Le silence dans la pièce était presque oppressant. Seul le crépitement lent d'un feu mourant animait encore les ombres vacillantes qui dansaient sur les murs noirs de la forteresse. Les vitraux étaient obscurcis, la lumière du jour tenue à distance comme un ennemi indésirable.
Le trône de pierre était vide.
Il se tenait debout, dos à la salle, les mains croisées derrière lui, observant la nuit à travers la haute fenêtre. Une brume sombre rampait sur les montagnes au loin, épaisse, lourde, presque surnaturelle.
Soudain, la porte s'ouvrit brutalement.
Un homme entra précipitamment, les vêtements souillés de poussière et de sang séché. Il s'agenouilla aussitôt, tête basse, respirant difficilement.
« Seigneur... je... je suis venu dès que j'ai su... »
Le silence qui suivit fut glacial. Puis une voix, lente, grave, tranchante comme une lame effleurant la gorge, brisa enfin le calme.
« Elle est donc vivante... »
L'homme releva légèrement la tête, osant à peine croiser le regard de son maître.
« Oui, Seigneur... Ils... ils ont réussi. Ils l'ont cachée durant tout ce temps. Dix-neuf ans... et la couronne... la couronne l'a choisie. Elle va être couronnée, votre souveraineté... »
Un bruit sourd résonna dans la pièce.
D'un revers de bras, l'ennemi balaya tout ce qui se trouvait sur son bureau de pierre : parchemins, potions, artefacts. Tout vola en éclats dans un fracas tonitruant.
« JE LE SAVAIS ! »
La voix résonna dans la forteresse, réveillant la magie endormie dans les pierres. Les murs eux-mêmes semblèrent trembler.
Il pivota lentement, révélant un visage à la fois magnifique et terrifiant. Des yeux d'un noir abyssal, irisés de rouge. Une peau pâle, presque lunaire, marquée par des lignes de pouvoir anciennes, comme gravées dans sa chair.
« Cette lumière... cette pureté... cette énergie qui a illuminé le ciel la nuit dernière... c'était elle.»
Il s'approcha de son subordonné, qui n'osa pas bouger.
« Elle n'est pas seulement vivante. Elle est parfaite. »
Il souffla ce mot comme un poison.
« Parfaite pour régner... parfaite pour... être à moi. »
Son sourire était tordu, cruel, déformé par une ambition insondable.
« Tu comprends ce que cela signifie ? Ses enfants... ceux qu'elle enfanterait... seraient encore plus puissants. Miens. Inarrêtables. »
Il s'interrompit, son regard perdu dans une vision que lui seul pouvait voir.
« Le sang de la Reine Blanche coule encore, elle possède le pouvoir que je convoite le plus, la lumière . »
Un silence.
Puis son regard se posa sur l'homme à genoux.
« Tu as échoué. »
L'homme se tendit, prêt à recevoir la sentence.
Mais au lieu de cela, l'ennemi fit un geste paresseux de la main. Du sang coula de sa paume, s'échappant comme s'il tranchait l'air lui-même. Il traça une rune complexe dans le vide. Elle brûla aussitôt, d'un rouge incandescent, suspendue dans l'air comme une flamme vive.
Une odeur ancienne se répandit dans la salle. Terre, cendres, sang, et puissance.
Un grondement sourd s'éleva du sol.
« Mais... je vais te laisser une dernière chance. »
La rune se mit à tourner, des chaînes magiques tombant du plafond pour se fixer au sol, traçant un cercle parfait.
« Je veux que tu la surveilles. Elle. Lui. Tous ceux qui se rassemblent autour d'elle. Je veux tout savoir. Chaque mouvement. Chaque souffle. »
Il tendit la main, et la rune se fissura dans un cri silencieux.
Un vent glacial jaillit du néant.
Une forme se matérialisa, lentement. D'abord une ombre. Puis des pattes massives aux griffes d'obsidienne. Une crinière faite de brume et de feu noir. Un corps aussi grand qu'un cheval, recouvert d'écailles sombres, tachetées d'or et d'encre. Deux cornes torsadées, imposantes, et des yeux... des yeux sans pupille, lumineux comme la lune sanglante.
Une Khal'Zir.
Une créature mythique, gardienne des ténèbres, disparue depuis des siècles.
L'ennemi posa sa main sur le museau de la bête, qui s'inclina avec un grognement sourd, comme si elle reconnaissait en lui un ancien maître.
« Elle est liée à moi par le sang. Elle verra ce que tu ne peux pas voir. Entendra ce que les murs ne veulent pas entendre. Et si tu échoues à nouveau... elle te dévorera. »
Le serviteur hocha vivement la tête, incapable de parler.
L'ennemi se détourna, retournant vers la fenêtre, alors que la Khal'Zir disparaissait dans l'ombre, comme si elle n'avait jamais existé.
« Bientôt, Alba... princesse des cendres... Tu porteras mon nom... ou tu embrasseras la mort. »
Il ferma les yeux.
— Et je déciderai alors... de ton destin ... »
Son sourire revint, cruel, dément.
A suivre....
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Je rajoute des points de vue de l'ennemi.

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l'Alpha et sa compagne, école surnaturel
WerewolfLéna liv 19 ans est une Louve qui va intégré la prestigieuse académie Wolfhart de loup-garou, elle qui pensé être qu'une fille ordinaire timide mais qui ne se laisse pas marché dessus. jusqu'au jour ou elle entre dans cette prestigieuse académie et...