抖阴社区

Chapitre 11.

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Florentaida les loups à brûler les corps pendant que je remontais fermerles valises. Je ne voulais pas voir ce que j'avais provoqué... Dela souffrance, de la tristesse et des morts. Beaucoup trop de morts.Je pleurais en rangeant nos affaires. J'avais les yeux rouges, levisage trempé et les lèvres tremblantes. Mais je ne m'arrêtaispas. Ma douleur était infinie, et je pensais que jamais je nepourrais la surmonter.

Àtravers la fenêtre, j'apercevais les volutes de fumée quedégageaient les bûchers improvisés. J'avais entrouvert lafenêtre pour entendre parler les loups. Mais la fumée noires'infiltrait dans la chambre et me piquait les yeux. Cette douleurme paraissait bien faible comparée à celle de mon cœur. À chaquefois qu'un corps atterrissait sur le bûcher, j'avais l'horribleimpression de l'entendre crier. Et ce cri me glaçait le sang etm'empêchait de penser à autre chose. Il m'emplissait toutentière, et le temps semblait s'arrêter pendant quelquessecondes.

-Mon amour, on a fini.

Jeregardais Florent qui venait de rentrer dans la chambre. S'ilsavaient terminé, cela voulait dire qu'on allait bientôt partir.Mais les souvenirs de cet endroit me hanteraient à jamais.

-D'accord. J'ai fini aussi.

-Viens ma belle.

Ilécarta ses bras et je me dépêchais de m'y réfugier. C'étaitle seul endroit sur Terre où je me sentirais bien désormais.Partout où j'irais, il y aurait des Chasseurs et donc des morts.Et cette pensée me terrifiait.

-C'est de ma faute... Tout est de ma faute.

-Non, c'est de la mienne. Je n'aurais pas dû t'emmener ici.Louise m'avait prévenu. Je ne l'ai pas écouté.

Louise...Ce nom me transperça le cœur. Je ne verrais plus son visageconcentré en entrant dans la bibliothèque. Elle ne rirait plus lorsdes repas, elle ne sentirait plus l'air dans ses poils, elle nepourrait plus jamais courir dans la forêt, elle ne pourrait plus...Morte, et c'est moi qui l'avais tué.

-Ne parle pas d'elle, s'il te plaît.

Mavoix tremblante se brisa au milieu de ma phrase et Florent resserrases bras. Son pouce me caressait doucement le dos et ses lèvresposaient de doux baisers dans mes cheveux. Malgré toutes cesattentions, je ne parvenais pas à me calmer. Florent finit par melâcher, prit les valises et sortit de la chambre. Les loups nousattendaient tous dans l'entrée. Lorsque je les vis, je ne pusm'empêcher de penser aux huit qui manquaient. D'après Florent,les loups n'étaient pas rancuniers. Mais j'étais certaine quetous m'en voulaient. Je marchais jusqu'à la porte d'entréesans relever les yeux. Soudain, un homme me barra le passage et jelevais enfin la tête. C'était l'un des amis d'enfance deFlorent et donc de Louise. Il était grand, bien plus musclé que lesautres et peu souriant. Je ne l'avais vu rire qu'à deux reprisesdepuis notre rencontre. Aujourd'hui, ses yeux étaient rouges etemplis de tristesse. Il me fixait depuis de nombreuses secondes, puissans que je m'y attende, il me prit dans ses bras.

-Je ne t'en veux pas. Tu n'y es pour rien.

Jelui fus reconnaissante de m'adresser la parole. Les loups vinrentm'embrasser ou m'enlacer, les uns après les autres. Quand iln'en resta aucun, Florent prit la parole :

-Merci de votre accueil. Et désolé de ce que nous avons provoqué.

Plusieursle gratifièrent d'un sourire et sortirent de la pièce. Je passaisla porte et dus dire adieu à ce manoir qui m'avait protégépendant un temps. La camionnette nous attendait, garée à quelquesmètres de la porte. Florent jeta nos valises à l'arrière ets'assit côté conducteur. Je montais côté passager et regardaisune dernière fois la maison. Lorsque Florent prit la route, jetentais de retenir tous les détails des paysages enneigés. La mainde Florent se posa sur ma cuisse et je le regardais avec un sourire.

ExceptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant