Exception

Lespremiers rayons du soleil me tirèrent doucement du sommeil. Florentdormait paisiblement, de l'autre côté du lit. J'étais à lui,entièrement à lui. Je lui avais fait confiance, et j'avais euraison. Il n'avait pas muté et ne m'avait pas fait mal. Notrepremière fois avait été douce, magique et surtout empli d'amour.J'aimais cet homme plus que ma vie elle-même.

Ilouvrit lentement les yeux et me vit le regarder.

-Arrêtes, tu vas m'user à force.

-Oh, mais quel narcissique !

Ilm'attrapa la taille et m'attira tout contre lui. On s'embrassaamoureusement pendant de longues minutes. Je dû me détacher de lui.

-On doit aller parler à Louise, mon amour.

Notrediscussion de la veille me revint en mémoire. Je lui avais parlélongtemps de ma vision. Il m'avait écouté patiemment et avaitdécidé que l'on devait en parler à Louise.

-Oui, je sais. Je me prépare et j'arrive.

Maisil n'en fit rien, il resta paresseusement couché dans le lit. Jeme levais et partis m'habiller dans la salle de bain. Je regrettaisla vie avec mon père, elle était beaucoup plus simple. Je lui avaispromis de l'appeler de temps en temps. Mais je ne pouvais pas lemêler à tout ça. Florent me rejoignit pour s'habiller.

-Tu as l'air bien pensive ce matin !

-Je me félicitais de t'avoir fait confiance.

Ilbaissa les yeux, mais je lui pris le menton et le forçais à meregarder.

-Ne sois pas triste. Tu n'as pas muté mon amour.

-Oui, mais j'aurais dû refuser. Tu as pensé à ce qui seraitarrivé si j'avais muté ?

-Oui, j'y ai pensé. Je t'aurais parlé, t'aurais calmé et tuaurais fini par redevenir humain. Cela ne m'aurait pas empêché det'aimer. Maintenant arrête d'y penser et fais toi beau.

Jel'embrassais sur les lèvres et le poussais vers le miroir. Jefinis de me préparer et sortis de la chambre sans attendre Florent.Je descendis l'escalier et entrais dans la bibliothèque. Mesancêtres ne sont sûrement pas des loups. Nous avions passé desheures à les chercher hier, sans résultat. Je soupirais et appelaisLouise. Elle apparut entre deux rangées de dossiers.

-Ana ?

-Tu peux venir, il faut que je te parle de quelque chose.

-Oui. J'arrive.

Jel'entendis ranger quelques dossiers et venir à ma rencontre. Elledéposa deux bises bruyantes sur mes joues et se mit à plaisanter.

-La prochaine fois, essayez d'être plus discret avec Florent. Vousavez réveillé pas mal de loups hier soir.

Jeme surpris à rougir... Cela ne m'était jamais arrivé. C'est cemoment que choisit Florent pour entrer.

-Tu voudras qu'on t'invite la prochaine fois ? Comme ça, tu serasréveillée pour une bonne raison.

-Bonjour à toi aussi Florent.

Ilse pencha et déposa un baiser sur son front, comme il le faisaitsouvent avec moi. Une pointe de jalousie me piqua l'intérieur dela poitrine.

-Alors, de quoi devons-nous parler ?

Jepris la parole la première et lui racontais ma vision.

-Les Chasseurs vont venir ici. Mais je ne sais pas quand. Je les aijuste vu enflammer la maison. Je dirais qu'ils sont une dizaine,mais je ne les ai peut-être pas tous vu.