Un bal d'hiver

Les pensées d'Anne semblèrent s'écrouler d'un coup.

« Quoi? » dit Anne entièrement confuse. Tout semblait imprévisible à présent.

« C'est moi qui ai écrit la lettre, Anne. Billy a menti. » dit Gilbert en regardant profondément la jeune fille d'en face.

C'est impossible. Pensait Anne.

« Non tu ne l'as pas écrite. » dit Anne en secouant sa tête.

« Je l'ai fait, Anne. Je l'ai écrite. »

« Non. C'est impossible. Pourquoi Billy mentirait? Comment savait-il qu'il fallait attendre derrière le Grand Rushdon ? Explique ça ! »

Gilbert poussa un soupir. « Je n'en sais trop rien. Mais Anne, j'ai écris la lettre. Je le jure. »

« Prouve le. »

Gilbert soupira une nouvelle fois et regarda ses pieds. Il mis ses mains dans ses poches et récita le contenu de la lettre, il connaissait chaque mots par cœur. « Anne Shirley Cuthbert, si tu me faisais l'honneur d'être ma cavalière pour le bal, je t'en serais très reconnaissant. Retrouve moi derrière le Grand Rushdon la où le bal aura lieu. Je t'attendrais. Cordialement, ton admirateur secret. »

Anne en eu le souffle coupé, son cœur s'accéléra un peu plus.

« C-ça ne veux rien dire. Tu aurais put le lire quand je ne regardais pas »

Gilbert soupira de plus belle. « Je l'ai posé sur ta table l'autre jour à l'heure du déjeuner. Je souhaitais te le demander en privée lorsque je t'ai donné cette pomme mais voyant comment tu étais avec tes amies et la façon dont tu as pris la pomme, j'ai renoncé en pensant que ça te mettrait mal à l'aise. J'ai donc décidé de t'écrire une lettre à la place. J'ai pensé que tu balancerais la lettre juste après avoir vu de qui elle était, alors je l'ai laissé en anonyme. Je sais à quel point ta curiosité prend le dessus sur toi je savais donc que tu allais venir. »

Anne ouvrit la bouche comme pour prononcer un mot, mais aucun son ne sortit.

« J'ai même dessiné une petite pomme au dos. J'ai pensé que ça um, t'aurais aidé à deviner. » dit-il en massant sa nuque par habitude.

« Quoi? Je n'ai jamais vu... » elle déroula le papier qu'elle tenait caché dans sa manche et le retourna. En effet, Gilbert disait vrai; une petite pomme était dessinée en bas à droite en coin— un détail qu'elle avait manqué.

Elle regarda Gilbert qui l'observait de manière intense et attentive. Elle eu l'impression que ses mots s'étaient effacé d'un coup de son esprit et étaient perdus au fond de l'océan.

« Je voulais te demander pour le bal, Anne. Tellement. Mais après m'avoir demandé pour Ruby, je ne savais pas comment m'y prendre avec toi. Je veux juste te rendre heureuse, et mon geste envers Ruby t'a rendu heureuse. Mais je voulais rester juste avec mes mots et te retrouver derrière le Rushdon. Alors je l'ai fait. J'ai laissé Ruby à une table et lui ai donné à boire pour qu'elle soit occupée. Je lui ai dit que je reviendrais. J'étais censé te retrouver mais j'étais vraiment nerveux. J'ai passé dix minutes à faire les cents pas de l'autre côté de la salle de bal. » il eu un rire nerveux. « Quand j'eu enfin rassemblé tout mon courage, je suis allé derrière le Rushdon mais... tu y étais déjà... avec Billy... et puis tu t'es-»

« Enfuis. » dit Anne.

« Oui, » murmura le garçon.

« Mais... je ne comprend pas. Pourquoi tu voulais me demander, tu me détestes. »

Gilbert gloussa en baissant les yeux.     « Tu es vraiment inconsciente, Anne. » Il releva la tête, ses yeux droits dans ceux d'Anne et au combien elle voulait détourner le regard, elle n'y arrivait pas. Ses yeux étaient captivés par les siens ce qui enflamma chaque partie de son corps.