?IMAGINE?

Le ciel d’Atlanta s’embrasait dans des tons rouges et or alors que l’hélicoptère de l’armée atterrissait dans la base provisoire installée par le gouvernement. Tp descendit la première, casque vissé sur le crâne, regard déterminé. Elle était dans l’armée depuis ses vingt ans, et depuis le début, elle avait combattu aux côtés de deux hommes qu’elle connaissait mieux que personne : Sam Wilson et Joaquin Torres.

— Encore en avance sur nous, murmura Joaquin en la rejoignant.

Elle haussa un sourcil sans tourner la tête.

— Tu cours toujours aussi lentement, Torres ?

Il rit. Son rire, ce genre de son qu’elle n’entendait plus souvent. Il ramenait un peu de normalité dans ce monde déchiré.

Ils étaient trois. Un trio inséparable. Sam, le mentor. Tp, la tacticienne. Joaquin, le soutien aérien devenu Falcon à part entière.

Le monde changeait. Les menaces aussi. Et leur lien… se renforçait.

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Ils étaient dans une salle d’entraînement, deux jours plus tard. Sam était en réunion avec les hauts gradés, et Tp, en tenue de sport, faisait des pompes sur le sol froid.

Joaquin l'observait en silence depuis le banc.

— Tu crois qu’on aura un jour un moment de calme ? demanda-t-il.

— Non, répondit-elle sans ciller.

Il s’allongea à côté d’elle, se mettant à faire des pompes à son tour.

— Tu parles pas beaucoup, hein.

— Toi, tu parles trop, dit-elle en souriant malgré elle.

— Tu fais ça exprès ?

— Quoi donc ?

— De me rendre fou.

Elle s’arrêta, essuya la sueur sur son front, puis le fixa. Ses yeux étaient plus clairs dans la lumière blanche de la salle. Joaquin se mordit la joue pour ne pas dire ce qu’il pensait : Tu me rends fou depuis la première mission.

Mais il se contenta de la suivre quand elle se leva et lança :

— Viens. Sam va encore nous engueuler si on traîne.

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L’ennemi était plus organisé que prévu. Le groupe extrémiste connu sous le nom de La Main Noire avait pris possession d’un ancien complexe militaire. Sam dirigeait l’opération, Tp infiltrerait la salle informatique, et Joaquin couvrirait l’équipe depuis les airs.

— Sois prudente, murmura-t-il dans son micro alors qu’elle passait par une trappe.

— Je le suis toujours.

— C’est bien ça le problème.

Le silence suivit. Puis un rire. Le sien.

— Tu t’inquiètes ?

— Toujours pour toi.

Il n’y eut pas de réponse immédiate. Et puis :

— Moi aussi, Torres.

Plus tard, alors que l’opération touchait à sa fin et que tout le monde rentrait à la base, Joaquin la rejoignit à l’écart du groupe. Elle s’était blessée, rien de grave, une entaille à la hanche.

Il posa doucement sa main sur elle, l’aida à s’asseoir.

— T’as mal ?

— Non. Mais reste.