-Où va-t-on ?
-Je ne sais pas. Je croyais que tu voulais devenir comme moi.
-Oui, je veux passer le reste de ma vie à tes côtés. Il y a un lieuspécial pour le faire ?
-Je n'en ai aucune idée. Je dois me renseigner. Et le meilleurmoyen, c'est de parler aux anciens.
-Aux anciens ? Qui sont-ils ?
-Ce sont de vieux loups. Ils ont l'air d'avoir vingt ans. Maisleur esprit a plusieurs centaines d'années. Ils savent tout cequ'il y a à savoir. Je suppose qu'ils savent si la légende estréelle.
-Oh. Et c'est loin ?
-Je n'en sais rien. On va aller voir un ami qui sait où lestrouver. Et cet ami vit à environ 300 km d'ici.
-Donc on y sera vite. Enfin si on ne rencontre pas de Chasseurs enroute.
-Oui. Il n'y a plus qu'à espérer.
Lescents premiers kilomètres se passèrent sans encombre. Mais Florentcommençait à fatiguer. Je lui proposais de s'arrêter quelquesheures. Il refusa et roula encore une heure. Puis il abandonna etdécida de m'écouter. Il se gara dans l'herbe qui bordait laroute et descendit de la camionnette. Je regrettais le van, plusconfortable. Toutes nos couettes étaient restées dans ce dernier.Et l'arrière de la camionnette était simplement recouverte d'undrap fin. Cela ne sembla pas déranger Florent. Il muta et se roulaen boule dans un coin. Je m'allongeais et posais ma tête sur sesflancs. Sa respiration se fit rapidement plus lente et je ne tardaispas à m'endormir à mon tour.
Delégers coups de langue me tirèrent du sommeil. Florent, assis surses pattes arrières, me léchait le visage avec douceur. Je ris etle pris dans mes bras. Sa tête reposait sur mon épaule, et jeparaissais bien fragile à côté de lui. Il finit par reprendre saforme humaine. Il me paraissait maintenant plus naturel de le voir enloup qu'en humain. Si vraiment je devais devenir comme lui, je nereprendrais jamais ma forme humaine. Tout semblait plus simple entant que loup. Je me perdis dans mes pensées et ne réagis pas quandFlorent m'appela.
-Tu préfères rester derrière ou venir avec moi devant ?
-Je peux rester derrière ?
-Oui. Je m'arrêterais de temps en temps si jamais tu veux repasserdevant.
-D'accord.
Sansque je m'y attende, Florent mit un coup de poing dans la paroi enbois qui séparait les sièges de l'arrière de la camionnette. Ill'arracha tout entière et jeta les morceaux dehors.
-C'est mieux ainsi, non ?
-Euh... oui !
Ilsourit en voyant mon air dépité. À la place de la paroi, setrouvait maintenant un trou béant, au travers duquel j'apercevaisla route. Et, sans sortir du véhicule, il reprit sa place deconducteur. La camionnette s'ébranla et repartit enfin sur laroute. Plus que 200 kilomètres. C'était l'affaire de quelquesheures. Je m'appuyais contre le siège passager et regardaisl'homme-loup qui avait volé mon cœur. Je l'aimais commepersonne. Et il me le rendait bien. Il était concentré sur laroute, à un tel point qu'il sursauta quand je lui caressais lajoue.
-Désolée, je ne voulais pas te faire peur. Il y a un livre quelquepart dans cet engin ?
-Oui, regarde dans les valises. J'en ai glissé quelques-uns dans lamienne avant de partir.
-Merci.
Jelaissais glisser ma main sur sa joue et cherchais sa valise duregard. Elle était posée à côté de la mienne. Je l'ouvris ettrouvais trois livres, visiblement anciens. Je les pris avecprécaution et les feuilletais. J'en pris un et rangeais les deuxautres. Je me plongeais entièrement dans ma lecture, et me laissaisabsorber par les pages.

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Exception
ParanormalAna, jeune fille solitaire, voit sa vie bouleversée lorsqu'elle doit emménager avec son père. Elle tente alors de reprendre une vie normale. mais c'était sous-estimer le destin. Car un jeune homme mystérieux, Florent, va bient?t croiser son chemin...
Chapitre 11.
Depuis le début