EL PADRINO | T.1/T2

By Kuser_02

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Tome 1 terminé. Tome 2 en cours. Le chef de mafia Ilario Zacchi règne en maître sur tout le territoire,connu... More

NDA.
Chapitre 1: Le commencement.
Chapitre 2: La rencontre.
Chapitre 3: Prisonnière de lui.
Chapitre 4: Explosion.
Chapitre 5: Une promesse.
Chapitre 6: La proie.
Chapitre 7: Un mensonge.
Chapitre 8: Un Choix.
Chapitre 9: Une fuite.
Chapitre 10: Par la force.
Chapitre 11: Violence.
Chapitre 12: Une chance
Chapitre 13: Cauchemar
Chapitre 14: Espérance
Chapitre 15: Le deal
Chapitre 16: Danger
Chapitre 17: Aucune émotion
Chapitre 18: Vengeance
Chapitre 19: La lumiére est le danger
Chapitre 20: Douleur
Chapitre 21: Secret
Chapitre 22: Une partie d'echec
Chapitre 23: Détonation
Chapitre 24: Tu dois t'enfuire !
Chapitre 25: Promesse tenue
Chapitre 26: Aylan.
Chapitre 27 : Ennemi.
Chapitre 28: Un ange de plus.
Chapitre 29: Accroche-toi.
Chapitre 30 : Le dicton.
Chapitre 31: Bella.
Chapitre 32: Redoutable.
Chapitre 33: Surprends-moi
Chapitre 34: Destinée.
Chapitre 35: Bouton d'alerte.
Chapitre 36: Mission.
Chapitre 37: Alchimie.
Chapitre 38: Chaotique.
Chapitre 39: Précieuse.
Chapitre 40 : Somebody like me.
Chapitre 41: Lost control.
Chapitre 42: Tension.
Chapitre 43: She knows.
Chapitre 44 : Dangereusement attirant.
Chapitre 45: Douloureuse nouvelle.
Chapitre 46: Inoubliable.
Chapitre 47 : Destruction.
Chapitre 48 : Répare-moi.
Chapitre 49 : Rose rouge.
Chapitre 50 : Happy Birthday.
Chapitre 51 : Who is she ?
Chapitre 52 : Love game.
Chapitre 53 : Gimme more.
Chapitre 54 : Last dream.
Chapitre 55 : Grand final.
Epilogue.
NDA| T.2
Prologue
Chapitre 1 : In a better place
Chapitre 2 : Fantôme
Chapitre 3 : Le temps
Chapitre 4 : Destructeur
Chapitre 5 : Tornade
Chapitre 6 : Électrique
Chapitre 7 : Retour aux sources
Chapitre 8 : The Shadow
Chapitre 9 : Rien d'egal
Chapitre 10 : Reflet
Chapitre 11 : Cachoterie
Chapitre 13 : Vengeance
Chapitre 14 : Perdu
Chapitre 15 : A & E

Chapitre 12 : Juste pour toi

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By Kuser_02

Coucouu mes beautés ! J'espère que vous allez bien ?
Bonne lecture !
On se retrouve en fin de chapitre 🤍

Pdv Aria

– Alessio... tenta Anna tandis qu'il sortait de la chambre de son frère dans laquelle il venait de passer les dernières heures.

Il lui offrait un regard glacial, si dur que j'en eus de la peine pour elle.

– Pour l'instant, tout ce qui m'intéresse c'est mon frère, lui asséna-t-il avec froideur, je m'occuperai de ton cas plus tard.

Il avança sans un regard pour elle tandis qu'elle le suivait dans ce couloir, lui quémandant quelques minutes de discussion.

– Je n'avais pas le choix ! Si ça n'avait tenu qu'à moi je te l'aurais dit, je le jure ! Tu me connais Alessio...

– Non, répondit-il en pivotant vers elle. Même après près d'un an avec toi, je ne le faisais visiblement pas. Sais-tu ce que cela fait de vivre avec la culpabilité de la mort de son petit frère sur le dos ? De porter ce fardeau chaque matin ?

Ces mots semblèrent la heurter de plein fouet.

– Je-

– Tu ne le sais pas, l'interrompit-il. Pourtant tu m'as vu au plus bas, et c'est toi qui m'as fait remonter la pente tout ça en sachant que tu pouvais cesser ma peine en prononçant une seule putain de phrase.

La culpabilité occupa chaque parcelle de son visage. Ses yeux se remplissaient de larmes, et les seules paroles qu'elle put prononcer fut celles-ci :

– Je suis sincèrement désolée, Alessio.

Elle resta plantée face à lui attendant une quelconque réponse qui n'arriva jamais. Je la suivis du regard jusqu'à qu'elle ne disparaisse de mon champ de vision.

Je comprenais la réaction d'Alessio, celle-ci était légitime. Mais, je me surpris à éprouver de la peine pour Anna. Il était clair qu'elle était attachée à son demi-frère à présent.

Et même si la relation entre ces derniers avait très mal commencé, ces deux-là semblaient avoir créé un véritable lien.

Malgré ses erreurs, elle l'avait tout de même aidé, pas de la meilleure des manières certes mais tout de même, ce n'était pas quelque chose à négliger...

J'approchai d'Alessio, il n'avait pas bougé regardant au loin en direction de son frère. Je posai ma main sur son biceps d'un geste réconfortant avant de suivre son regard.

– Comment il va ? l'interrogeai-je en détachant mon regard de la porte de la chambre.

– Trop secoué pour quelqu'un de son âge, soupira-t-il en s'asseyant sur l'une des chaises dans le couloir.

Depuis qu'Alessio lui avait annoncé le décès de Matthew, et Sophia, il s'était muré dans un douloureux silence.

Nous avions eu des mois pour faire notre deuil, lui commençait à peine le sien.

Notre échange fut interrompu par l'arrivée de Sienna dans le couloir. Son regard passa d'Alessio à moi avant qu'elle n'observe Aylan par la vitre.

Je sentis Alessio à mes côtés s'agiter presque instantanément à la simple présence de sa mère.

– Il rentre avec nous, déclara-t-il fermement à son intention. Il bénéficiera de tous les soins dont il a besoin chez nous à partir, d'aujourd'hui. Il ne passera pas un jour de plus ici.

Les sourcils froncés de désaccord, elle tournait la tête vers nous tout en objectant :

Aylan ne bougera pas d'ici, et figure toi qu'il a aussi un chez lui.

– Ta maison n'a jamais été la sienne, cracha-t-il avec rancoeur. C'est bien pour ça qu'il partait si souvent. Il ne t'a jamais considérée comme un foyer.

– Ne me parle pas comme si il ne s'agissait pas de mon fils ! Alessio, articula-t-elle, sévèrement.

– Et ne me parle pas comme si tu l'avais élevé ! C'est moi qui me suis chargé de ça alors tu me dois bien ça !

Elle le jugea sévèrement, ses lèvres ne formaient à présent qu'une ligne. Cette dernière avait compris qu'Alessio ne changerait pas d'avis.

Sienna était une belle femme pour son âge, elle dégageait une force brute, et inspirait une certaine forme de respect. D'apparence du moins car intérieurement, elle était pourrie.

– C'est mon frère, il ira où j'irai, termina-t-il d'un ton sans appel. Le sujet est clos.

Il ne lui laissa même pas le temps de riposter qu'il regagnait la chambre de son frère sans un regard en arrière.

Mon attention restait rivée sur cette femme. Elle était si compliquée à comprendre, de nombreux mystères tournaient autour d'elle.

– J'ai fait ce que j'ai pu, claqua-t- elle ressentant mon jugement silencieux.

– Parfois le minimum ne suffit pas. Peut-être que les chances qu'il se réveille étaient minimes, mais lui cacher n'était pas bonne solution. Vous le savez, vous êtes juste trop fière pour l'assumer.

Elle entrouvrit les lèvres semblant sur le point de rétorquer, mais à mon plus grand étonnement, se ravisa.

Je lui jetai un dernier regard avant de rentrer à mon tour dans la chambre.

Alessio était au chevet d'Aylan ce dernier observait le plafond.

– Je me souviens de tout, prononça-t-il, après quelques minutes de silence. Des vœux qu'ils étaient en train de prononcer, des cris, des balles, du sang...Cette scène je la connaissais, mais j'étais persuadé qu'il s'agissait d'un cauchemar.

C'était la deuxième fois qu'il répétait qu'il croyait qu'il s'agissait d'un cauchemar. Il ne semblait pas vouloir accepter la réalité.

Malheureusement ce cauchemar avait été bien réel pour l'ensemble d'entre nous.

Mon estomac se noua, ce sujet était sensible pour nous tous, il était si rare qu'on l'aborde même autant de temps après.

– Ils allaient se marier, murmura-t-il presque à lui-même. Et maintenant, ils sont morts.

Il prononçait ces mots avec un tel détachement presque comme si ils étaient inconcevables. Il l'avait lui-même dit cette scène s'était déjà joué maintes, et une fois dans son esprit. Pourtant ça ne l'aidait pas à sortir du déni.

– Mais qu'est ce qui nous est arrivé, Alessio ?

Il posa main sur son épaule.

– Qu'est-ce qui est arrivé à notre famille ? ajouta-t-il les iris maintenant rivées sur lui.

Mon regard croisait le sien, et un soupir triste s'échappait de ses lèvres.

– On paye pour nos péchés Aylan, voilà tout.

***

Le tueur et moi étions en voiture. Comme avant.

C'était comme si rien n'avait changé pourtant c'était le cas.

Nous rentrions tous à la maison, accompagné d'Aylan cette fois-ci.

Je remarquai que le tueur prenait un chemin plus long menant la maison. Mais, j'étais bien trop perturbée, et épuisée par cette journée pour contester quoi que ce soit.

J'étais à nouveau parmi eux, et Aylan était en vie tout avait radicalement changé.

Quelques minutes, plus tard, il s'arrêtait sur le côté de la route. Les hauteurs de la ville nous permettaient d'apercevoir plein de petits points lumineux en contrebas, et je pouvais apercevoir un bateau s'éloigner du port au loin.

Le silence s'installa dans l'habitacle tandis que sa tête retombait contre l'appuie-tête.

Si habituellement je lui aurais crié dessus, là je n'avais pas envie de me battre, pas ce soir.

Mes yeux descendaient sur mon élastique autour de son poignet, et la question qui me brûlait la langue depuis mon arrivée m'échappa finalement :

– Pourquoi est-ce ce que tu l'as gardé ?

Cette question tournait en boucle dans ma tête. Il l'avait gardé autour de son poignet tout ce temps ?

Je n'eus à préciser, qu'il avait déjà compris ce à quoi je faisais référence. Ses yeux étaient toujours clos tandis qu'il prononçait cinq mots qui chamboulèrent tout mon être :

– Parce que c'était le tien.

Mon cœur s'affola à sa réponse.

– C'était une raison suffisante ? laissai-je échapper d'une petite voix.

– C'était une raison suffisante.

Ses yeux s'ouvraient, et il basculait la tête dans ma direction. Le vert de ses iris me happait toujours autant.

Il me regardait comme si j'étais la plus belle chose au monde. Il me faisait me sentir importante...

Même dix mois plus tard sa façon de me regarder n'avait pas changé.

J'adorais, et je détestais ça à la fois.

– Sais-tu à quel point tu portes bien ton surnom ?

Même avec toute ma volonté, je ne pus émettre un mot trop saisi par son regard.

– Bella...murmura-t-il en me contemplant l'air distrait.

– Ne fais pas ça, chuchotai-je en fermant brièvement les yeux.

– Faire quoi ?

– Ne me fais pas me sentir importante pour toi alors que je ne le suis pas.

Il demeura silencieux quelques instants.

– Si seulement tu savais à quel point tu l'étais. Tu l'es tellement que ça me fait peur, Aria.

Je fis incapable de répondre à cela.

Sa main approchait mon visage, puis il glissait doucement une mèche rebelle derrière mon oreille.

Je fermai les yeux en sentant le dos de sa main caresser ma joue.

Il laissait finalement sa main retomber dans un soupir avant de démarrer la voiture.

– Si je l'étais tu serais venue me chercher des mois plus tôt, finis-je par répondre quelques minutes plus tard le regard rivé sur la fenêtre.

– Ce n'était pas l'envie qui me manquait, j'aurais pu faire des millions de kilomètres pour t'avoir de nouveau à mes côtés.

– Alors, pourquoi tu ne l'as pas fait ?

Je détestais la vulnérabilité qui transparaissait dans ma voix, mais j'avais besoin de réponse.

Il demeura silencieux, les yeux braqués sur la route, et quelques secondes plus tard, je me faisais à l'idée qu'il ne répondrait pas.

Cette absence de réponse me serra le cœur.

Le reste du trajet se fit dans le silence, j'étais aussi fermée que lui, luttant presque contre des larmes de colère.

Ce qui était ridicule, ça ne devrait plus me toucher autant.

Mais une réponse, c'est tout ce que je demandais.

La voiture s'arrêta face à l'allée, et je ne perdais pas de temps pour détacher ma ceinture désirant sortir au plus vite d'ici pourtant le son de sa voix me fit m'arrêter, la main sur la poignée.

– Parce que tu aurais dû te porter bien mieux sans moi, avoua-t-il avec calme. Tu le devais.

J'inspirai tentant de contrôler les tremblements dans ma voix.

– Je regrette sincèrement pour nous deux que ça n'aie pas été le cas, répondis-je en sortant de l'habitacle.

***

J'observai le reflet de la lune sur l'eau dérivant vers des pensées sombres. J'étais assise au même endroit que plusieurs mois plutôt.

C'était sur ce même transat qu'il m'avait sauvé, et s'était occupé de moi le jour où Anna m'avait poussé dans l'eau.

Je soupirai, fermant les yeux, m'imprégnant du silence de la nuit. Mon cœur battait à une cadence irrégulière, rattrapé par tous ces souvenirs que j'avais tant de mal à chasser. Des images de ce qui s'était passées me revenaient encore, comme si ma mémoire voulait me punir.

C'est alors que je sentis sa présence à nouveau, plus proche cette fois-ci. Il s'arrêta à quelques pas derrière moi, hésitant, comme s'il savait que s'il faisait un pas de plus, il ne pourrait plus revenir en arrière.

Je me retournai finalement, mes yeux accrochés aux siens. Ses iris verts étaient plus sombres que d'habitude, et je savais que la tempête en lui était aussi violente que celle qui grondait dans mon esprit.

Il s'asseyait sur le transat, sa jambe frôlant la mienne me donnant un étrange sentiment de déjà vu.

– Est-ce que tu me diras un jour ce qui t'es arrivé ? me demanda-t-il, assis à mes côtés.

Une douleur me lacéra la poitrine, j'en avais si peu parlé. J'avoue avoir été surprise par sa question, mais je restais cependant silencieuse.

Un léger soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'il prononçait :

– Tu peux essayer de ne pas prétendre me détester rien que ce soir ?

J'aimerais ne plus prétendre le faire tout court.

Je prenais une grande inspiration. La simple mention de cet événement m'étouffait ,c'était similaire à la sensation d'avoir une corde autour du cou.

Pourtant quelque chose me poussa à me lancer dans mon récit.

– Ma mère travaillait jour, et nuit pour parvenir à nos besoins, débutai-je en détournant le regard. Elle passait son temps à tenter de nous offrir une vie stable.

Elle s'était réellement démenée pour moi.

– Le week-end lorsque la mère d'Analia travaillait, et que celle-ci était chez ses grands-parents, il n'y avait personne pour me garder. Alors je passai l'après-midi chez l'une de ses connaissances. Ils avaient un fils d'un an de plus que moi, et on s'entendait à merveilles, alors c'était parfait.

Je repoussai les souvenirs qui affluaient dans ma tête. À cet instant, je haïssais cette sensation : la nostalgie. Elle me condamnait à vivre sans cesse dans le passé, et paradoxalement, je l'aimais autant que je la détestais.

– Ce jour-là, je jouais dans le jardin avec leur fils Liam, murmurai-je en triturant mes doigts. Leur jardin était très beau, la pelouse était parfaitement taillée, la piscine était grande, et il avait même un trampoline rien que je ne pouvais m'offrir avec ma mère.

Dans mes souvenirs, Liam était un enfant assez agité, il était incapable de rester en place constamment à la recherche d'une nouvelle distraction, rien d'anormal chez un enfant de son âge.

– Il venait d'acquérir un nouveau ballon, et tenait absolument à ce qu'on l'utilise.

Je me souvenais encore de l'enthousiasme dont il avait fait preuve.

– Nous avons joué avec une bonne heure, je ne m'étais jamais autant amusé que cet après-midi là.

Je fermai brièvement les yeux me rappelant de ce moment comme si c'était hier.

– Jusqu'à ce que je fasse tomber le ballon dans l'eau.

J'avais malencontreusement tiré en direction de la piscine.

– Liam s'est penché au bord pour essayer de le récupérer, murmurai-je la gorge nouée, mais-

Je m'arrêtais un instant, m'éclaircissant  avec difficulté ma gorge nouée.

– Mais il est tombé, repris-je doucement.

Il avait juste suffi d'un geste pour que tout vire au cauchemar.

Et si j'avais mieux tiré ?

Et si j'étais allée le récupérer moi-même ? Alors peut-être que cette famille n'aurait pas perdu leur enfant unique.

Ses cris mélangés au mien résonnèrent dans ma tête. Il me hantait toujours même autant d'années après.

C'était fou à quel point un événement pouvait impacter une vie entière.

– Il s'est noyé sous mes yeux sans que je ne parvienne à faire quoi que ce soit à part hurler.

Je n'avais pas de piscine comme la sienne, et nous allions jamais à la plage alors je n'avais pas appris à nager.

J'avais été incapable de l'aider.

– Son père a été alerté par ses cris, il s'est précipité pour le sortir de l'eau, et a essayé de le réanimer mais c'était trop tard.

Une larme m'échappa, je détestais ce sentiment. J'avais toujours tant culpabilisé de sa mort, je l'avais pleinement sur la conscience depuis mon plus jeune âge.

– Sa mère Lia est arrivée peu à près du travail, je me souviens encore de la scène quand elle a vu le corps de son fils sous ce drap mortuaire, elle est tombée à genoux en hurlant sa peine.

Cette scène m'avait traumatisée, j'étais restée debout les bras baillant à la regarder. Je me sentais si vide, j'avais l'impression que j'étais morte à la place de mon ami.

Tout ce qui m'entourait ne me semblait plus réel, ni les gyrophares de cette ambulance, ni ces voisins sortis de chez eux observer l'agitation à l'extérieur.

J'aurais pu rester dans cette bulle des heures.

– J'ai arrêté de me rendre chez eux depuis ce jour-là. Je savais que ma mère était encore en contact avec eux, mais elle a préféré les laisser faire leur deuil en privé.

Je déglutissais violemment, voilà la partie de l'histoire que je redoutais.

Ma mère parlait régulièrement au téléphone avec Lia, mais ce ne fut qu'un an après que je les avais revus depuis l'incident.

Et si j'avais su, j'aurais évité.

– Un jour ma mère a eu une urgence, elle m'a déposé chez eux. Lia n'était pas là, mais son mari Lane oui. Je m'étais assise dans le jardin devant la piscine, c'était assez étrange comme réaction j'étais effrayée, pourtant j'étais restée assise à me rejouer ce cauchemar encore et encore.

Des années plus tard, je crois avoir compris pourquoi. D'une façon, je me punissais en forçant mon cerveau à subir cette scène en boucle.

La petite Aria trouvait que c'était le châtiment qu'elle méritait.

– Du coin de l'œil, je l'avais vu approcher, commençai-je en prenant une grande inspiration.

Lane était complètement différent de la dernière fois que je l'avais vu. Parfois, il arrivait qu'il me regarde de cette étrange façon de longues minutes sans dire un mot.

Je prenais une grande inspiration, chassant ce moment de ma tête tout en avouant finalement :

– Il m'a poussé dans l'eau.

Ce jour-là, il ne m'avait pas adressé un mot. Il s'était contenté d'essayer de me tuer.

J'avais tenté de remonter à la surface, mais il faisait pression sur ma tête pour m'en empêcher.

J'étais parvenue à sortir la tête de l'eau à peine quelques secondes, et la seule chose qui me marqua fut la haine dans ses yeux. Elle était si forte que je pouvais la ressentir sans qu'il ne prononce un seul mot.

Il me haïssait. Pour lui, j'étais responsable de la mort de son fils.

Ma vision se brouilla à ce souvenir si bien qu'une larme m'échappa. Je m'en souviendrai toute ma vie.

Je sentis une main s'emparer de la mienne, et c'était tout ce dont j'avais besoin sur le moment alors je l'avais laissé faire.

Nos doigts étaient entremêlés sur sa cuisse, et tout de suite, ce sentiment de sécurité me gagna.

– Je me suis débattu encore, et encore, mais en vain. L'eau est entrée dans mes poumons, et cette sensation de panique je ne l'oublierais jamais, je me suis sentie mourir.

Il faut le vivre pour le comprendre, cette peur si intense quand tu penses que tu vas mourir.

– Je serais sans doute morte sans l'arrivée de sa femme, continuai-je, dans un murmure. Il a fait semblant d'agir en héros en me sortant de l'eau alors qu'on savait tous les deux ce qu'il avait fait. Sa femme m'a prise dans ses bras en tentant de me calmer. Je l'ai entendu murmurer à quel point cette maison était maudite, et qu'elle ne voulait plus y vivre sans savoir que la seule chose maudite ici, c'était son mari.

Je n'avais rien dit à ma mère, je m'étais contenté de subir parce que je savais qu'elle se battait avec tout ces petits boulots, et dans un sens, je ne voulais pas lui infliger un poids supplémentaire.

Mais je crois que j'avais également peur.

C'était sa parole contre la mienne.

Celle d'un enfant contre celle d'un adulte.

Malgré mon jeune âge, je comprenais déjà que la société accordait une grande importance aux apparences. Qui aurait cru une enfant accusant un homme sans histoire, et respectée de tous d'avoir tenté de la tuer ?

Absolument personne.

– Lui comme moi avions fait passer ça pour un accident.

Il arrivait que ma mère me dépose la bas quand elle n'avait pas le choix. La peur de le revoir me terrifiait au point d'angoisser des jours à l'avance.

– Cette cicatrice sur ta hanche, elle a un rapport avec cette histoire, je me trompe ?

Sa faculté à rapidement comprendre les choses m'impressionnait toujours.

La première fois qu'il avait vu cette cicatrice, c'était lorsqu'il m'avait forcée à prendre une douche froide. Je me souviens qu'il avait tenté de me faire cracher le nom de celui qui m'avait fait ça, mais j'étais restée silencieuse.

Il l'avait de nouveau aperçu plusieurs fois après, mais ne m'avait jamais mis la pression à ce sujet.

Il avait attendu que je me livre à lui.

Et c'est ce qui était arrivé ce soir.

– Tu ne te trompes pas.

Cet homme m'avait marqué de la pire des façons.

Certaines personnes étaient cruelles, et ressentaient le besoin de le faire sentir aux autres. Il était ce genre de personne.

Il avait mal alors il infligeait sa peine à quelqu'un d'autre.

– Raconte-moi, Aria.

Je déglutissais avec difficulté même autant d'années après il parvenait à me terrifier, c'était comme si la petite fille en moi avait peur qu'il vienne me trouver après que je me sois confié.

– Je jouais avec le chien sur le canapé quand Lane est arrivé brusquement et lui a hurler de sortir de la maison. Le pauvre animal a pris peur, et à briser la table basse en sautant dessus.

J'avais observé avec la boule au ventre les éclats de verres éparpillés autour de moi ainsi que sur ceux incrustés sur ce pauvre chien.

– Il...il était si furieux qu'il a attrapé le plus gros morceau de verre, et la enfoncé dans ma hanche si fort que cela m'a fait une cicatrice.

Je hurlai de douleur, et le sang coulait déjà sur ma robe blanche.

Il ne m'avait pas soigné, il s'était contenté de me balancer des vêtements de rechange à son fils. Je les avais enfilés, et j'étais restée assise par terre toute la journée.

J'avais si mal, et pourtant je n'osais même pas pleurer trop fort.

Ce soir-là en me douchant ma mère a vu la plaie. Je n'étais plus jamais retournée là-bas.

Elle était furieuse, et j'avais appris quelques années plus tard, qu'elle était partie confronter Lane avant de couper tout contact avec eux.

–Il m'a tellement...il m'a tellement traumatisée que je n'arrive même plus à rester sereine toute seule dans une piscine, ou ne serait-ce qu'en étant dans les parages.

Il m'avait fait mal physiquement, mais la plus grosse blessure qu'il m'avait laissé été mentale.

J'essuyais mes larmes, et tournai la tête en direction du tueur. Son corps était tendu, je le connaissais assez pour savoir qu'il bouillonnait de l'intérieur.

Et le regard noir qu'il arborait confirmait mes doutes.

– J'aurais dû... j'aurais dû sauter, faire quelque chose n'importe quoi.

Si je n'éprouvais que du dégoût pour cette homme, le sentiment que je ressentais pour son fils était tout autre, cette culpabilité ne me quittait pas.

– Tu avais huit ans, et tu ne savais pas nager, tu n'aurais fait que mettre ta vie en danger, répliqua-t-il fermement.

– Tant de gens sont morts par ma faute, craquai-je, mes barrières tombant une à une. Je me déteste tellement parfois je rêve d'être quelqu'un d'autre. N'importe qui.

D'un geste réconfortant, sa main glissa à l'arrière de ma tête tandis qu'il prononçait :

– Je me chargerai de t'aimer à ta place alors.

Mes yeux se tournaient vers lui, et quelques larmes m'échappèrent.

Un long silence durant lequel nous restèrent tous deux silencieux régna avant qu'il ne le brise soudainement avec ces paroles :

– Je l'ai fait pour toi. Tout ce que j'ai pu faire, c'était uniquement pour toi.

Je détestais que cette rancoeur se mélange à ce sentiment que j'avais repoussé encore et encore.

Je voulais le détester, je le voulais vraiment.

– Je n'avais pas envie de te laisser partir, mais je l'ai fait pour toi. Juste pour toi, Aria.

Mon regard se porta sur nos mains liées.

Mon cerveau me hurlait de ne pas céder, il me rappelait l'état dans lequel j'avais fini.

Quant à mon cœur sa demande était tout autre.

Parce que j'avais beau lutté, prétendre le détester de toute mon âme, tout ce que je ressentais pour lui finissait toujours par resurgir.

Je retirai presque à contrecœur ma main de la sienne avant de me lever.

Le cœur avait déjà échoué.

Alors pour l'instant, je laisserai uniquement mon cerveau prendre les commandes.

Cet homme allait ramer.

Coucouu, j'espère que vous allez bien ?❤️
Je ne vous dis pas à quel point écrire cette histoire m'a manqué... c'est avec beaucoup beaucoup de retard, certes, mais je suis là comme promis ! Une promesse, c'est une promesse !
Par contre faut voir comment je galère à écrire, j'ai l'impression d'être rouillée, alors je vais essayer de reprendre un rythme doucement mais sûrement ça va pas être simple de retrouver le rythme d'un chapitre par semaine comme avant. En tout cas, un grand merci d'être toujours au rendez-vous pour EP même autant de temps après ❤️‍🩹

Prenez soin de vous mes beautés, et à très vite !

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