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chapitre 37

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Archive n°934573

C'est en insistant sur ce qui les réunit que les femmes accèdent à la conscience de former un groupe aux interêts propres. Aux États-Unis, dans un ouvrage qui inspirera la première génération féministe, Margaret Fuller fait l'apologie du féminin comme étant « le parti de l'amour, de la beauté et de la sainteté », face au masculin, mixte d'énergie, de pouvoir et de raison. Refusant toutefois d'assigner ces caractéristiques aux individus selon leur sexe, elle rêve d'une société où, après que les femmes auront pu réaliser leur propre perfection indépendamment de toute subordination, la complémentarité des principes féminin et masculin sera reconnue comme fondatrice de tout l'ordre social.

La révolution du féminin – Camille Froidevaux-Metterie



JEANNE



J'aimais ce qu'Amélia me faisait ressentir. J'ai passé une excellente soirée et c'était un problème. Cependant je ne comprenais pas ce qu'elle faisait. Comme si ça allait pouvoir répondre à mes questions je lui envoyais un message pour la remercier. Peut-être aussi pour faire durer un peu plus notre connexion.

« Tout le plaisir est pour moi » reçus-je rapidement.

Suivit de :

« On refait quelque chose demain ? » proposa-t-elle.

J'en avais très envie mais :

« Je risquerais de m'attacher »

« C'est un problème ? »

« À toi de me le dire. »

« Comment ça ? »

Je n'avais pas prévu que la discussion prenne cette tournure même si en y réfléchissant je l'avais provoqué. J'hésitais entre plusieurs formulation que je tapais, effaçais, retapais jusqu'à en avoir marre :

« Je me suis attachée la première fois, tu es partie. Je me suis attachée la deuxième fois, tu es partie. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de revivre ça une troisième fois » envoyais-je en me disant que de toutes façons il n'y avait pas de bonne manière de dire ce genre de choses.

Je déposais mon téléphone sur la couette devant moi en pressant les paupières.

Quand je le repris en mains je fixais les petits points sur l'écran qui signifiaient qu'elle était en train d'écrire. J'étais posée dans mon lit mais à l'intérieur de moi tout s'agitait. Je cliquais directement sur la notification lorsqu'elle apparut. Autant arracher le pansement d'un coup.

« Les autres fois je te l'ai pas dit mais je t'aime »

Je me suis sentie vivante et un peu rancunière parce que les autres fois tu ne m'as pas non plus dit au revoir.

Mais je me retenais de l'écrire. Une nouvelle bulle apparut :

« Mais fait comme si tu le savais pas, pour que demain je puisse te le redire de vive-voix »

Mon cœur battait un peu trop vite.

Et la nuit passait trop doucement.

A ne pas romantiser, ce n'était pas agréable comme sensation.



AMÉLIA



Je l'aimais tellement que je voulais tout lui donner. Bon, et puisqu'au bout d'un moment il fallait dire les termes j'étais à peu près sûre que nous étions deux bottoms. Mais comme je voulais lui faire plaisir, je lui laissais la place. Je ne voulais pas qu'elle se sente insatisfaite avec moi. C'était peut-être de l'égo mais aussi beaucoup de l'amour. Je voulais qu'elle ressente ce frisson de vie à chaque instant passé avec moi.

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