Notre enfant épousera la splendeur des étoiles
Vie tranquille qui de coton se voile
Il ignorera les guerres et les maux
Jusqu'aux fleurs sur les tombeaux
Qui fanent et dans la terre se muent
Du soldat trop peu souvenu
Il n'aura de souvenir que la chaleur d'un ventre
Et le bonheur d'être de son monde le centre
D'histoire une modeste page blanche
Des mots muets, cachés sous ma manche
Notre enfant baignera dans une chaude plénitude
Ne connaîtra ni faim ni amertume
On le nourrira d'offrandes et de nuages
Ou de prières s'il est plus sage
On lui cachera la laideur
Pour que de la beauté il n'ait peur
Lui qui non souillé par les miasmes de la Terre
Ne sera ni de Dieu, ni de Lucifer
Il ne connaîtra rien d'autre de beau
Que des yeux fermés le repos
Et nous ne le reverrons jamais ou peut-être un été
Où nous monterons le rejoindre dans le ciel délavé
