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Séance 25 : Another World !

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Psy : Vous pouvez commencer ...

Moi : La vie change, notre corps change tous les 7 ans.

Psy : Vous êtes absent un long moment et vous revoilà sans inspiration.

Moi : Donc j'ai déjà été "inspiré".

Psy : Vous marquez un point, mais comme vous le marquez face à vous-même, vous ne gagnez pas.

Moi : Vous savez ce que je gagne... La rémission !

Psy : Bravo, on verra ça dans HUIT ANS pour la vraie victoire, puis le cancer c'est une maladie terriblement banal.

Moi : Vous ne nous feriez pas une petite dépression doc ?

Psy : Doc ?

Moi : Aller ! Doc ! Comme marty et le doc, ce qui a donné Rick et Morty, vous l'avez.

Psy : Oui, mais peut-être pas le jeune public, et quand je dis jeune public ces gars ont l'âge de boire des bières et de se raser la moustache.

Moi : Merci, maintenant je suis vieux.

Psy : Vous avez un cancer, votre père un infarctus, que des problèmes de vieux.

Moi : J'ai eu un cancer et mon père a eu un infarctus, c'est plus juste, c'est au passé. Ce qui veut dire qu'on a la vie devant nous.

Psy : Vous y croyez réellement ? Entre deux angoisses, chaque soir vous espérez encore que le soleil se lève.

Moi : Bin non, demain je vais au boulot. C'est encore plus banal. Mais je suis heureux de pouvoir le faire.

Psy : Vous n'êtes qu'à mi-temps, et vous ferez moins le malin quand ils repasseront le temps de travail à 40h.

Moi : Rolala mais vous êtes vraiment devenu un vieux con.

Psy : Ok boomer !

Moi : Non, je fais déjà parti de la génération qui n'avait plus de rêve et d'espoir il y a 10 ans de ça.

Psy : Mais vous avez quand même eu un enfant.

Moi : Faut arrêter avec la logique fin du monde, une guerre mondiale ? Avec une population si vieillissante ? Les principaux pays belligérants ont des taux de natalité dans les choux, on va sacrifier ceux qui paieront les retraites ?
La guerre, c'est surfait.

Psy : Bin voyons, regardez l'Ukraine et la Russie, et tout le proche-orient.

Moi : Oui, mais qui va se battre, des vieux contre des vieux, vous avez qu'à regarder l'âge des chefs.

Psy : Oh y a toujours des plus jeunes que vous pour brandir les armes, quand il s'agit de politique et d'argent, on trouve toujours des petits rois qui veulent bien se battre pour n'importe quoi.

Moi : C'est vrai que c'est une constante. Mais vous êtes bien morose, alors qu'on n'est plus tant dans une adversité toi et Moi.

Psy : Votre petit jeu ne m'amuse plus. Je suis trop vieux pour ses conneries.

Moi : Vous êtes trop épuisé et trop anxieux pour ses conneries , surtout.

Psy : Mais faites pas le malin, 3 mois qu'on est dans notre routine et qu'on a peur nuit et jour.

Moi : Oui, le cancer est un agresseur qui vous tombe dessus et vous laisse parano et mal dans votre être. Mais vivre, c'est vivre. On se bat pour être et on l'est.

Psy : Merci les produits et les gens qui paient pour vous !

Moi : En effet, même si je cotise et paie pour moi, c'est aussi grâce à ce système qu'on est là. Des valeureux médecins, infirmières et soignants de tout bord.

Psy : Même une pute est pas passée entre autant de mains.

Moi : C'est pas un peu réducteur.

Psy : Non tout le monde peut être une pute. De l'homme d'état, au petit salarié de province, on est tous la pute de quelqu'un.

Moi : Ouais, bin me faire payer pour être bien baisé, ça serait un minimum, au vu de l'actualité.

Psy : Ah ! Vous voyez vous aussi vous sentez comme le monde actuel sent l'aire d'autoroute pas propre, en plein été sur les aller-retour des vacances, avec des WC à la turc.

Moi : Oh oui, je vois très bien. Je déteste ces WC depuis enfant. Et les gens, mon dieu, les gens ne savent pas les utiliser.

Psy : un peu comme la planète.

Moi : Ha oui, je vois bien. Mais rassurez-vous, même en tuant la moitié de l'écosystème on n'arrivera pas  à s'en débarrasser. Mercredi soir, 22h, 5 sangliers au bord de la route. L'autre jour, une chouette sur le toit de la maison. C'est fantastique, des animaux que j'avais si peu vu dans ma vie en vrai.

Psy : Oui, bin la nature s'accroche.

Moi : Comme nous, mal en point, malade, pas bien, mais on s'accroche. La vie c'est plus tenace que le PIB. Ça à l'air de tenir à rien, mais prenez le temps de regarder la vie du moindre insecte, c'est un combat de titan. Ça rend vraiment les petites araignées sauteuses dans les oranges du Netto, pour chasser les petites mouches dans la caisse des pommes, vraiment unique.

Psy : C'est vrai que la vie est partout.

Moi : Oui, et c'est ça qui est beau, on peut s'émerveiller lorsqu'on ouvre les yeux. C'est un spectacle, on perd notre regard sur ses merveilles, sur cette complexité au milieu du chaos humain. On a beau tout aseptisé, pollué, la nature nous glisse sa vérité entre deux cageots de supermarché.

Psy : Qui peu croire qu'une enseigne a prix discount permet un tel combat, une araignée minuscule et des mouches minuscules, oh la la la ... c'est pas très chouette, un peu nul.

Moi : Et le doc, un peu de respect pour dame nature, tu connais le nom de cette araignée, de cette petite mouche. Sans wikipedia !

Psy : N'empêche, c'est pas fou.

Moi : Mais qu'est ce qu'on en sait ce n'est pas fou c'est peut être une petite araignée sauteuse qui est venu avec les avocats du Pérou, qui s'est glissé dans les oranges du Maroc pour aller chasser des mouches planquées dans les bananes de Cote d'ivoire et qui grignotent de la poire française. C'est un mini tour du monde.

Psy : Oui, peut-être.

Moi : Mon fils vous vendrait mieux cette amusement et cet émerveillement pour des petits insectes et arachnides qui ont fait tant de distance. Et continuent leur vie dans un Netto de l'Ain.

Psy : Il est chouette et c'est vrai que ça fait plaisir à voir cet joie, ce bonheur des petites choses.

Moi : Un bout de quartz blanc et il a l'impression de tenir une pierre précieuse. Il n'y a qu'avec le temps qu'on comprend que c'est plutôt banal. Que le quartz ne vaut rien comparé au diamant pure, pour lequel on tue et emploie des enfants à la mine.

Psy : Il ne voudrait pas être mineur de pierre précieuse dans un pays lointain ?

Moi : Pour le moment il veut en trouver, mais il n'a pas notre regard cynique.

Psy : C'est vrai que je vendrais bien dix kilos de mon aigreur d'adulte, contre dix kilos bien sain de joie de vivre d'enfant.

Moi : Le sel de la vie.

Psy : Du sel bien FRRRAAANCCAIIS  ! Mon p'tit m'sieur !

Moi : Cela reste un beau pays, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse. Tout change et rien ne change à la fois, les châtaignes sont passées, les feuilles tombent, l'hiver vient, puis à nouveau le Printemps ! Haut les cœurs !

Psy : Fin de la séance.

Mon psy est un con et le fils de mes parentsWhere stories live. Discover now