抖阴社区

Ados (et YA)

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抖阴社区 étant interdit aux moins de treize ans, et mon écrit portant avant tout sur cette plateforme, je passerai sous silence la littérature enfantine, même si elle pose d'importantes questions. Par exemple, peut on imaginer une littérature enfantine qui ne serve pas à éduquer ?

Mais je parle aujourd'hui de littérature jeunesse, ados et jeunes adultes. Evidemment les premiers constituent un public distinct, et pas uniquement à des fins de protection (ex. éviter les scènes violentes ou la sexualité de manière trop crue, même si l'éducation sexuelle est souhaitable à cet âge là, car il y a des façons de l'aborder pour un public jeune). Non, on suppose qu'un ado lit des choses moins "mûres" sans que ce soit péjoratif, et a des préoccupations distinctes, comme les histoires de lycée, ou des héros adolescents. 

La question est plus délicate pour la littérature Young Adult. Ce genre, comme la littérature jeunesse en englobe plusieurs (ex. l'imaginaire). La YA est elle une littérature jeunesse avec du sexe et de la violence ? (question espiègle). Non, sans blague aucune, j'ai un a priori négatif contre cette étiquette que je juge marketing, et je vais parler d'une chose qui me tient à cœur, mais qui n'engage que moi. 

Je n'aime pas la notion de public cible. Il est évident qu'une catégorie de genre, ethnique, sociale se comporte différemment d'une autre pour se distinguer. La Distinction que j'adore citer ne montre pas autre chose. Par exemple, le compositeur contemporain de musique savante Xenakis, c'est un truc de bourgeois dont le capital dominant est culturel. Mais ce n'est pas ça, le public cible.  La définition d 'un public cible, c'est  une démarche qui consiste à encourager ces différences. En disant que par exemple une personne âgée a du mal avec internet (je connais toutes les tendances avec cette génération ! Certains y arrivent, d'autres moins), et en concluant : ce n'est pas pour les personnes âgées, il y a internet. Ou bien (et il en sera question avec la chicklit ) : les magasins de mode c'est un truc de fille (ou de gay), donc si je parle de mode ce sera "pour les filles". Ou bien, j'écris pour un public populaire (avec les ambiguïtés lexicales que ça implique), donc on va tâcher de ne pas trop réfléchir. (parce que ces gens sont stupides, c'est bien connus : sinon, ils auraient fait des études). 

En résumé : existe t il des tendances selon les caractéristiques du public ? Oui. Ces tendances doivent elles être encouragées et renforcées ? Non, ce sont des injonctions et du déterminisme social, qui impliquent souvent de la domination. Parce qu'il y a souvent un public moins légitime que l'autre. Tout est jeu d'opposition, et être A, c'est ne pas être B. 

Après, pour les jeunes adultes, la question se pose légitimement. Pour les ados, je n'en parle même pas, il est évident que je ne vais pas parler de sexe de manière très crue dans un roman ado, et je ne vais peut être pas parler en détail du monde du travail à des ados de treize ans car ça n'a pas grand intérêt pour eux. Mais les jeunes adultes : quand on découvre le travail, l'amour "sérieux"( gros guillemets) et ainsi de suite, je veux bien admettre qu'on ait d'autres préoccupations qu'un adulte marié, qui a des enfants, une maison, un labrador et qui travaille dans un bureau tout en ne comprenant pas les jeunes. (évidemment tout le monde ne travaille pas, et tous ceux qui travaillent ne le font pas dans un bureau, je parle surtout des cols blancs. Et il existe d'autres races que le labrador). Je ne lis pas de livres catalogués (j'insiste sur "catalogués") YA. Je pense pouvoir lire les mêmes choses qu'un adulte. 

La YA s'inscrit dans un contexte de " nouveau mode de consommation livresque" dont 抖阴社区 nommé dans l'article est un "symptôme" : c'est une massification et si les livres suscitent une ferveur, il n'est plus de contrôle sur la production littéraire. (Perissinotto, Quentin. « Les « Booklovers » », Le Regard Libre, vol. 107, no. 5, 2024, pp. 40-42.)

En somme, la Young Adult, assez récente, s'inscrit dans cette modernité littéraire, et l'article rapporte aussi que certains de ces livres sont  physiquement et visuellement fournis, avec des dos décorés. (j'en ai parlé au sujet des couvertures). Je pense que ma lexicographe amoureuse, qui  met en scène une jeune adulte en sortie d'études, peut s'insérer dans ce genre. 

Je suis peut être noble, prétentieuse, ou snob, mais rien à faire, je n'arrive pas à commencer à me dire que j'écris pour tel public avant de me mettre à écrire, c'est pas dans cet ordre là. A la rigueur, en documentaire, je m'imagine un public qui a tel niveau de connaissance et je m'adapte, mais c'est tout. 


D'encre et de pixelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant