抖阴社区

                                    

Cette nuit-là, alors que nous épluchions les documents, nous découvrîmes quelque chose d'inattendu. Une mention récurrente, presque cachée entre les lignes. Un nom de code : Pandora.

Qu'était-ce que Pandora ? Un projet ? Une personne ? Tout ce que nous savions, c'était que ce nom était associé à chaque décision clé du Spectre. Et que sa découverte, si nous osions la poursuivre, pourrait bien être la clé pour détruire ce réseau de l'intérieur.

La mention de Pandora restait gravée dans mon esprit comme un mystère irrésolu, une clé qui pouvait dévoiler les secrets du Spectre. Nous passions des jours à scruter chaque document, chaque note griffonnée, chaque indice caché dans le dossier donné par Esther. Mais plus nous cherchions à en savoir plus sur Pandora, plus nous nous heurtions à un mur de silence. Aucun des contacts du Spectre n'avait entendu parler de ce nom, comme si c'était un secret trop bien gardé, même pour eux.

Puis, un soir, alors que je relisais pour la énième fois un rapport financier que j'avais presque mémorisé, quelque chose sauta aux yeux. Une transaction inhabituelle, passée inaperçue jusqu'alors, reliait plusieurs opérations à un nom de société écran, Argos Logistics. Cette entreprise, à première vue insignifiante, semblait recevoir d'importants virements depuis des comptes associés au Spectre.

Je montrai la découverte à Damian et Alexia.

— Vous voyez ça ? Argos Logistics reçoit des fonds de plusieurs branches du Spectre. Mais ils ne font rien de visible. Pas d'achat, pas de mouvement de marchandises. Rien. C'est comme s'ils accumulaient de l'argent pour... je ne sais pas, autre chose.

Damian examina le document, l'air pensif.

— C'est curieux, en effet. J'ai entendu parler de cette société. Elle a été créée il y a quelques années, mais elle n'a aucune activité déclarée. Juste une façade. Mais pourquoi le Spectre la financerait-il ainsi ? Et surtout, pourquoi autant de précautions pour la garder hors des radars ?

C'est alors qu'Alexia fit une remarque qui changea tout.

— Et si Pandora n'était pas une opération du Spectre, mais de Set lui-même ? Je veux dire, tout ce qu'on a vu jusqu'ici pointe vers le Spectre, mais peut-être qu'ils ne sont qu'un écran de fumée. Un leurre pour détourner l'attention. Argos Logistics pourrait être la véritable cible, celle que Set manipule dans l'ombre.

Cette idée me frappa comme un coup de poing. Set, depuis le début, jouait avec nous. Le Spectre était une fausse piste, une couverture pour ses véritables intentions. Mais pourquoi ? Quel jeu Set jouait-il, et quel était son but ultime ?

— Si c'est vrai, nous avons sous-estimé Set, dis-je, la gorge sèche. Le Spectre n'est peut-être qu'un outil. Tout ce qu'il fait est destiné à protéger Pandora... ou à cacher ce que Pandora représente vraiment.

Damian hocha la tête, son expression grave.

— Nous devons découvrir ce que fait Argos Logistics. Si nous voulons comprendre Pandora, c'est là que nous devons chercher. Mais soyez conscientes que si Set se sert du Spectre comme d'un paravent, il sait que quelqu'un pourrait un jour creuser. S'il se rend compte que nous approchons de la vérité, il n'hésitera pas à frapper. Fort.

Nous décidâmes de surveiller les installations d'Argos Logistics. Leur entrepôt principal, situé dans une zone industrielle isolée, était notre meilleure piste. Après plusieurs jours d'observation, nous remarquâmes un schéma étrange : des véhicules non marqués entraient et sortaient à des heures irrégulières, toujours la nuit. Ils ne semblaient transporter ni cargaison ni marchandises habituelles.

Une nuit, Damian réussit à pirater les caméras de surveillance du site. Les images qu'il récupéra confirmèrent nos soupçons : des caisses métalliques, discrètement chargées et déchargées, mais jamais ouvertes à l'extérieur. Nous avions l'impression d'assister à une opération militaire clandestine plutôt qu'à une simple transaction logistique.

Puis, lors d'une de ces veillées nocturnes, nous vîmes quelque chose d'inattendu : Set lui-même, sortant d'une voiture aux vitres teintées, escorté par plusieurs hommes en costume. Il entra dans l'entrepôt, disparaissant derrière ses murs de béton et de barbelés. Il n'était pas censé être là. Le Spectre opérait rarement avec autant de précautions dans un endroit aussi exposé.

Mon cœur battait la chamade. Nous étions sur la bonne voie.

— C'est lui, murmurai-je, les yeux fixés sur l'écran. Il est là en personne. Ça veut dire que cet endroit est bien plus important qu'on ne le pensait.

— Il nous faut un moyen d'entrer, chuchota Alexia. Il y a sûrement des informations à l'intérieur, des indices sur Pandora ou sur ce que Set prépare.

Damian réfléchit un instant avant de répondre.

— J'ai une idée. Si on réussit à pirater leur système de sécurité, on pourrait créer une diversion suffisamment importante pour entrer sans être vus. Mais il faudra être rapides et discrets. Le moindre faux pas, et tout est fini.

Le plan était risqué, mais nous n'avions pas le choix. Damian utilisa ses compétences pour déclencher une alerte d'intrusion à l'opposé de notre point d'entrée. Pendant que les gardes se précipitaient pour enquêter, nous nous faufilâmes à l'intérieur par une porte de service.

L'intérieur de l'entrepôt était bien plus vaste que ce que nous imaginions. Des caisses empilées, des documents soigneusement rangés dans des étagères métalliques. Mais ce qui attira immédiatement notre attention fut un panneau de contrôle sécurisé, entouré de câbles et de dispositifs électroniques.

— Ça doit être là, souffla Damian. S'ils dissimulent quelque chose, c'est ici que nous le trouverons.

Je me glissai jusqu'au terminal, mes doigts tremblants alors que j'essayais de rester concentrée. Après quelques tentatives, je parvins à contourner les protocoles de sécurité. Un écran apparut, avec des dossiers protégés par des mots de passe complexes.

Je tapai "Pandora".

Rien.

Puis, sur un coup de tête, j'essayai "Set".

L'écran clignota, puis s'ouvrit sur une série de fichiers cryptés. L'un d'eux, marqué d'un symbole étrange, attira mon attention. Je l'ouvris, et ce que je découvris me laissa sans voix.

Des projets de développement, des schémas d'implantation, des données biométriques... Tout pointait vers une seule chose : Set construisait quelque chose. Un lieu secret, un complexe souterrain immense. Le dossier portait un nom : Nécronexus.

Je sentis le vertige me gagner. Pandora n'était pas une personne, ni un simple projet. C'était la couverture d'une opération bien plus vaste. Nécronexus semblait être un centre de contrôle, un cœur névralgique, d'où Set pourrait coordonner non seulement le Spectre, mais toute une série d'opérations clandestines à travers la ville, et peut-être même au-delà.

— Mon Dieu... Set n'est pas juste un chef de gang. Il construit une sorte de... réseau souterrain, balbutiai-je.

— Et tout ce que fait le Spectre est pour protéger ça, murmura Alexia. Pandora n'est qu'une diversion. Le vrai danger, c'est Set et ce qu'il prépare.

Damian, les yeux rivés sur l'écran, se redressa soudain.

— On doit partir. Maintenant. S'ils découvrent qu'on a accédé à ces données, on est morts.

Nous éteignîmes le terminal et quittâmes l'entrepôt aussi vite que possible, le cœur battant la chamade. À l'extérieur, la nuit était calme, mais nous savions que cette accalmie ne durerait pas. Nous venions de lever le voile sur une conspiration bien plus grande que ce que nous avions imaginé.

Nous nous éloignâmes, le souffle court, le cerveau en ébullition. Le puzzle se recomposait enfin, révélant une image terrifiante : le Spectre n'était qu'un pion, une façade. Set, avec son complexe secret, planifiait quelque chose de monumental. Et si nous voulions l'arrêter, nous devions comprendre Nécronexus et ce qu'il cachait vraiment.

L'ombre entre eux [En cours]Where stories live. Discover now