En 2000, Princeton et Stanford, deux universités d'élite, deviennent les terrains secrets d'un accord politique inavouable. Esmée, princesse du royaume du Danemark en déclin, est envoyée à Princeton aux Etats Unis pour étudier , dissimulant son iden...
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Stanford
30 aout 2000
Le soleil californien, bien différent de la brume londonienne, frappait avec une intensité presque oppressante. Dès ma descente du taxi, la chaleur me surprit, s'infiltrant sous le col de ma chemise comme une main invisible. Le campus de Stanford s'étendait devant moi, vaste, majestueux, presque irréel dans sa perfection architecturale. Un nouveau territoire à conquérir.
Mon regard balaya les allées bordées de palmiers et les façades couleur sable des bâtiments imposants. Je n'avais pas encore mis un pied dans mon dortoir que je savais déjà que cet endroit serait un théâtre. Un lieu où chacun jouerait un rôle, où les apparences dicteraient les lois. Rien de bien différent de Londres, si ce n'était que, cette fois, je n'étais plus sur mon terrain.
Je franchis les portes du bâtiment résidentiel, où une agitation régnait déjà. Des étudiants entraient et sortaient, certains portant encore leurs valises, d'autres déjà installés, discutant bruyamment dans les couloirs. Mon dossier indiquait que je partagerais ma chambre avec un certain James Carter. Un nom banal, sans prétention. Avec un peu de chance, il ne serait pas une nuisance.
Je poussai la porte du dortoir et découvris un jeune homme à la carrure athlétique, des cheveux châtains en bataille et un sourire éclatant. Il était en train de déballer ses affaires, une énergie débordante émanant de lui.
— Ah, voilà enfin mon mystérieux coloc ! lança-t-il en levant les bras en signe de bienvenue. Adrian Sinclair, c'est ça ?
— En effet. Et toi, James Carter, si je ne m'abuse.
Il me tendit une main que je serrai brièvement. Un regard perçant, une confiance naturelle. Ce type ne doutait pas de lui, et ça se voyait.
— Mec, t'as une réputation qui te précède. Tout le monde parle de toi ici. L'Anglais ténébreux, brillant, avec un ego aussi imposant que la bibliothèque du campus.
Un sourire en coin étira mes lèvres.
— Tu crois tout ce qu'on raconte ?
— Pas encore. Mais je compte bien vérifier par moi-même.
Son rire était franc, sans arrière-pensée. Il ne semblait pas animé par une quelconque jalousie ou animosité. Juste une curiosité naturelle. Un caractère rafraîchissant dans un monde où les interactions étaient souvent calculées.
— Et toi, James ? demandai-je en déposant ma valise sur mon lit. Tu es déjà bien installé, on dirait.
— Oh, je suis arrivé hier. Mon père voulait que je prenne de l'avance. Il déteste le retard.
— Un militaire ?
— Exactement. L'organisation, la discipline, la rigueur... tout ce que je n'ai pas, mais que je fais semblant d'avoir.