?IMAGINE?

Depuis sa plus tendre enfance, Tp connaissait la froideur imposante du manoir Malefoy. Sa mère, sorcière de sang-pur issue d’une vieille famille amie des Malefoy depuis des générations, passait souvent du temps avec Narcissa. C’était donc naturel qu’elle amène sa fille lors de ses visites, la laissant souvent errer dans les vastes couloirs de marbre, où le silence semblait surveiller chacun de ses pas.

Et c’était là qu’elle l’avait vu pour la première fois : Draco. Hautain. Élégant. Distant. Le fils unique à la chevelure d’argent, toujours impeccable dans ses robes de sorcier, déjà sûr de sa supériorité avant même d’avoir reçu sa lettre de Poudlard.

Il ne lui parlait presque jamais. Parfois, il la croisait et lançait un regard désintéressé, comme s’il regardait une plante qu’il avait vue grandir sans y accorder d’importance. Mais elle, elle le regardait autrement.

Depuis toujours, Tp avait ce sentiment étrange quand elle croisait ses yeux gris acier. Comme si le monde se rétrécissait à cet instant. Comme si, malgré son arrogance, elle percevait quelque chose de plus profond, quelque chose de blessé.

Les années passèrent. Et Poudlard arriva. Comme attendu, elle fut répartie à Serpentard, comme lui. Elle ne lui parlait pas beaucoup, gardant toujours une certaine distance. Elle savait ce que Draco pensait des autres : il n’aimait pas être approché facilement, surtout pas par ceux qu’il jugeait inférieurs — et même parmi les sang-purs, la compétition était rude.

Pourtant, elle n’avait jamais cessé de l’observer du coin de l’œil. Quand il fanfaronnait avec Crabbe et Goyle, quand il tentait d’impressionner le professeur Rogue, quand il lançait des remarques acerbes à Potter et ses amis. Mais elle avait aussi vu les moments de solitude. Les instants où il pensait que personne ne regardait.

Et c’est dans ces instants-là qu’elle tombait un peu plus.

Mais Draco, lui, semblait toujours aveugle à sa présence. Jusqu’au jour où quelque chose changea.

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L’année de leurs quinze ans marqua un tournant.
Depuis quelques semaines, Tp avait remarqué quelque chose de différent chez Draco. Son regard, plus sombre. Son visage, tendu. Il riait moins. Passait plus de temps seul. Quelque chose l’habitait, elle en était certaine.

Elle avait entendu des rumeurs, bien sûr. Que son père était de plus en plus impliqué dans les affaires du Seigneur des Ténèbres. Que Draco lui-même portait un fardeau qu’il ne confiait à personne. Même les autres Serpentard semblaient marcher sur des œufs autour de lui.

Un soir, alors qu’elle traversait la salle commune presque vide, elle le vit. Assis seul près de la cheminée, le regard perdu dans les flammes. Son profil, éclairé par la lumière rougeoyante, paraissait plus vulnérable qu’elle ne l’avait jamais vu.

Elle hésita, puis s’approcha doucement.

— Tu n’as pas l’air dans ton assiette, dit-elle avec douceur.

Il ne releva même pas les yeux.

— Je ne t’ai pas demandé ton avis, Tp.

La réplique était sèche, mais sans la morsure habituelle. Elle sentit qu’il ne la rejetait pas vraiment. C’était de la défense, pure et simple.

— Tu sais, tu n’as pas à toujours être seul.

Il la regarda enfin. Longtemps. Elle crut percevoir, derrière l’arrogance coutumière, une sorte de panique.

— Et tu crois que toi, tu pourrais comprendre ?

Elle ne répondit pas. Elle se contenta de s’asseoir à côté de lui, sans le toucher, sans le brusquer.