Exception

Jeme réveillais à l'aube. Je pris une douche rapide, m'habillaischaudement et descendis déjeuner. Mon père était déjà deboutmalgré l'heure matinale.

-Mais papa, on est dimanche.

-Mais ma chérie, on est dimanche.

-Désolée. Bonjour, ça va ?

-Oui merci et toi ?

-On ne peut mieux. Pourquoi es-tu déjà debout ?

-J'aime me lever tôt. Et toi ?

-Je sors ce matin. Je te laisse, j'ai des devoirs à faire avant departir.

-Au fait, comment es-tu rentrée hier ? Je n'ai pas vu ta voiture cematin.

-C'est... Euh... On m'a déposé hier. Un ami.

-Quel genre d'ami ?

-Juste un ami, papa.

-D'accord.

Jemontais faire mes devoirs et les finis juste avant 8h. Je m'assissur le rebord de la fenêtre et restais dans cette position jusqu'àce que je vois sa voiture au bout de la route. Je dévalaisl'escalier, attrapais une veste et lançais un tonitruant ''aurevoir'' à mon père. Puis je sortis et rejoignis la voitured'un pas décidé. Une fois que je me fus installée, il démarraen trombe et prit la direction de la ville. Voyant qu'il necomptait pas entamer la conversation, je pris les devants.

-On va où ?

-Tu verras. Bien dormi ?

-Très bien, merci. Et toi ?

-Comme d'habitude.

Jeregardais inutilement le compteur et fixait la route sans dire unmot, jusqu'à ce qu'il prenne une route que je ne connaissaispas.

-Ce n'est pas le chemin de la ville !

-À quel moment ai-je dit qu'on allait en ville ?

-Euh... Je ne sais pas, mais je pensais qu'on allait juste récupérerma voiture.

-Non. On la récupérera au retour. Pour le moment, je te kidnappepour quelques heures. Et non, on ne va pas en ville.

-D'accord. Au fait, je peux connaître ton prénom maintenant ?

-Devine.

Jesouris et me mis à réfléchir. Soudain, une image apparut dans mamémoire. Une promenade en forêt que je n'avais jamais fait. Desvêtements que je n'avais jamais eus. Une personne avec qui jen'étais jamais sortie avant aujourd'hui. Florent !

-Ça te revient ?

-Florent ! Mais comment c'est possible ?

-Aucune idée. Et toi, ton prénom ?

-Devine !

-Ana. Mais ça fait longtemps que je le sais.

Avantque je puisse le questionner, il arrêta la voiture et me fit signede descendre. Nous étions au départ d'un sentier pédestre. Ilverrouilla la voiture et se mit en marche. Alors je le suivis sansréfléchir. La balade d'une heure se fit en silence. Il continuason chemin jusque sous le porche d'un chalet en bois. Je stoppaisnet et étudiais chaque courbe de la maison. Elle semblait avoir étésculptée en harmonie avec les arbres qui venaient entrelacer leursbranches autour de la cheminée. Je passais la porte et restaisbouche bée devant l'entrée. Au beau milieu de cette dernière, unchêne gigantesque soutenait les poutres du plafond. En y regardantde plus près, je vis que ce que j'avais pris pour la charpente duchalet était en réalité, les branches de l'arbre. Autour dutronc, des marches en bois épais permettaient de monter à l'étage.Florent avait disparu dans la pièce la plus proche de la porte. Jele suivis et pénétrais dans une cuisine aussi spectaculaire quel'entrée.