Kaïs déposa les plats préparés par la gouvernante sur la table basse devant moi. Je jetai un coup d'œil aux assiettes, mais mon attention fut rapidement détournée.
— La maison est vraiment belle, avouai-je en jouant avec le coin de mon plaid.
Il hocha la tête sans un mot, visiblement perdu dans ses pensées.
— Il fait bon dehors ? demandai-je timidement.
Il releva la tête, surpris.
— T'es même pas sortie ?
Je secouai la tête.
— Je peux pas vraiment avec ma cheville, murmurai-je, légèrement gênée.
Kaïs me fixa un instant, puis se leva.
— Allez, viens, je vais te montrer la ville.
— Mais je t'ai dit que je peux pas marcher.
Il ignora ma protestation, attrapa mes béquilles et les déposa devant moi.
— Réessaye.
Je grimaçai, peu convaincue, mais tentai quand même de me lever. Comme plus tôt, ce fut un désastre. Après plusieurs essais infructueux et des soupirs de frustration, Kaïs secoua la tête.
— Laisse tomber. Tiens-toi à mon bras.
— Quoi ?
— Appuie-toi sur moi.
J'hésitai, mais je n'avais pas vraiment le choix. Une fois debout, je posai prudemment ma main sur son bras. C'était étrange, presque intimidant, mais au moins, c'était plus facile que les béquilles.
— C'est mieux, non ? lança-t-il, moqueur.
Je roulai les yeux, préférant ne pas répondre.
— Bon, va te changer. Je vais te montrer la ville.
— Comment tu veux que je monte à l'étage ? ironisai-je.
Un sourire narquois étira ses lèvres.
— Je peux te porter si tu veux.
— Très drôle.
Il éclata de rire avant de disparaître à l'étage. Quelques minutes plus tard, il redescendit avec une tenue décontractée qu'il me tendit.
— Tiens.
Je pris les vêtements et lui lançai un regard hésitant.
— J'appelle la gouvernante pour m'aider, déclarai-je.
— Elle est déjà partie, répondit-il en haussant les épaules.
— Super, murmurai-je, agacée.
Son sourire s'élargit, et il s'adossa au mur, les bras croisés.
— C'est bon, on est mariés, non ?
— Tu rêves, Kaïs ! Va te changer, moi je me débrouille.
Il éclata de rire mais obtempéra, montant à l'étage en secouant la tête. Une fois seule, je fis de mon mieux pour m'habiller sans aggraver ma cheville. Ce n'était pas simple, mais hors de question de demander son aide.
Je finis par réussir à enfiler des vêtements tant bien que mal et appelai Kaïs.
— C'est bon, tu peux descendre, lançai-je en essayant de ne pas montrer que chaque mouvement m'arrachait une grimace.
Il descendit en bas des escaliers, me toisant avec son regard froid habituel.
— T'es sûre que ça va aller ? demanda-t-il, sceptique.

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Un accord ? [R?ECRITURE]
RomanceFINIE | Sous la menace, Mira accepte un mariage arrangé avec Ka?s, un homme aussi froid qu'énigmatique. Dix règles strictes dictent leur cohabitation, un contrat sans sentiment, sans attachement. Dès le début, ils se méprisent et se le font savoir...