抖阴社区

Francis-Malcolm

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La première fois que Tp vit Francis, elle avait huit ans, une sucette à moitié fondue dans la main et un t-shirt Pokémon trop grand. Reese l’avait traînée chez lui après l’école pour lui montrer comment il arrivait à faire des bombes avec du soda et des Mentos. Ce fut un échec cuisant (et collant), mais elle n’y pensa pas longtemps, parce qu’au moment même où elle entra dans le salon des Wilkerson, Francis descendit l’escalier en râlant contre sa mère.

Il portait un débardeur déchiré, une attitude de rebelle et un sourire de sale gosse. Il ne lui adressa même pas un regard, trop occupé à hurler :
« C’est pas moi qui ai mis le hamster dans le grille-pain, c’était Dewey ! »

Tp le fixa, bouche entrouverte.
« C’est qui, ça ? » demanda-t-elle à Reese, un peu hypnotisée.

« Mon frère. Un abruti. »

Tp ne répondit pas. Elle sentit juste une petite chaleur bizarre dans la poitrine.

Année après année, Tp resta la meilleure amie de Reese, et donc, par extension, une habituée de la maison Wilkerson. Elle y vit des choses étranges (un Dewey accroché à un lustre, un Malcolm habillé en cosmonaute dans la baignoire, Hal en train de courir après une abeille en slip…), mais à chaque fois qu’elle savait que Francis allait passer, son cœur s’emballait.

Au début, il se contentait de lui ébouriffer les cheveux ou de la surnommer « la mini-Reese ». Mais à l’adolescence, Tp changea. Ses traits s’affinèrent, elle perdit ses bagues, ses lunettes, et son humour piquant devint plus affirmé. Et même si elle gardait son secret bien enfoui, il suffisait que Francis soit dans la pièce pour qu’elle rougisse comme une tomate en été.

Et Reese… n’était pas idiot.

---

C’était une fin d’après-midi d’été. Tp était dans le garage avec Reese, en train de l’aider à trier ses vieux jouets (ce qui consistait à les casser pour voir ce qu’il y avait dedans). Elle était penchée, concentrée sur une figurine quand Reese, sans prévenir, lâcha :

« Au fait… Tu peux arrêter de baver chaque fois que Francis est là, hein. Il est même pas si beau. »

Elle releva la tête d’un coup, rouge vif.
« Quoi ?! »

Reese la regarda avec un sourire sadique.
« Tu crois que je t’ai pas grillée ? Tu fonds pour lui depuis que t’as huit ans. C’est trop dégueu. »

Tp tenta de se défendre, bafouilla, mais Reese jubilait.
« T’as le regard niais d’un chiot chaque fois qu’il passe. Tu veux que je lui dise ? Francis ! TP EST AMOUREUSE DE TOI ! »

« TAIS-TOI ! » hurla-t-elle, en lui lançant un vieux téléphone dans la tête.

Mais il était trop tard. Francis, qui venait d’arriver dans l’entrée, avait entendu. Il s’arrêta net, cligna des yeux… puis sourit, l’air goguenard.

Tp voulut s’évaporer.

Pendant des semaines, elle évita de croiser Francis. Quand il passait rendre visite à la famille depuis l’académie ou plus tard depuis son ranch, elle trouvait toujours une excuse pour ne pas être là.

Mais un jour, elle n’eut pas le choix. Elle se retrouva chez les Wilkerson à l’heure du dîner. Et Francis était là.

Il la regarda. Pas en riant. Pas pour se moquer.

Juste... calmement.

Elle s’assit à table, la gorge serrée, ses joues déjà en feu. Elle marmonna un « salut » en évitant ses yeux.

Francis, lui, lâcha d’un ton tranquille :
« Je suis content que tu sois là. »

Elle le fixa, surprise. Il lui fit un petit sourire. Et c’est là qu’elle réalisa : il n’avait pas oublié. Et depuis ce jour-là… il n’avait plus jamais été tout à fait le même avec elle.

Les mois passèrent. Tp était maintenant jeune adulte. Elle faisait des études pas trop loin et passait encore souvent chez Reese, plus par habitude que par affection (il avait mis un micro dans sa trousse une fois, juste pour voir si elle parlait de Francis en cours).

Et Francis, de plus en plus, venait la saluer, lui proposait de l’accompagner chercher des trucs en voiture, lui offrait un soda quand ils se retrouvaient au jardin. Et dans son regard, il y avait un truc différent.

Une fois, il la fixa un peu trop longtemps.

Elle demanda, gênée :
« Quoi ? J’ai du ketchup sur la joue ? »

Il répondit doucement :
« Non. C’est juste que… t’as bien changé. »

---

Toute la bande était là, réunie au salon pour fuir une coupure de courant. Hal jouait du kazoo. Lois criait sur un Malcolm adulte venu avec un nouveau job improbable. Reese mangeait les chips à la vitesse de la lumière. Et Tp, assise dans un coin, lisait à la lampe torche.

Francis s’approcha et s’assit à côté d’elle.

« Tu lis quoi ? »

« Un truc débile. Un roman romantique où le mec comprend trop tard qu’il aime la fille. »

Francis hocha la tête.
« C’est souvent comme ça, non ? On se rend compte de ce qu’on ressent quand on croit que c’est trop tard. »

Elle le fixa. Il la regardait intensément. Elle sentit son cœur battre plus fort.

« Mais parfois, » ajouta-t-il, « il n’est pas trop tard. »

Il se pencha et l’embrassa.

Le tonnerre gronda dehors. Reese s’étrangla avec un curly.

Ils se mirent ensemble, timidement au début. Tp avait du mal à y croire. Francis, lui, restait égal à lui-même : un peu moqueur, un peu tendre, un peu bordélique. Mais il était là. Et il ne se moquait jamais de ses sentiments.

Le plus dur fut l’annonce à Lois.

« Maman… » commença Francis. « Je suis en couple. »

« Ah bon ? C’est bien. Avec qui ? »

Tp entra dans la pièce.
Lois la fixa.
Son regard passa de Tp à Francis.
Puis à Reese, qui avait l’air d’un gamin qui attendait l’explosion d’un volcan.

« Avec… elle ? » dit-elle, incrédule.

« Oui. »

Silence.

« Bon. Tant qu’elle n’est pas enceinte, je suppose que c’est un progrès. »

Tp étouffa un rire nerveux. Hal, lui, ouvrit les bras :
« Bienvenue dans la famille ! »

Les mois suivants, ce fut un mélange de chaos et de bonheur.

Ils sortirent ensemble, emménagèrent dans un petit appart pas loin du ranch. Francis laissa Tp le motiver à faire des choses plus sérieuses (elle l’aida même à ouvrir une petite entreprise de réparation mécanique). Tp, elle, découvrit qu’elle adorait sa vie à ses côtés, même si c’était parfois chaotique.

Et même si Reese ne cessa jamais de les embêter.

« Hé Tp, tu fais des cauchemars où tu cries Francis la nuit ? »

« Hé Francis, t’es au courant qu’elle t’a volé une chaussette quand elle avait douze ans ? »

Mais ils s’en fichaient.

Un jour, alors qu’ils étaient allongés dans l’herbe à regarder les étoiles, Tp murmura :
« Je t’aimais avant même que tu saches qui j’étais. »

Francis prit sa main.
« Et moi, j’ai été assez con pour pas le voir tout de suite. Mais t’es là. Et je suis là. Et c’est ce qui compte. »

Elle sourit, les yeux brillants.

« Tu crois qu’on aurait pu se rater ? »

Il secoua la tête.
« Avec Reese dans le coin ? Impossible. »

                                     ✨✨

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