Exception

Chapitre 10

-Et alors ?

-Elle a pourtant une hypothèse. Elle pense que ta mère est unehumaine. Cela expliquerait son absence dans les dossiers et aussi lefait que tu ais été abandonné.

-Non. C'est impossible. Je ne peux pas descendre des humains. Je nesuis pas un bâtard.

Ledernier mot me fit immensément mal. Bâtard ? Comment pouvait-il sedéfinir de la sorte.

-Comment peux-tu dire ça ? Même si ta mère est une humaine, turestes un loup, et tu le sais très bien.

-Oui, c'est juste que ce n'est pas une excuse. Beaucoup de loupsont un parent humain maintenant. Et cela ne les empêche pas de lesélever. En tout cas jusqu'à ce qu'il mute pour la premièrefois. Alors, peu importe qui est ma mère et ce qu'elle est, je neveux rien savoir d'elle.

-D'accord. Désolée de t'avoir blessé. Je voulais te mettre aucourant.

Ilme prit dans ses bras et embrassa mon front puis ma bouche.

-Merci, mon amour. Mais je ne souhaite plus en parler. S'il te plaît?

-Bien sûr. Comme tu voudras.

Ilme poussa sur le lit, s'allongea sur moi, et, à force de baiserset de caresses tendres, il réussit à me faire céder. Nous fîmesl'amour passionnément, et nous endormîmes dans les bras l'un del'autre.

Jeme réveillais en hurlant. Les Chasseurs, ils arrivaient. Je secouaisFlorent. Il était parti chasser pendant la nuit, et dormaitprofondément. Cependant, je devais le réveiller. Il ouvrit un œilet, en voyant mon visage terrifié, se leva d'un bond.

-Ils sont là ?

-Non, mais ils arrivent.

-Comment le sais-tu ? Encore une vision ?

-Non, un rêve cette fois-ci. Mais je suis sûre de moi.

Sansnous habiller, nous descendîmes prévenir les autres. Nous croisâmesLouise dans l'escalier. Elle comprit tout de suite et s'empressade réunir tout le monde dans l'entrée, assez grande pouraccueillir tout le monde. Lorsque tous les loups furent réunis, jepris la parole :

-Les Chasseurs arrivent. Ils seront là cette nuit, mais je ne peuxpas vous donner l'heure exacte. J'avais vu juste, ils seront unedizaine. Nous serons donc assez nombreux pour en venir à bout. Sicertains d'entre vous veulent faire marche arrière, jecomprendrais leur décision.

Maispersonne ne se manifesta. Nous étions vingt loups contre à peinedix Chasseurs. La bataille serait rapide.

-Surtout, faites attention à vous. Soyez prudents, et n'attaquezpas les Chasseurs seuls. Merci à tous.

Jeme tus et regardais tous les loups réunis ici. La plupart avait peurdes Chasseurs, mais c'était tout de même rallier à notre cause.Louise, quant à elle, n'avait pas hésité. Quand on lui avaitparlé des Chasseurs, elle s'était chargée de convaincre lesloups et de tout préparer. Je ne la remercierais jamais assez pourça.

-Ana ?

Jeclignais des yeux en entendant mon prénom. Perdue dans mes pensées,je n'avais pas entendu Florent.

-Oui.

-Je vais courir, tu veux venir ?

-Non merci. Vas-y seul. Ça te fera du bien.

-Tu es sûre ?

-Certaine. Vas t'amuser.

Jel'embrassais et le regardais sortir de la maison pour muter. Je medirigeais vers la bibliothèque, sans vraiment savoir pourquoi. Sij'avais pu, j'aurais sauvé tous les dossiers. Mais il étaitinterdit de les déplacer. Quelle règle stupide ! On devrait pouvoirfaire une exception... Mais Louise m'avait interdit d'y toucher.Apparemment, les dossiers étaient stockés ici depuis qu'ilsavaient été créés. Je sortis de la bibliothèque,triste à l'idéeque tout cela puisse être détruit par ma faute. Je montais dans machambre et commençais à remballer toutes mes affaires. J'avaispromis à Florent de partir dès que les Chasseurs seraient vaincus.Cela me faisait mal de partir de cette maison où je m'étaissentie en sécurité. Mais il le fallait. Il était hors de questionque je mette tous ses loups en danger sous prétexte que je mesentais bien ici. Les Chasseurs me suivraient peu importe oùj'irais. Et Florent comptait bien s'en servir. Je détestaisfuir... J'aurais préféré affronter le problème en face. Mais çaaurait été trop dangereux pour moi.