant gauche - Frappe chirurgicale
Gemini Norawit - Poste : Milieu offensif - Vision stratégique
Dunk Natachai – Poste : Attaquant - Talent brut, mental fragile
First Kanaphan – Poste : Avant centre - Technique explosive, cerveau limité
William Jakrapatr – Poste : Défenseur droit - Solide et discipliné
Mick Metas - Poste : Attaquant droit - Puissant et dynamique
Boom Tharatorn - Poste : Attaquant / Ailier - Technique
Stamp Panachkorn - Poste : Attaquant / Milieu offensif - Créatif
Chimon Wachirawit - Poste : Milieu défensif - Solide en défense
Fourth Nattawat - Poste : Attaquant / Milieu offensif - Créativité instinctive
Leng Thanaphon - Poste : Ailier gauche - Vitesse et dribble explosif
Java Bhobdhama - Poste : Milieu offensif - Bon visionnaire, mais manque de leadership
Papang Phromphiriya - Poste : Défenseur central - Fort défensivement , mais parfois trop agressif
Nani Hirunkit - Poste : Défenseur central - Solide tactiquement
Winny Thanawin - Poste : Défenseur latéral gauche - Polyvalent défensivement
Thor Thinnaphan - Poste : Milieu de terrain offensif - Créatif et technique
Win Metawin - Poste : Milieu offensif - Agressif
Nicky Nachat - Poste : Milieu offensif - Créatif et rapide
Perth Tanapon - Poste : Milieu offensif - Excellent visionnaire
Joong Archen - Poste : Gardien de but - Réflexe exceptionnels
Luke Peemsan - Poste : Attaquant offensif gauche - Précis devant le but
Ohm Pawat - Poste : Ailier / Attaquant droit - Très technique
Franc Naruth - Poste : Défenseur offensif - Défenseur fiable, intelligent et capable de relancer rapidement les attaques
Nanon Korapat - Poste : Gardien - Réflexe rapide, capable d'arrêter les tirs les plus difficiles.
Chokun Puttipong - Poste : Attaquant - Rapide et puissant dans les duels
- Vous aurez l'occasion de prouver ce que vous valez. Et vous serez confrontés à des défis, des épreuves et des choix qui détermineront votre destin. Être un attaquant n'est pas qu'une question de compétences techniques. C'est une question de mentalité. De persévérance. De volonté de gagner.
Il fait une nouvelle pause, son regard se durcit, presque menaçant.
- Ici, il n'y a pas de place pour la pitié. Vous êtes dans un lieu où la victoire écrase tout le reste. Vous devrez faire face à vos plus grandes faiblesses et vous en sortir, ou vous serez éliminés. Et l'élimination ne signifie pas la fin du tournoi, non. Vous serez effacés de l'histoire du football. Vous ne serez plus rien.
Un dernier regard glacial vers la pièce entière, puis il tourne sur ses talons et s'éloigne quelques pas.
- Les premiers tests commenceront sous peu. Préparez-vous. Mais sachez ceci... Ce programme a un seul objectif : créer un attaquant capable de marquer, capable de tout détruire sur son passage. Un seul but : être l'élément clé d'une équipe. Aucun joueur n'est indispensable. Un attaquant, c'est quelqu'un qui porte son équipe et les écrase.
Avec un dernier geste imperceptible, il se retire dans l'ombre. Les joueurs, tous sur le qui-vive, restent là, figés dans un mélange d'anticipation et de nervosité.
Un bruit sourd. Un compte à rebours s'afficha sur l'écran.
- Le premier test commence dans 10 minutes. Préparez-vous à vous battre.
Écran noir.
À suivre ...