TW: pensées suicidaires. Si vous êtes sensibles à ce sujet ne vous forcez pas à lire et prenez soin de vous, mes dm sont ouverts si vous avez besoin de parler 🫶🏻
Paris,
Le 9 septembre 2023,Je suis à nouveau seule. Tous les élèves sont occupés, certains discutent, d'autres chahutent. Mais tous ont le sourire et s'amusent.
Sauf moi.
Tous les enfants de mon âge semblent à leurs places dans cette cour de récréation. Alors que moi, je ne me sens à la mienne nulle part.
Je suis entourée de mes "amies" qui discutent d'une soirée à laquelle je n'ai pas assisté.
Elles rigolent entre elles à la mention d'une référence que je ne connais pas.
Par ma présence, je fais partie du groupe. Pourtant, leurs discussions m'excluent. Physiquement, je ne suis donc pas seule mais réellement, personne ne me tient compagnie.
Alors j'écoute sans prendre part à la conversation et personne ne cherche non plus à m'y faire participer.
Dix minutes passent et la pause est terminée.
On part se rendre dans notre salle de classe ou là seulement, toutes les filles se mettent à me noyer de questions pour savoir qui se met à côté de moi.
Sans que je n'ai mon mot à dire, je me retrouve alors assise à côté de mon "amie" et la professeure commence son cours.- J'espère que vous avez bien révisé le chapitre parce qu' aujourd'hui c'est le jour de l'évaluation !
Voilà.
Voilà pourquoi tout d'un coup tout le monde s'est intéressé à moi et veut se trouver à mes côtés.
Comme toujours, on ne me côtoie que par intérêt.
Si mes "amies" tolèrent ma présence dans leur groupe, c'est seulement parce que je les aide à faire leurs devoirs et que je les laissent tricher sur moi pendant les contrôles.
Personne ne trouve ma simple existence ou ma personnalité digne d'attention.
Mes copines m'utilisent, mes professeurs me parlent comme une moins que rien et mes parents se contentent de me conformer aux attentes de la société.
Je ne suis pas quelqu'un que l'on laisse seule.
Je ne suis pas non plus quelqu'un avec qui l'on devient réellement amis.
Je suis seulement normale.
Et ma normalité fait ma différence.
Au yeux du monde, je ne vaux pas la peine que l'on perde son temps avec moi à sympathiser.
Je leur sers à en gagner.
Mais je ne dis rien. Parce qu'après tout, qui suis-je pour sortir de ma case ?
Cette prison qui m'étouffe sans cesse.
Je la vois se resserrer sur moi, m'emprisonner chaque jours un peu plus.
Il fait noir, l'air commence à me manquer, je suffoque, je hurle au secours mais personne ne vient.Je suis seule dans le noir de mon appartement. Je viens de me réveiller de mon énième cauchemars de la semaine.
Je frissonne dans mon lit alors que mes draps sont pourtant trempés de sueur.
Mes joues sont baignées de larmes et ma gorge est douloureuse à force d'avoir crié.
Je soupire, fatiguée de faire toujours les mêmes cauchemars et de revoir sans cesse les mêmes souvenirs se jouer en boucle dans ma tête.
Même la nuit, je n'ai aucun répit.
Je regarde l'heure et mon réveil m'annonce deux heures du matin.
Le reste de la nuit promet d'être long...
Incapable de me rendormir après avoir revécu mes années de collège, je décide d'aller me rafraîchir.
L'eau froide sur mon visage fait disparaître mes dernières angoisses mais contribue aussi à finir de totalement me réveiller. Maintenant, il m'est totalement impossible de songer à me recoucher. Et dans ces moments-là, il n'y a qu'un seul endroit qui peut me permettre d'apprécier le calme de la nuit en toute sérénité.
J'enfile donc un jogging et un sweat, me saisis de ma couverture et sors de chez moi sans un bruit. J'emprunte les escaliers et me dirige vers le dernier étage de l'immeuble. Enfin, je pousse la dernière porte qui me sépare du paradis et j'atterris sur le toit de l'immeuble.
D'ici, je surplombe Paris mais surtout, les lumières de la ville sont moins puissantes. Je m'allonge au bord du vide et enfin, je peux voir correctement les étoiles.
Enroulée bien au chaud dans ma couverture, j'admire le spectacle que m'offre l'univers.
Ce soir, la Lune n'est qu'un fin croissant et sa faible luminosité fait ressortir clairement celle des autres astres de l'espace.
C'est seulement à ce moment apaisée sous le ciel étoilé que je me sens à ma place.
Je contemple attentivement chaque étoile que mes yeux me permettent de voir comme j'observerai des membres de ma famille.
Mon prénom me correspond plutôt bien puisque depuis mon plus jeune âge, j'éprouve une admiration sans faille envers elles.
Chaque fois que j'ai besoin d'un soutien, elles sont là.
Que je sois heureuse ou malheureuse, que je prenne une bonne décision ou non, elles brillent toujours autant pour m'accompagner.
Je trouve leur constante présence aussi fascinante que rassurante.
Ce soir cependant, je m'attarde autant sur le ciel que sur le vide qui se trouve à quelques centimètres seulement de moi.
Il m'attire irrésistiblement, beaucoup plus qu'il ne le devrait.
Je pourrai lentement rouler sur le côté et tomber ou bien faire un mauvais mouvement et glisser pour atterrir directement cinq étages plus bas.
Je pourrai, mais je n'en ferai rien.
Pas ce soir tout du moins.
Ce n'est pas l'envie qui m'en manque, mais je suis lâche. Et je me déteste pour cela.
Je me déteste de ne pas être capable de m'ôter la vie alors même que celle-ci me détruit.
Je me déteste de penser aux autres avant de penser à moi-même.
Je me déteste, au moins autant que je m'aime.
Je veux vivre autant que je veux mourir.
Tel est mon dilemme.
Alors, comme toujours, je m'en remet à l'univers et je le laisse écrire mon destin.
Si je dois tomber je tomberai.
Si je dois vivre, je survivrai.
Je laisse donc ma main pendre dans le vide afin de ressentir cette liberté que je pourrai acquérir éternellement si le destin choisissait pour moi d'en terminer.
Mais celui-ci se décide à la place à m'arracher à ces pensées noires avec une force impressionnante.
Attendez quoi ?
Je ne suis plus en train de rêvasser au bord du précipice. Je ne suis plus allongée sur le toit enroulée dans ma couverture.
Quelque chose ou plutôt quelqu'un m'a réellement arrachée à mes pensées suicidaires.
Cela est arrivé si vite que je n'ai même pas eu le temps de comprendre ce qui s'est passé.
Je reviens à la réalité en sentant quelqu'un derrière moi me tenir fermement.
Je commence à me débattre pour échapper à cet emprise quand j'entend ce que je présume être un homme me chuchoter:

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A HINT OF STARDUST ?? [ en r¨¦¨¦criture]
RomanceElanore Chatzi rentre en deuxi¨¨me ann¨¦e de licence de psychologie apr¨¨s avoir disparu tout un ¨¦t¨¦ sans donner de nouvelles ¨¤ ses amis. Neil Simon est quant ¨¤ lui aveugl¨¦ par la vengeance qu'il nourrit ¨¤ l'¨¦gard de celui qui a d¨¦truit sa famille. Ent...