INSAISISSABLES (ancienne vers...

By orageuse

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❕ ATTENTION, ANCIENNE VERSION ❕ INSAISISSABLES ─ l'histoire du gamin qui apprit à Voler. Je suis un Voleur... More

𝐩𝐫𝐞𝐟𝐚𝐜𝐞 {nda}
𝐰𝐨𝐫𝐥𝐝 {carte}
𝐩𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 {chp1}
𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 {chp2}
𝐧𝐚𝐭𝐡𝐚𝐧𝐚𝐞𝐥 {chp3}
𝐞𝐫𝐰𝐚𝐧 {chp4}
𝐢𝐧𝐜𝐨𝐧𝐧𝐮𝐬 {chp5}
𝐥𝐞 𝐦𝐚𝐢𝐭𝐫𝐞 {chp6}
𝐝𝐢𝐬𝐜𝐮𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐧𝐢𝐦𝐞𝐞 {chp7}
𝐥𝐲𝐳𝐚 {chp8}
𝐞𝐯𝐚𝐬𝐢𝐨𝐧 {chp9}
𝐨𝐫𝐢𝐠𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐚𝐦𝐞𝐬𝐪𝐮𝐞𝐬 {chp10}
𝐜𝐡𝐚𝐨𝐬 {chp11}
𝐫𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 {chp12}
𝐬𝐮𝐫𝐬𝐚𝐮𝐭 {chp13}
𝐞𝐱𝐩𝐥𝐨𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬 {chp14}
𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐝'𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 {chp15}
𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐢𝐜𝐢𝐭𝐞 {chp16}
𝐜𝐚𝐥𝐦𝐞 𝐚𝐛𝐬𝐨𝐥𝐮 {chp17}
𝐚𝐭𝐭𝐚𝐪𝐮𝐞𝐬 {chp18}
𝐥𝐞 𝐝𝐮𝐨 {chp19}
𝐩𝐚𝐮𝐬𝐞 {chp20}
𝐝𝐢𝐬𝐜𝐮𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐧𝐨𝐜𝐭𝐮𝐫𝐧𝐞 {chp21}
𝐜𝐥𝐚𝐫𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 {chp22}
𝐢𝐧𝐟𝐢𝐥𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 {chp23}
𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐢𝐧𝐞 {chp24}
𝐬𝐮𝐫𝐯𝐢𝐯𝐫𝐞 {chp25}
𝐝𝐢𝐬𝐜𝐮𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐥𝐞 {chp26}
𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐭𝐞 {chp27}
𝐬'𝐞𝐥𝐞𝐯𝐞𝐫 {chp28}
𝐫𝐢𝐭𝐨𝐫𝐢 {chp29}
𝐯𝐨𝐥𝐞𝐫 {chp31}
𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐦𝐞𝐝𝐞 {chp32}
𝐞𝐱𝐩𝐥𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 {chp33}
𝐫𝐞𝐭𝐞𝐧𝐮𝐞 {chp34}
𝐨𝐫𝐢𝐠𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐥𝐲𝐳𝐞𝐬𝐪𝐮𝐞𝐬 {chp35}
𝐚𝐭𝐭𝐚𝐪𝐮𝐞𝐬 {chp36}
𝐭𝐞𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 {chp37}
𝐥𝐚𝐛𝐲𝐫𝐢𝐧𝐭𝐡𝐞 {chp38}
𝐝𝐢𝐬𝐜𝐮𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 {chp39}
𝐥'𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐰𝐞𝐧𝐝 {chp40}
𝐟𝐢𝐥𝐬 {chp41}
𝐚𝐢𝐥𝐞𝐬 {chp42}
𝐞́𝐩𝐢𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 {chp43}

𝐝𝐞𝐚𝐬 {chp30}

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By orageuse

┍━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━┑
𝐃𝐄𝐀𝐒
où il y a la séquence émotion (évidemment) et où
j'ai le droit à la petite histoire avant de mourir
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RITORI FIT VOLTER SA cape alors qu'il la retirait dans un mouvement souple. Je retins un frisson face à son sourire sarcastique.

C'est quoi le plan de la suite ? chevrotai-je, au bord de l'implosion mentale.

Parce que oui, y avait beaucoup trop à supporter d'un coup. Je ne pouvais même pas en faire une liste exhaustive ! Entre le souci que je me faisais pour Eliros et sa nièce, la petite pensée que je gardais pour Lyza, cloîtrée dans la villa sur les murailles et tout... tout ce qui avait pu être dit dans les trente dernières minutes était juste beaucoup trop. Un surplus total de nouveautés, peut-être juste destinées à me déstabiliser. Fun fact : ça marchait si bien !

N'abandonne pas ! ragea Liam, par pur esprit de rébellion, mais je souris face à sa combativité.

— T'inquiète, c'est pas sur mon agenda... répliquai-je.

Nan, mais ils comptaient tous sur moi, ou c'était qu'une impression ?! Je sais pas si vous êtes au courant, mais en aucun cas, je suis le mieux placé pour vous sortir de là ! Le mieux placé, c'est mon père, nom d'une feuille ! Et ça me fait une belle jambe qu'Arthemys croit en moi, ou qu'une déesse soit là pour veiller sur moi ! Si c'est pour mourir, je ne veux pas de ce rôle de « héros » !

Ritori pencha la tête sur le côté, l'air de m'étudier attentivement. Je me mordis la lippe, mal à l'aise – et c'était un foutu euphémisme.

Non, franchement, c'est quoi le plan ? répétai-je, avec l'impression de devenir un perroquet.

Au moins, ma voix ne tremblait plus.

Faites-les taire. Quoi qu'il se passe, ordonna Nathanaël avec une œillade entendue pour les Qwa-Jis.

« Quoiqu'il se passe » ?! Je... Vraiment ! Je ne veux pas faire partie de cette pièce de théâtre ! La tragédie, c'est pas mon truc ! Surtout quand ce sont d'autres personnes qui ont décidé que je jouerai dans cette pièce de malheur !

On va en finir. Ici et maintenant.

Nom d'une feuille à champignon.

Faut croire que j'ai pas le choix sur le rôle que je joue. Mais le pire, c'est que je ne pouvais strictement rien faire pour modifier la situation, même un soupçon ! J'avais l'impression que ce moment était inéluctable, inévitable. Un destin qui m'avait été donné sans me concerter. Ce genre de truc, c'est contraire aux Voleurs ! Je devrais pouvoir choisir, bon sang ! Mais je n'avais aucun moyen de contrer... Et je sentis la bile me remonter la gorge.

Ce soir, Wendyalen, un de nous deux vivra encore. L'autre, honnêtement, je n'en suis pas si sûr.

Il termina avec un sourire prometteur qui n'atteignit pas ses yeux, alors rivés sur l'ombre derrière moi. Deas avait-elle conscience des doutes qui m'assaillaient ? Comment pouvait-elle me protéger en sachant cela, alors ? Une goutte de sang perla de ma lèvre, que je m'empressai de lécher avant que qui que ce soit remarque mon angoisse. Angoisse de comprendre ce que voulait dire l'ancien Voleur.

Non ! Tu... essaya la reine, bâillonnée par le regard meurtrier de l'Imbécile.

Wend ! tenta à son tour Arthemys, la voix fragile. Avant que... Wend, je veux que tu saches que je t'aimerais toujours. Quoi que tu décides, quoi qu'il se passe, tu seras toujours pour moi le fils qui m'avait été arraché – tu seras toujours ce petit Voleur qui donnait du fil à retordre à Eliros, toujours là où il ne faut pas et toujours là où on ne l'attend pas.

Que je me coupe la main mais j'entendais bien des sanglots dans sa voix. Bon sang, Arthemys, c'est pas le moment de me faire flancher ! J'en ai assez marre comme ça qu'ils choisissent pour moi pour que tu rajoutes à cette colère sourde...

Que c'est mignon ! cingla Nathanaël, virulent.

Lui, je l'aurais bien tué.

En fait, Arthemys, dans toute cette histoire, t'es la plus chanceuse : tu m'a retrouvé. Et je suis heureux de te revoir.

Je clignai de l'œil dans sa direction. Deas approuva mon initiative d'une main qu'elle posa sur mon bras, légère. Le voyaient-ils ? Ou n'était-ce que mon imagination, manifestation presque physique de la colère qui je ressentais alors ?

Puisqu'il me semble que je vais pas en réchapper – oh tais-toi l'Imbécile, tu permets ? Ne pas avoir de famille, pardon, ne plus avoir de famille, ne te donne pas le droit de priver les autres d'en profiter, soupirai-je théâtralement. Ritori est OK, pour ce discours plein de sentiments alors chut, le toutou.

Il eut l'air d'avoir avalé une couleuvre, mais au moins me laissa-t-il tranquille. Je plantai mon regard dans celui d'Arthemys, ébranlée. Nom d'un champignon, ce que j'aurais aimé être ailleurs ! Ou, a minima, contrôler mon histoire ! Il en avait de belle, Erwan avec ces « tu es un héros » mais le truc, mon vieil ami, c'est qu'un héros, il le devient par choix. Pas parce qu'il est forcé de se battre pour tenter de survivre ! Et il est certainement pas un gamin énervé parce que les autres choisissent pour lui quand il va mourir et se battre ! Pas nécessairement dans cet ordre.

Je tendis la main vers la Voleuse, comme si je voulais l'attraper.

Arthemys, je te pardonne, pour tout et totalement. Et aussi, avant que j'oublie, je t'offre ces paroles : N'oublie pas, Arthemys. Tu es dans mon cœur. Tu es là où personne, jamais, ne pourra t'atteindre. Si tu as des problèmes, je jure, Arthemys, de t'épauler, quoi que tu fasses et choisisses, quoi que tu deviennes ensuite. Je ne trahirai pas.

Mes épaules se détendirent, débarrassées d'un poids dont j'avais nié l'existence. J'ai vu son corps tressauter, bouleversée. T'inquiète, moi aussi, je le suis ; je pensais pas dire ces mots un jour. De toute façon, mourir – oh, ça y est, le mot est prononcé – sans avoir pu lui dire ce serment n'aurait eu aucun sens. Avais-je donc si peur de quitter le monde ? Ou avais-je peur de le quitter de cette façon, sans l'avoir choisi ?

― Général, en vrai, je suis désolé qu'on se soit rencontrés de cette façon. Mais à ce qui paraît, Arthemys te fait confiance, alors moi aussi. Et c'est pour ça que je te demande, quand tout ça sera fini, de venger les Voleurs. De travailler avec eux et d'accepter leur existence. Et de tuer tous les Qwa-Jis – ou si vous tenez à votre sacro-sainte idée de justice dorée, de leur offrir un jugement équitable.

Mon cœur cognait fort mais Deas était toujours à côté, à me soutenir, malgré tous les doutes qui me tournaient en tête. Mourir maintenant était franchement d'une cruauté sans nom. Lyza allait me manquer et Elea et Eliros et Liam et Nicolas aussi, à sa façon, être déchiré par les choix de son père et ce qu'il savait. Et ne pas savoir s'ils sortiraient saufs du palais était tout aussi atroce.

Mais quitte à mourir, autant leur donner une chance de survie, non ?

― Liam, Nicolas, je vous souhaite tout le bonheur du monde. Vivez enfin pour vous parce que vous êtes les meilleurs alliés que j'ai jamais pu avoir. C'est vraiment beaucoup trop niais, ce que je dis.

Je me pinçai l'arête du nez, exaspéré par leurs visages au trop plein de regrets.

Oh, tu tiens tant que ça à mourir, Wend ? railla Ritori.

Oh l'enfoiré.

Peut-être pas, mais au moins, je partirais la conscience tranquille.

Méprisant, il renifla, sous le feu de regards croisés furieux.

Tu sais, la conscience tranquille, c'est parce que je suis sûr que si je meurs, vous me rejoindrez. Vous ne survivrez pas à la colère de mes amis et de ma famille.

Il voulut donner le change en s'esclaffant mais cet éclair de frayeur dans ses yeux, il n'avait pas pu le cacher. Alors j'affichai un sourire victorieux. Mourir avait plus de saveur quand on était certain d'être vengé.

Deas... Sais-tu réellement qui elle est, Wend ? J'imagine qu'Eliros ne t'a pas expliqué.

Je déglutis.

Je sais que c'était une Voleuse, qui est devenue si... Voleuse, si pleinement Voleuse, qu'elle est devenue déesse. Enfin, une légende pour les Voleurs.

Wow. Elle s'est envolée, la confiance en soi, c'est dingue.

Wend.... venant de toi, ça me déçoit. Assis-toi, que tu saches qui te soutient si... vaillamment. Une déesse... peut-être pas le mot que j'aurais employé pour la décrire, oh non. Pire engeance, oui, bien plus représentatif de la réalité.

Ça commençait à sentir mauvais. D'autant plus que sa colère, si puissante qu'elle devenait violence, et les images que j'avais eues d'elle en train d'abattre un homme de sang-froid m'aiguillaient assez clairement.

La trêve détendit les épaules, dans la salle et tout le monde s'assit, sauf Deas, tourmente en suspension au-dessus de ma tête.

Tout a commencé avec une jeune fille, neuf ans, plus ou moins, qui rêvait de grandes aventures du jour au lendemain et du frisson qui accompagne l'escalade d'une montagne abrupte. (Il sourit.) Tu connais ça, Wend, cette envie de vivre libre et découvrir le monde comme personne ne l'a jamais vu. Pourquoi serais-tu grimpé en haut des murailles de Manilōn, sinon ?

Le regard de Rocam se fit lourd sur moi.

Et, une seconde, il m'avait vu ? Non. Il l'avait deviné. Pas possible qu'il ait vu... mon ascension des murailles. Ou... il parlait de quand je les avais grimpé, il y a deux ans, pour infiltrer le palais ?

En fait, ça, c'était plus par fierté que je l'ai fait, glissai-je. Ta fillette, là, tu vas me dire qu'elle vivait à la campagne et qu'elle était orpheline ?

Ritori serra les paupières et sauta sur ses pieds pour venir me rejoindre d'un bond vif. Me dominant de toute sa hauteur, j'eus du mal à supporter le feu de ses iris verts. Je me mis aussi sur pieds – même s'il était toujours bien plus grand que moi – et serrai les dents. Un goût acide me remontait la gorge quand je réalisais que tout ça, que ma mort, n'était pas de mon fait, que je n'avais pas décidé de ce qu'il se passait. Que c'est mon entourage qui avaient décidé pour moi, en me donnant un destin plus grand que celui auquel j'aspire. Et l'amertume qui maculait mes lèvres servait de terreau à une colère qui sourdait depuis bien trop longtemps.

Cette jeune fille, Deas, vivait avec ses parents bien en vie dans sa villa en bord de mer, fille chouchoutée d'une famille enrichie par le commerce. Mais Deas voulait juste s'enfuir et vivre seule, loin. Alors un jour, c'est ce qu'elle a fait. Elle s'est glissée hors de la propriété qu'elle avait toujours connue, a volé une monture et a cavalé, aussi loin qu'elle le pouvait. Par hasard, elle a rencontré des Voleurs, de ceux dont on ne sait rien, de ceux dont les seuls vestiges sont nos enseignements, de ceux que certains prennent à cœur joie d'exterminer, siffla-t-il pour Andja et Daeron, qui ne bronchèrent pas. Elle les a rencontrés et est devenue apprentie. Avant d'engranger un bazar sans nom parmi la guilde pacifique.

Ritori ajusta le col de sa veste et fit quelques pas autour de moi, son attention lourde posée sur moi.

Deas était une Voleuse particulière, avec sa vision bien à elle des choses. Être Voleuse était pour elle un moyen d'être libre, jusqu'à ce qu'elle rencontre Marcus, Voleur lui aussi. On raconte qu'ils se sont aimés, mais ce dont on est sûrs, c'est qu'ils ont voyagé seuls, tous les deux, pendant cinq ans et ont perfectionné leur vision des choses. Et ils ont même inventé une nouvelle idée directrice pour les Voleurs : la quête de liberté.

Parce qu'à la base... c'était quoi les Voleurs ? demandai-je. Si c'est pas la liberté, quel était l'intérêt ?

Ritori me fusilla du regard. Oh pardon de t'interrompre, ô grand Voleur !

De s'élever, d'aller au-delà de cette misérable condition d'être humain. Et dire que certains te considèrent comme le digne successeur d'Eliros...

Je plissai le nez. Nom d'un champignon, ça vous écorcherait la langue d'arrêter de rappeler ce genre de faits, qui ne sont pas souhaités, loin de là ! Et nom de dieux, ça vous tuerait d'avouer que ça vous arrange que ça soit moi qui doive tout gérer à votre place !

J'ai jamais demandé ça. Alors ton sarcasme, garde-le pour toi.

Ritori haussa un sourcil tandis que l'Imbécile se pinçait les lèvres pour réprimer un sourire. Oh chéri, tu peux montrer que je te fais rire, quand même, ça me donnerait l'illusion d'un réconfort !

Deas et Marcus ont quoi qu'il en soit ajouté cette idée de liberté, devenue fondamentale aujourd'hui, sur l'impulsion principale de la jeune femme, de manière totalement arbitraire. Et une guerre civile a décimé les Voleurs car chaque camp défendait sa propre idée des Voleurs. La liberté était-elle quelque chose qui méritait qu'on se batte pour ? Incapables de s'entendre, ils ont rivalisé d'ingéniosité pour s'entre-tuer. Et alors que tout semblait redevenir plus calme, puisqu'il ne restait qu'une poignée de Voleurs de chaque côté, Marcus est passé de l'autre côté.

La scène que j'avais vue sur les murailles de Manilōn... Deas tuait ensuite Marcus de rage et devenait déesse, tourbillon de fureur qui me protégeait.

Pourquoi Marcus a... demanda Liam.

Parce que quand on est libres, on est égoïstes. On ne se soucie que de notre possibilité à ne pas avoir de chaînes, ce qu'a appliqué Deas sur Marcus. Se sentant trahi par la décision de la jeune femme, Marcus a décidé de refuser cette idée primordiale de liberté et l'a trahie, a cessé de la suivre, répondit Ritori, patient.

Mais comment elle a pu devenir déesse ?

Ritori haussa les épaules et riva son regard sur moi.

Elle ne l'est pas ; une entité bloquée dans notre monde, tout au plus, avec le pouvoir d'agir sur les vivants. Mais pas une déesse, non. Les Voleurs, quand ils renaquirent après la Bataille de la Plaine, l'ont adopté, lui ont préféré la vision que celle des premiers Voleurs. Et si elle est derrière toi aujourd'hui, c'est parce qu'elle espère que tu vas la rejoindre, Wend, parce qu'elle imagine que tu vas avoir le même destin qu'elle et finir pauvre âme perdue en quête d'amitié que sa volonté de liberté lui a privé.

Je me mordis la langue.

Est-ce qu'être protégé par une fausse déesse me perturbait ? ou était-ce le fait qu'elle attendait de moi ? Mais pouvais-je croire ce qu'il racontait ? Non, parce que... j'étais vachement crédule, là. Adieu ma paranoïa habituelle !

C'est bien beau, le folklore des Voleurs, mais j'ai une vengeance à accomplir, coupa Nathanaël.

Il s'avança d'un pas vers Ritori et moi. Je serrai les poings. Je lisais très clairement dans leurs yeux leur soif de sang – surtout le mien. C'est charmant, les amis.

La voix d'Arthemys claqua dans la pièce.

Wend ! N'abandonne pas. Jamais.

Effrayé, je tournai la tête vers elle, le cœur battant.

Ouais. C'est moche, d'abandonner.

J'esquissai un sourire en coin pour les rassurer, elle, Liam, Nicolas, Daeron, qui me regardaient avec leurs yeux brillants, parce qu'ils savaient comme moi que je ne pouvais pas m'en sortir.

Je suis Voleur, avant Chercheur, Wend alors je vais te donner une arme. De toute façon, te tuer de sang-froid n'aurait aucune saveur, sourit Ritori, hypocrite – non, fou, tout simplement. Une arme particulière, mais... tu as déjà fait tes preuves avec, à ce que j'ai compris.

Je fermai les yeux une seconde, le temps d'assimiler que j'allais devoir me battre pour survivre et pas pour Voler, le temps de songer à Deas qui se mouvait dans mon dos, de capter le regard confiant d'Arthemys. Le temps de m'accrocher à des secondes pour me mettre en accord avec moi-même.

Il tendit la main en arrière, attrapa quelque chose que lui tendait un Qwa-Jis.

Vas-y, Ritori, sous-estime-moi. Ça va être marrant, lui cinglai-je.

Il renifla, dédaigneux et regarda un instant l'épée qu'il y avait dans la main, un dégoût imprimé sur son visage.

Celle du Général.

Une garde épuisée à force d'être brandie, un fil aiguisé, un poids idéal, une lame abreuvée par le sang des dizaines de fois sans doute. L'arme parfaite, hormis que ce n'était qu'une épée.

Celle de mon père.

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