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11 : Rapha?l

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Droit sur la chaise en boit, Raphaël n'osait bouger. Madame Fauret , debout dans le coin de la pièce le regardait en souriant , son mari quant à lui, épluchait avec sérieux son dossier. C'était la chance de sa vie, soit il décrocherait enfin son premier emploi ou il devra marquer sur sa liste un énième refus. L'homme fronça les sourcils et releva la tête, le dévisageant de ses iris noirs.

-Vous marquez dans votre CV que vous appréciez la lecture, quels sont vos auteurs favoris ?

Son cœur rata un battement, Raphaël ouvrit la bouche et la ferma aussitôt comme un poisson. Si jamais il avait pensé qu'on lui poserait ce genre de questions, il n'aurait jamais marqué ça, il était plutôt récit fantastique ou bande dessinée, mais il doutait que ses interlocuteurs considèrent ça comme de la lecture.Il jeta furtivement un coup d'œil aux bibliothèques dans le coin de la pièce, Freud et William James, ces deux noms ne lui disaient que vaguement quelque chose. Ses cours du lycée et du collège tournaient d'une façon floue dans sa tête, sentant le regard pesant de M.Fauret sur lui, il répondit fébrilement :

-J'aime beaucoup la littérature anglaise.

L'homme sourcilla, mais ne posa pas d'autres questions là-dessus. Il l'interrogea ensuite sur ses compétences, sur ses passions... Raphaël se sentait de plus en plus mal à l'aise au fur et à mesure des questions. Ses jambes tremblaient tellement qu'il était obligé de poser ses mains sur ses genoux pour les tenir. L'homme finit par fermer son dossier en fronçant les sourcils. Il posa ses coudes sur la table et l'observa attentivement.

-Eh bien, commença-t-il. Je vous félicite M.Desprat , vous êtes engagé. Ma femme va vous présenter Basile, en espérant que ce mois d'essai se passe bien.

Raphaël le salua d'un sourire poli et suivit Mme.Fauret dans l'autre pièce. Devant la fenêtre, entre ces murs blancs et froids recouverts de bibliothèque, Basile se tenait immobile telle une statue grecque abimée par le temps. Lentement, il se retourna et fixa le jeune homme, sa peau noire marquée chacun de ses traits dans un mélange de douceur et de froideur. Ses iris noirs scrutaient les moindres détails de son corps.

-Basile , ton nouvel auxiliaire. Je vais vous laisser faire amplement connaissance.

Dans un sourire crispé Mme.Fauret disparu derrière la porte. Un silence pesant s'installa quelques instants , Raphaël réajusta sa cravate et avala difficilement sa cravate , mal à l'aise. L'homme ne lui adressa ni bonjour , ni un sourire. Les seuls mots qu'il prononça furent :

-Tu es différent des autres.

Raphaël se figea sur place. Tout le maigre bonheur qui emplissait son cœur venait de s'envoler aussi vite qu'il était venu. Différent , ce mot , ce terrible mot plus tranchant qu'un couteau. Pourquoi personne n'utilisait d'autre adjectif pour le décrire ? L'homme haussa les sourcils en le voyant se crisper , il esquissa un demi-sourire compatissant.

-Tu as encore beaucoup de choses à apprendre gamin, ce n'est pas une critique, vois cela comme un constat.

-Je ne suis plus un gamin, bafouilla Raphaël mal-à-l'aise.

L'homme secoua légèrement la tête d'un air amusé , il s'approcha lentement du jeune homme et l'observa. Il dit finalement.

-Tu as l'air intéressant, je sens que nous allons bien nous entendre.


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