Aujourd’hui, nous sommes samedi, et il est actuellement 17 heures. La fête d’Inès commence dans une heure et demie. Heureusement, je sais déjà comment m’habiller et me coiffer, donc je ne devrais pas perdre trop de temps.
J’ouvre la porte de mon placard et farfouille un moment avant de sortir un haut bandeau blanc. Je l’associe à une jupe blanche assortie. Après avoir enfilé ma tenue, je me dirige tranquillement vers la salle de bain. Je détache délicatement mes cheveux bouclés, les laissant retomber sur mes épaules, puis j’en profite pour me maquiller légèrement.
Une fois prête, je retourne dans ma chambre, enfile une paire de sandales à talons et vérifie une dernière fois mon reflet dans le miroir. Au moment où je m’apprête à descendre, mon téléphone vibre. C’est un message de Noah : « Bien arrivé chez moi, je passe te chercher dans 10 minutes. »
Je descends les escaliers, chaque pas résonnant doucement dans le silence de la maison. Je pousse la porte d’entrée et m’avance sur le trottoir. Noah m’attend déjà, adossé à sa moto, casque à la main.
Nous arrivons devant la maison de Rachel. Noah gare sa moto sur le côté de l’allée. Il coupe le moteur, puis descend. Je l’imite, ajustant ma jupe. Ensemble, nous marchons jusqu’à l’entrée.
— Tu es sûre que c’est une bonne idée ? demande Noah, hésitant.
— Oui, Rachel est mon amie, je réponds avec assurance.
— En parlant du loup…
Rachel apparaît dans l’encadrement de la porte, un petit short en jean et un haut de bikini révélant qu’il y a sans doute une piscine derrière la maison.
— Salut Lexy ! lance-t-elle joyeusement.
— Salut !
Elle tourne les yeux vers Noah. Son regard se pose sur lui un peu trop longtemps. Puis elle sourit.
— Salut, toi…
— Salut, répond Noah simplement.
— Désolée d’arriver un peu en retard, on était coincés dans les embouteillages, dis-je.
— T’inquiète, c’est pas grave.
Il est maintenant 19 heures. Noah et moi sommes assis sur un canapé dans le salon bondé. La musique bat son plein, les rires fusent, les conversations se croisent. En face de nous, sur un autre canapé, se trouvent Tom et d’autres garçons que je reconnais vaguement.
Noah se penche légèrement vers moi.
— Lexy.
— Oui ?
— Pour les vacances d’été, je vais partir en Australie.
— Ah ouais ? Trop bien ! Et t’inquiète, je survivrai toute seule.
— Tu sais que je t’adore, hein ?
— Moi aussi, Noah.
Il me sourit.
— Cool alors ! Tu pourrais me prendre une bière, s’il te plaît ?
Je ris légèrement et lui pince la joue avec un sourire moqueur.
— Petit profiteur.
Je me lève et me dirige vers la cuisine. Le frigo est rempli de bouteilles d’alcool de toutes sortes. J’en attrape une au hasard, puis referme lentement la porte… et me fige.
Tom est juste derrière moi.
— Tom ? dis-je, surprise.
— Tu bois de l’alcool depuis quand ? demande-t-il d’un ton neutre.
— Ce n’est pas pour moi, c’est pour Noah. Tu penses que cette bière est bonne ?
Il prend la bouteille, l’observe avec un air faussement critique.
— Non, celle-là est pourrie.
Il ouvre le frigo, repose la bière, et en prend une autre.
— Tiens.
— Merci…
Je prends la bouteille, légèrement troublée par sa proximité, puis je repars vers Noah.
Il est une heure du matin. La fête touche à sa fin. L’ambiance est plus calme, certains dorment déjà dans les canapés, d’autres discutent à voix basse.
Je dis au revoir à mes amis, puis quitte la maison de Rachel. Dehors, l’air est frais, et le silence nocturne me fait du bien.
Je commence à marcher sur le trottoir, seule. Une voiture noire s’arrête doucement à côté de moi, le moteur tournant au ralenti. Un bruit discret… puis plus rien.
Je fronce les sourcils, accélère un peu le pas. Mais soudain, une main me saisit brutalement les bras par derrière. Je n’ai pas le temps de crier qu’un tissu se plaque sur mes yeux, m’enfermant dans le noir.
— Lâchez-moi ! criai-je, en vain.
Je me réveille en sursaut au son d’une portière qui claque. Tout est flou. Mes membres sont engourdis. Quelqu’un me porte, je sens des bras puissants, mais mes yeux sont toujours bandés.
On me dépose au sol. Puis, le tissu est retiré. La lumière me brûle les yeux. J’ai du mal à voir, mais peu à peu, je distingue des visages… des silhouettes.
Un groupe de filles. Et Rachel.
— Rachel… pourquoi tu fais ça ?
Elle me fixe froidement.
— Je te déteste, Lexy. Tout le monde te déteste, pétasse.
— Mais je ne t’ai rien fait…
— Si ! Tu voles Tom à toutes les filles. Alors que lui, il ne t’aime même pas !
— Je n’ai jamais essayé de voler Tom !
— Ne me contredis pas, petite chienne, grince-t-elle entre ses dents.
Elle s’avance. Son regard est vide.
Puis elle sort un objet de sa poche. Un couteau.
Argenté. Tranchant.
— Ne bouge pas.
Elle approche, et d’un geste lent, elle entaille ma joue. Une douleur brûlante m’envahit. Le sang coule, chaud, poisseux.
— Aïe…
Elle range le couteau, l’air satisfaite.
— Si tu oses dire ça à Tom… je te jure que je te tue avant même qu’il ne vienne me tuer.
Je reste figée, la respiration courte.
— D’accord…
Elle me lance mon téléphone, puis repart avec les autres filles.
Je tente de me débattre, mais mes bras sont attachés. Mes jambes aussi. Des chaînes.
— Non…
Soudain, le téléphone vibre. Un appel entrant : Tom.
Je tends la tête autant que je peux, et avec mon nez, j’effleure l’écran pour décrocher.
— Lexy ? T’es rentrée chez toi ?
— Tom ! Aide-moi !
— Quoi ?!
— On m’a kidnappée ! Je suis attachée sous un pont… aide-moi !
— C’est le pont de Forks ?
— Je… je ne sais pas…
— Ok. Ne raccroche surtout pas. Reste en ligne au cas où il se passe quelque chose.
Je retiens mes larmes. Je serre les dents.
Il va venir.
Je le sais.
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