抖阴社区

Chapitre 16

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Jeréveillais Florent lorsque je fus prête et il se leva en râlant.Lorsqu'il se souvint de la raison de notre présence ici, il seraidit et me regarda tristement. Je lui souris, d'un sourire tristeet incertain, mais que je voulais convaincant.

-Comment on doit procéder ?

-Gus m'a dit que tu devais t'allonger au centre de la clairière,en contact direct avec le sol. Tu dois fixer la lune et tenter deressentir l'énergie des Anciens. Selon lui, c'est le plusimportant. Et ensuite, je dois te mordre dans une veine importante,au niveau du bras, de la cuisse, ou directement à la gorge. Je doisprendre un peu de ton sang et le déposais dans l'herbe. Et après,il suffit d'attendre que la transformation commence. Tu as unepréférence pour la morsure ?

-D'accord. C'est assez simple en réalité. Euh... je suppose queplus la veine est grosse, mieux c'est ?

-Oui je pense.

-Alors ce sera la gorge.

-Mais, si je mords trop profond, tu te videras de ton sang.

-Je le sais. Seulement, je te fais confiance, tu ne mordras pas tropprofond, ne t'inquiètes pas.

-Comme tu veux. Installe toi, je vais chasser afin de ne pas te mordreplus que nécessaire.

Jem'approchais et déposais un doux baiser sur sa joue avant de lelaisser partir. Je le regardais s'éloigner et sentis ma gorge seserrer. Avant de fondre en larmes, je me ruais sur mon sac. Avant departir, j'avais glissé à l'intérieur, une longue robe d'étéblanche. Je voulais que tout soit parfait. Je me dévêtis etenfilais ma robe, puis je m'allongeais au centre de la clairièrecomme me l'avait demandé Florent. En attendant qu'il revienne,je me concentrais sur le ciel et j'essayais de sentir les espritsdes Anciens. Malgré le calme régnant sur la forêt, je ne ressentisrien. J'entendis Florent avant de le voir. Il s'approcha de moi,la gueule encore ensanglantée. J'écarquillais les yeux enimaginant mon sang sur ses babines. Il s'en aperçut et s'essuyale museau dans l'herbe. Je lui en fus reconnaissante et leremerciais d'un sourire. Il regarda ensuite ma robe et frotta satête sur mon ventre. Je le caressais quelques secondes avant de luiparler.

-Je suis prête. Fais-le maintenant, s'il te plaît.

Ilacquiesça et se redressa. Je forçais à regarder les étoilesplutôt que son visage. Je me mis à les compter, sans grand intérêt.Je sursautais quand je sentis son souffle chaud dans mon cou. Je merepris rapidement et me concentrais sur la forêt pour en écoutertous les sons. À ma gauche, j'entendis le battement d'aile d'unoiseau de nuit, une chouette, sans doute. Plus près de nous, le ventfaisait danser les feuilles sur les branches des arbres. En fixantmon attention, je ressentis les vibrations caractéristiques d'unecourse rapide. Je pensais d'abord aux Chasseurs, mais je comprisvite qu'il s'agissait seulement d'un cerf ou d'une biche. Jetentais d'entendre plus... Florent venait de me mordre dans le couavec une force impressionnante. Tous mes muscles se contractèrent etdes larmes de douleur coulèrent sur mes joues sans que je puisse lescontrôler. Soudain, un hurlement à glacer le sang se répandit dansle silence nocturne. Je ne comprenais pas qu'il provenait de meslèvres ouvertes. J'essayais de reconstruire mon lien avec lanature, mais je ne réussissais pas à me concentrer. Je sentis unliquide chaud s'écouler sur le sol. Florent s'était retiré etrépandait sans doute mon sang sur le sol. Mais mes yeux humides etle voile flou qui était apparu devant mes yeux m'empêchaient del'apercevoir. Je ressentis bientôt sa présence à mes côtés.

-Concentre-toi ma belle. Tu peux le faire !

Savoix, teintée de détresse me fit rouvrir les yeux. Je levais lamain gauche et essuyais mes yeux. Je respirais un grand coup etregardais la lune. Je repris mon exploration nocturne sans attendre.Florent me prit la main et la serra de toutes ses forces. Mes yeux sefermaient sans que je puisse les retenir. L'air présent dans mespoumons fut expulsé d'un seul coup et je commençais à suffoquer.À chaque respiration, du sang s'échappait de la plaie béante àma gorge.

-Ana ! Anaaaa ! Reste avec moi !

Lavoix de Florent, me parvenait, lointaine et irréelle. Je souris pourle rassurer mais je ne voyais plus rien, et toutes mes sensationstournaient autour de ma gorge. Cette douleur, c'était une horreur.Je réussis à ouvrir les lèvres.

-Ma... faute... pas... assez... con... centré...

Ladernière syllabe mourut sur mes lèvres alors que Florent appuyaitsur ma blessure.

-Ne t'en fais pas ma belle. Je peux contrôler le flux et arrêterl'hémorragie. Je dois juste retirer mon tee-shirt.

Jetournais la tête vers lui, ce qui augmenta l'écoulement de sanget la douleur dans ma gorge. Je hurlais à nouveau. Mon criressemblait à celui d'une bête blessée et apeurée. Je sentisles mains de Florent collées contre ma gorge. Mes yeux serefermèrent et tout devint blanc sans que je sache pourquoi. Je mesentais faible et vide, sans vie. Mes poumons se comprimèrent sanstrouver l'air nécessaire, mon cœur se serra de plus en plusdouloureusement. Je souffrais et malgré mes efforts, aucun son nefranchissait plus mes lèvres. Je sentis quelques gouttes sur monvisage, et lorsque que je compris que c'était les larmes deFlorent je sus, enfin. J'étais en train de mourir, et il tentaitde me sauver. Mais rien ne pourrait me sauver, maintenant je lesavais. Je ne m'étais pas assez concentrée, j'aurais dûessayer plus fort, reconnaître l'énergie des Anciens. Je n'avaisque ça à faire, et j'avais échoué. Florent avait mordu au bonendroit, juste comme il le fallait. Et maintenant, il tentait réparermes erreurs.

-... t'ai...me...

 Jesus qu'il me répondait même si je ne réussis pas à ouvrir lesyeux pour le voir, et que je ne l'entendis pas. Je le sentis posersa tête sur mon ventre, et je reconnus les mouvements saccadés deses sanglots. Mes larmes se tarirent et je me mis à sourire enrepensant à tout l'amour que je lui portais et que je luiporterais toujours. Un amour indéfectible et sans limite. 

ExceptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant