?IMAGINE?

/New York, Quartier de Hell’s Kitchen, 2h14 du matin/

Les néons de la devanture du garage clignotaient faiblement, à peine assez pour distinguer la silhouette recroquevillée d’un homme en manteau de cuir noir. Frank Castle. Il avait cette manière de se fondre dans l’ombre, comme s’il faisait partie du décor. Immobile. Silencieux. Mais dangereux comme un loup blessé.

Il observait le bâtiment d’en face depuis deux heures, une main crispée autour d’un Glock usé, l’autre glissant sur l’accoudoir déchiré de la banquette passager. Sa mâchoire serrée révélait une tension constante, habituelle chez lui. Il attendait. Pas quelqu’un, mais quelque chose. Un mouvement. Une preuve.

Et puis, elle arriva.

Elle portait un long manteau gris, son visage à moitié dissimulé par un bonnet noir tiré bas sur son front. Ses yeux fouillaient les ombres avec assurance, comme si elle savait qu’on l’observait… ou qu’elle s’en foutait.

Elle s’introduisit dans le bâtiment comme une ombre. Pas un bruit. Pas un geste de trop.

Frank serra les dents.

Il la connaissait. Du moins, il connaissait son nom. Tp. Ex-renseignement militaire, virée après avoir révélé un massacre civil classé secret. Depuis, elle bossait en solo. Elle vendait des infos, piratait des bases de données, fouillait là où personne ne voulait qu’elle regarde. Et cette nuit, elle fouinait dans l’un des entrepôts sous surveillance de Castle.

Il sortit du véhicule sans bruit, s’approcha de la porte de service. Une seule idée en tête : comprendre ce qu’elle foutait là… et si elle travaillait pour ceux qu’il traquait.

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L’intérieur était silencieux. Trop.

Tp tapait frénétiquement sur un vieux terminal relié au serveur. L’écran s’éclairait en vert sur noir. Frank l’observa dans le reflet d’un miroir cassé. Elle était concentrée, absorbée. Une pro.

Il se glissa derrière elle, son pas léger malgré sa carrure.

Elle dégaina son arme sans se retourner.

— Je sais que t’es là. Bouge pas.

Il ne répondit pas. Lentement, il fit un pas dans la lumière.

— Castle.

Elle tourna la tête. Ses yeux croisèrent les siens.

Un choc. Deux regards d’acier. Deux murs qui se toisent.

— Tu travailles pour Russo ? demanda Frank, sa voix grave comme le tonnerre.

Elle ricana.

— T’es sérieux ? Tu crois que je bosserais pour ce sociopathe en costard ?

— Alors qu’est-ce que tu fais ici ?

— Je fais ce que toi t’es pas foutu de faire seul : je cherche des preuves. Ces mecs sont connectés à un réseau d’exfiltration de soldats déserteurs. Ils trafiquent des armes de contrebande et blanchissent le tout dans des entreprises de sécurité privées. Tu les suis, je le sais. Je suis juste un coup d’avance.

Frank s’approcha lentement, son visage impassible, mais ses yeux brûlants de méfiance.

— Je fais pas équipe. Et je fais pas confiance.

— Parfait, moi non plus.

Un silence.

Long.

Chargé.