? travers l'objectif

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L'aube pointait à peine que la lumière claire traversait les grandes baies vitrées du centre d'entraînement allemand . Le calme matinal régnait encore, mais très vite la routine allait reprendre, rythmée par les préparatifs, les consignes, les cris des coachs et le souffle des joueurs.

Je marchais dans les couloirs, mon appareil en bandoulière, quand j'aperçus Camille, la préparatrice physique, qui réglait son matériel près de la salle de musculation.

— « Bonjour Stella ! » lança-t-elle avec un grand sourire. « Tu es prête pour cette journée bien chargée ? »

— « Bonjour Camille ! J'essaie de suivre le rythme, mais c'est intense... » répondis-je en la rejoignant.

— « Tu vas vite t'y habituer, crois-moi. Tu sais, le staff et moi, on compte beaucoup sur tes photos pour garder une mémoire vivante de cette équipe. Tu es vraiment devenue une pièce essentielle. »

Je rougis un peu, touchée.

— « Merci, ça me fait vraiment plaisir. Mais j'ai encore beaucoup à apprendre. »

— « On est là pour ça, » me rassura-t-elle. « Et puis, tu es proche des joueurs, ça rend ton regard unique. »

Je hochai la tête, sentant déjà la journée s'accélérer.

Quelques minutes plus tard, dans la salle de briefing, je retrouvai Marc, l'entraîneur adjoint. Il feuilletait des documents tactiques, concentré.

— « Salut Stella, » me dit-il en levant les yeux. « Tu as déjà une idée des plans que tu veux mettre en avant dans ta couverture photo ? »

— « Je voudrais surtout capter les moments où la concentration se transforme en énergie, » répondis-je, « ces instants où tout est à la fois calme et intense. »

— « Parfait, » acquiesça-t-il. « On essaiera de te donner accès au vestiaire après l'entraînement aussi, pour les émotions à chaud. »

Je souris, ravie.

L'entraînement débuta, rythmé par les consignes précises, les passes, les courses, les arrêts. Kylian, concentré, s'exerçait avec acharnement. De temps en temps, nos regards se croisaient, et un léger sourire s'échangeait, chargé de sous-entendus.

Après la séance, alors que tout le monde se dirigeait vers la salle de récupération, je croisa Kylian près des vestiaires.

— « Tu vas bien ? » lui demandai-je doucement.

— « Oui, merci. Fatigué, mais prêt à continuer, » répondit-il sèchement.

— « Tu sais, si jamais tu veux parler, ou juste prendre un moment, je suis là, » lançai-je avec une pointe d'hésitation.

Il me fixa un instant, comme surpris par ma proposition.

— « J'apprécie, vraiment. »

Un silence complice s'installa.

— « On a du briefing dans dix minutes, tu viens ? » demanda une voix familière derrière lui.

C'était Olivier, souriant.

Kylian se retourna.

— « J'arrive, Oliv' . »

Il me lança un dernier regard, tendre.

Pendant le briefing, les coachs expliquaient la stratégie pour le prochain match, l'opposition à venir, les points faibles à exploiter. Je prenais des notes mentales pour mes photos, attentive à chaque détail.