抖阴社区

Chapitre 1 ?

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Note de l'autrice : je suis en train de réécrire le roman. Vous pouvez toujours lire l'histoire si vous venez de la commencer mais quand vous verrez cet emoji « 👠 » c'est qu'il s'agit d'un chapitre réécrit. Les numéros de chapitre seront donc faussés mais l'histoire restera cohérente. Je n'ai pas de rythme de publication en tête je vais simplement poster selon mon avancée. N'hésitez pas à me donner vos avis. Vous allez découvrir plus de détails sur les personnages et j'espère que ça vous plaira.

Madeleine


Des bretelles, des épaules, un genou. La scène qui se déroulait sous mes yeux avait déjà l'allure du passé. Quelque chose de trop peu mature pour qu'il s'étende au reste de ma vie. Un truc tué dans l'œuf. Parce que le lycée c'était une réalité parallèle qui ne devait pas te poursuivre une fois que tu l'avais terminé. C'était encore trop enfantin pour que ce soit la vraie vie. Quoi qu'il en soit j'avais hâte d'en sortir même si c'était pour aller nulle part. Parce que ce qui était en train d'arriver me paraissait insupportable. Hortense qui était encore une fois réprimandée par la prof parce qu'elle portait un jean troué et un débardeur. La prof qui lui sermonnait que c'était déjà arrivé de trop nombreuses fois ce mois-ci pour qu'elle laisse passer et qu'il fallait qu'elle l'envoi chez la CPE. Je ne savais pas sur quoi se basait son échelle de nécessité en dehors de son métier mais j'osais espérer que celle-ci était fictive et qu'elle jouait juste le jeu. Quoi qu'il en soit je me proposais pour l'accompagner. La prof accepta alors je lui en voulu un peu moins. C'était ma faiblesse, il en fallait trop peu pour m'adoucir. Je me promis d'ajuster la valeur de cette échelle surtout en voyant le visage replié de mon amie lorsque je refermais la porte derrière nous.

─ En plus d'être sexiste elle est raciste, avança-t-elle comme un constat qu'on aurait la charge de remplir après un accident de voiture. Une plainte classée sans suite, évanouie dans un monde déjà injuste avant d'avoir commencé. Je n'y avais pas réfléchi, je n'avais pas deviné ce mot qui flottait comme une bulle entre nous depuis le début de cette année. Elle l'avait découvert pour moi. Et parce qu'elle n'avait pas le choix. Jeanne était en jupe. Elle ne s'était faite réprimandée qu'une seule fois. À croire que la blancheur de sa peau compensait les centimètres de tissus manquant jusqu'à ses genoux. Mais Jeanne était notre amie alors on n'était pas malheureuses qu'elle puisse porter une jupe si elle le voulait. Mais Hortense était noire et elle n'avait plus le droit d'être insouciante. Et au milieu de ce chaos je ne pensais qu'à notre porte de sortie. La mienne était une école de cinéma.


Amélia


─ C'était mieux avant, on a même plus le droit de dire mademoiselle maintenant ! mâchonna Théodore avec toute la dramaturgie absurde dont était capable un jeune homme de notre époque pour se faire respecter de ses pairs.

C'est-à-dire en usant d'un ton mi-sarcastique pour mieux faire passer l'autre moitié de vérité. Avec tout juste la touche de sérieux suffisante pour qu'on s'y attarde un peu. Je devais admettre que c'était troublant car seulement deux jours plus tôt notre professeur d'histoire avait maintenu avec une tonne de respect qu'il était bien plus juste de dire « les femmes » que « la femme ». Nous étions en 2018 et alors que nous pensions être débarrassées de toute représentation erronée sur les femmes, il semblerait qu'une crise existentielle sous-jacente dormait là sous nos pas et je commençais à en entendre les soupirs et les ronflements sans savoir de quoi il s'agissait.

─ Bah oui, appuya-t-il, elle on l'appelait carrément la grande mademoiselle et les filles maintenant elles ont même plus... Il s'interrompit en laissant ses mains s'agiter pour nous laisser imaginer la suite. Il était au premier rang, couvé par le regard de la prof de français et se retourna pour admirer les réactions de son public.

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