Écrit par HateWeasel
309. La storia della demone famiglia.
Lorsque Ciel se réveilla, son mal être se refit savoir. Il était presque midi le jour suivant, et les garçons sortaient à peine de leur sommeil, Ciel étant l'un des premiers. Il se rappelait de la soirée de la veille ; les garçons assis tous ensemble en train de boire du soda, de regarder la télévision tout en faisant leurs propres commentaires ridicules par rapport à ce qui passait à l'écran, racontant des anecdotes drôles sur des choses et d'autres qui leur étaient arrivées, certaines étant quelque peu modifiées pour Luka. En parlant du plus jeune des Macken, il y avait une raison pour laquelle Ciel était mal à l'aise.
Il avait été décidé que Luka dormirait dans la chambre du duo de démons avec lui, puisque le garçon voulait être près de son grand frère. Naturellement, cela agaçait le Phantomhive, d'une certaine manière, étant donné que le lit de la menace blonde était également son territoire. La troisième personne empêchait le bleuté d'être totalement à l'aise, surtout alors qu'elle dormait entre son amant et lui.
Évidemment, il savait que le jeune garçon n'avait pas de plan machiavélique en tête. Luka était le frère de Alois, alors il était normal qu'il veuille être à ses côtés. Il se trouvait juste que le bleuté voulait lui aussi être aux côtés du blond.
Ciel regarda les frères, lovés l'un contre l'autre, le dos du plus jeune face à lui. Cela aurait pu être lui ! Cela aurait dû être lui ! Immédiatement, cependant, le garçon se débarrassa de cette pensée.
Comme c'est puéril... pensa-t-il, avant de se demander s'il devait les réveiller ou non, ou rester silencieux. Peut-être devrait-il simplement sortir du lit ? Ou cela les réveillerait-ils ? Cela n'eut pas d'importance alors qu'il vit le blond sourire, ouvrant un œil bleu glacé.
- Bonjour, toi, chuchota-t-il en retenant un ricanement.
Il fit attention à être aussi silencieux que possible afin de ne pas réveiller le brun puisque Luka, bien qu'un démon, avait besoin de sommeil.
- Bonjour... répondit Ciel en contemplant l'apparence de bon matin de son amant.
Ses cheveux étaient en pagaille, ils allaient dans tous les sens et avaient davantage de volume que d'ordinaire. Ils avaient l'air extrêmement doux au toucher, et Ciel se le serait permis, s'il n'y avait pas eu un démon beaucoup plus petit entre eux. Son t-shirt lui faisant office de pyjama était incroyablement froissé, et il était à peine présentable. Toutefois, Ciel sentait que le sourire du blond était bien assez suffisant.
- Je te donnerai bien ton « bisou du matin », mais comme tu peux le voir, ça serait un peu gênant, plaisanta Alois en regardant l'apparence tout aussi négligé du bleuté, gloussant lorsque l'autre garçon leva l'œil au ciel.
- Je pense pouvoir survivre sans jusqu'à tout à l'heure, répondit le bleuté.
- Oui, mais je ne suis pas sûr de pouvoir, répliqua le blond, mais alors que son compagnon allait répondre, la conversation animée entre les deux fut interrompue par un bruit étrange, qui venait pile d'entre eux.
Frrrrrrrrrttt...
Alois plaqua sa main contre sa bouche et son nez, ne laissant aucun air s'échapper de ses poumons afin de ne pas rire. Son sourire, cependant, était toujours bien visible même derrière cette barrière, alors que le visage du bleuté passa de la confusion à l'assourdissement. Les mots prononcés par le Phantomhive par la suite faillirent faire craquer le blond.
- Est-ce que ton frère vient de me péter dessus ?! demanda-t-il, et le blond faillit s'étouffer avec sa propre salive tandis que son torse se tordait dans des sortes de spasmes alors qu'il riait silencieusement, les seuls sons qu'il faisait étant de petits gémissements alors qu'une petite quantité d'air fuyait.
Des larmes coulaient presque le long de son visage, il était terriblement amusé par le plissement de nez du bleuté.
- Charmant. Je pense que c'est un bon signe pour se lever, dit Ciel en évacuant le lit contaminé.
Il se dirigea vers le placard que ses affaires occupaient, et prit quelques vêtements pour la journée.
- Je vais prendre une douche...
- Pfft- ! Ha ! Hahaha-hehe-haha~ !
La menace blonde éclata de rire sans pouvoir se contrôler, réveillant sans le vouloir son frère dans le processus.
- Grand frère ? Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe ? demanda le petit garçon en frottant ses yeux. Jim ! Pourquoi tu pleures ?! demanda-t-il d'un ton plutôt inquiet.
Sa question, cependant, ne fit que renforcer l'hilarité du blond, au point où le garçon tomba du lit par terre, se tortillant presque de douleur à cause de son fou rire alors qu'il se rejouait en boucle la réaction du bleuté dans sa tête. Alois se tenait le ventre ainsi que les côtes, souriant tellement que ses joues lui faisaient mal. L'idée que Ciel Phantomhive, par-dessus tout, se fasse péter dessus était de trop pour la menace, et parce qu'il s'agissait de Luka, cela n'était que plus drôle. Ciel pouvait seulement regarder la scène, et pour une raison ou pour une autre, cela le fit sourire.
- Comme je l'ai dit : à la douche, répéta-t-il. Je te vois tout à l'heure, Jimmy.
Et ainsi, il sortit de la pièce et longea le couloir, jetant un coup d'œil aux divers photographies encadrées de la famille Westley sur les murs, certaines prises à la plage et d'autre dans d'autres lieux. Il y avait un Daniel beaucoup plus petit, avec sa sœur, Samantha, et son frère, Nathan. En y regardant de plus près, le bleuté partit du principe que les problèmes de vue du plus âgé ne s'était développé que plus tard étant donné qu'il ne portait pas de lunettes dans les photographies. Il y avait ce que le Phantomhive supposait être les parents du trio ; un homme avec des vêtements à l'air onéreux, les cheveux coiffés vers la droite, ainsi qu'une femme avec un goût semblable pour le luxe. Ils semblaient heureux, bien que Daniel disait souvent que ses parents n'étaient jamais vraiment là, seulement à de rares occasions. Peut-être qu'ils lui manquaient ?
Dans un autre cliché, Ciel contempla le jeune Daniel jouer avec un autre garçon qui avait une forte ressemblance avec Kristopherson. Les cheveux du garçon était marron foncé, alors cela avait dû être pris avant qu'il les teigne. La sœur de Kristopherson, Anastasia, était également dans certaines photographies avec ce qui était sans doute leur parents ; une femme a l'air assuré habillée en rose et en violet ayant une étrange coupe courte, et un homme avec une coupe similaire à celle de Kristopherson qui avait des pommettes prononcées ainsi qu'un sourire prétentieux. Ciel reconnut l'homme. Si ses souvenirs étaient exacts, le père de Kristopherson était un acteur et il jouait dans « Devil Butler » ainsi que dans sa suite. Comme le monde était petit.
C'était étrange, de voir des photographies de leurs familles. Ils avaient l'air proches, bien que les garçons disent le contraire. La mère de Daniel n'appréciait apparemment pas trop Kristopherson, ni sa mère, et la mère de Kristopherson le lui rendait bien. D'après Kristopherson, il affirmait qu'il était le fautif à cause de son homosexualité. Se diviser à cause de cela, quelle idiotie.
Toutefois, Ciel ne pouvait pas s'empêcher de se sentir quelque peu... jaloux ? Était-ce de la jalousie ? Peut-être. Il n'avait jamais eu la chance de grandir avec ses parents. Il n'avait jamais eu la chance de réellement grandir, en fait. Le bleuté était dans une position étrange, où il n'avait jamais eu une véritable enfance, ni de passage à l'âge adulte. Il n'avait jamais vu ses parents vieillir, et il ne les avait jamais rendu fier de lui. Ils ne le féliciteraient jamais pour une mission accomplie, et ils ne le réconforteraient jamais s'il en ratait une. Ils ne seraient jamais au courant de toutes ses aventures et ses triomphes, ni de ses échecs. Ils ne verraient jamais la personne qu'il était devenu. Ils ne verraient jamais sa peine, sa colère, ni son nouveau bonheur. Il ne pourrait jamais leur montrer ou le partager avec eux. Non, il n'aurait jamais à sortir du placard avec ses parents ; ce privilège avait disparu à jamais.
Ce n'était pas une grande exagération, de dire qu'il était ne serait-ce qu'un peu envieux des autres garçons et de leurs familles. Ce fut seulement peu de temps après avoir eu cette pensée qu'il arriva à sa destination. La porte était fermée, mais pas pour longtemps, alors qu'elle s'ouvrit brusquement, Oliver se trouvant juste derrière, portant un tas de linge sale. Ses boucles dorées étaient mouillées, et il était habillé pour la journée. Le pauvre garçon jeta son linge en sursautant de surprise en ne s'attendant pas à voir le bleuté. Quelques secondes plus tard, son esprit reconnut la silhouette de son parent, et il soupira de soulagement.
- Pourquoi est-ce que tu fais toujours ça ? demanda le Midford en se penchant afin de ramasser ses affaires éparpillées au sol.
- Faire quoi ? demanda Ciel, trouvant l'attitude du garçon quelque peu amusante.
- Ce... Ce truc, dit Oliver, essayant de s'expliquer. Ce truc, où tu sors juste de nulle part ! Est-ce que c'est un truc de démon, ou est-ce que tu te moques juste de moi ?
- Non, je pense que ce n'est qu'une coïncidence, Oliver, répondit le bleuté.
- Alors tes coïncidences sont toujours parfaites ! s'écria le blond. Tu te souviens de cette fois à Noël où tu m'as fais peur pendant que j'essayais de porter le pudding jusqu'à la table ?
- ... Et que tu l'as fais tomber ce qui a sali le tapis ?
- Oui ! Ou la fois où tu rendais visite à mon père, quand j'ai tourné à un angle et tu étais soudainement juste devant moi ?
- ... Et tu as sursauté en arrière et cassé une table ?
- Oui ! Arrête ça ! dit le Midford. Ça arrive à chaque fois. A chaque fois !
- Tu sais que je ne fais pas ça exprès, dit Ciel en ricanant.
L'autre garçon sourit.
- Une partie de moi pense que c'est plus flippant que si tu le faisais intentionnellement, dit-il. D'ailleurs, et j'espère que ce n'est pas trop indiscret, mais est-ce que Alois et toi vous vous êtes réconciliés ?
- Oui, répondit Ciel, sachant que le garçon était celui qui avait encouragé Alois à lui parler. Et je te remercie pour ton aide. Il n'aime pas vraiment discuter de certaines choses, et je n'aime pas non plus l'y forcer.
- C'est rassurant. J'étais inquiet.
Le bleuté leva un sourcil en entendant cela.
- Vraiment ? Pourquoi ?
- Parce que tu tiens vraiment à lui, enfin, répondit Oliver en souriant. Tu es beaucoup plus gai depuis qu'il est là ; plus facile à approcher. Je ne pense pas que j'aurais été capable de te parler ainsi, auparavant...
Ciel devait l'admettre, il était surpris. Oliver ici présent, âgé de seize ans, ayant connu Ciel presque toute sa vie, ne lui parlait réellement que depuis quelques années lorsqu'il visitait les Midford. Pourquoi donc ? Ciel supposait que cela était dû au fait qu'il n'avait jamais eu de raison de le faire. Il pouvait travailler avec le père du garçon sans échanger un seul mot avec le fils. Le travail était le travail, et le travail était tout ce qu'il avait à faire. Le Phantomhive travaillait constamment, pour essayer de s'occuper.
Il avait choisi de ne pas avoir de relations proches avec les autres, puisqu'il n'en avait jamais vraiment eu la capacité, mais également car tous ses interlocuteurs étaient mortels. En effet, même ce petit garçon de trois ans avec des boucles dorées qui répondait au nom de « Oliver » que Ciel avait vu courir dans la maison Midford toutes ces années en arrière vieillirait et mourrait. Et désormais, Ciel se tenait devant ce même garçon qui faisait maintenant la même taille que lui, et c'était comme si une seule journée s'était écoulée, au moins. Ciel réalisa qu'il s'était trompé, oh, et pas qu'un peu. Il avait une famille. Il ne s'était simplement jamais vraiment trop rapproché de ce qu'il en restait par peur de tous les perdre à nouveau.
- ... p-pas que ce soit une mauvaise chose !
Ciel fut tiré hors de ses pensées par Oliver, qui avait remarqué le léger changement de ton dans l'expression du bleuté.
- C'est de ma faute, j'étais tellement silencieux !
Avec un sourire rassurant, Ciel tapota le garçon à l'épaule avant de passer à côté de lui, un geste qui surprit son parent. Le Midford était gentil, beaucoup trop pour que cela ne lui porte pas préjudice, parfois. Mais ce n'était pas une si mauvaise qualité.
- Ne t'inquiète pas, dit Ciel. Merci pour ton inquiétude. Ça me touche sincèrement.
- Oh... D'accord ? répondit l'autre garçon, observant son parent entrer dans la salle de bain et refermer la porte derrière lui.
Un soupir échappa aux lèvres du bleuté une fois qu'il fut à nouveau seul, sentant le carrelage froid sous ses pieds ainsi que l'air humide et chaud contre sa peau, qui remplissait la pièce après l'utilisation récente de la douche. Il mit ses affaires sur le meuble, et enleva son cache-œil avant de passer une main dans ses cheveux et de mettre l'objet avec le reste. Le bleuté marqua une pause afin de se regarder dans le miroir, fixant son œil marqué à présent visible, qui portait la signature diabolique de son majordome, et qui luisait d'un violet sinistre.
Depuis quand n'as-tu pas été bleu ? pensa-t-il. Il n'arrivait même pas à se souvenir de son état initial, de ce que cela faisait d'avoir deux yeux identiques.
Le garçon se retourna en déboutonnant son haut de pyjama et il se dirigea vers la douche lorsqu'il vit du coin de l'œil un autre attribut qui était désagréable à voir pour son œil restant ; la marque d'Asclépios. Ladite marque était circulaire, avec ce qui semblait être deux serpents entourés autour de la tige, autrement connu sous le nom du bâton d'Asclépios.
Oh, comme cette marque faisait bouillir de rage le bleuté. Même en ayant eu sa revanche, cette marque persistait, presque ironiquement. Même maintenant qu'il était un démon, la cicatrice n'avait jamais guérie, et à la place, lorsque la zone était blessée, elle guérissait de la même manière, comme si sa place était là. C'était laid. C'était une imperfection. La seule façon de la cacher était de la recouvrir, ou de changer de forme, une solution à laquelle le bleuté s'opposait farouchement. L'idée de changer drastiquement son apparence lui faisait peur d'une certaine manière, puisqu'il ne voulait jamais perdre la personne qu'il était. Pour lui, cela signifiait perdre le peu d'humanité qu'il restait et à laquelle il s'accrochait. Perdre cela équivalait à mourir, ou pire encore.
Il était un démon, pas un humain. Cette vérité le moquait constamment. Son propre reflet se moquait de lui, le narguait avec l'apparence d'un humain, mais en réalité, il n'en était pas un. Il ne serait plus jamais humain. Cela lui avait été à jamais dérobé, tout comme sa famille.
Non, il avait encore une famille. Les Midford, Sebastian, Alois, et Luka ; peut-être que le reste des Sept, aussi. Ah, mais la plupart d'entre eux étaient humains, et ils mourraient tous trop tôt. Il les perdrait, peu importe à quel point ils lui étaient chers. Voilà pourquoi il ne voulait jamais se rapprocher des autres. Il finirait pas les perdre. Mais ensuite... ensuite le bleuté avait découvert à quel point il était bon d'être proches des autres... Il avait oublié qu'il était capable d'une telle chose ; d'accepter la chaleur d'une autre personne vivante dans son cœur de glace.
Oui, il aurait toujours Sebastian, et Luka, et son cher Alois, mais qu'en était-il des autres ? A quel point cela serait-il douloureux d'assister à leurs funérailles ? A quel point cela serait-il douloureux de les voir souffrir sur leur lit de mort ? Ciel mit une main sur sa marque, sentant la douce chair abîmée et décolorée.
Oh, comme il était laid comparé à ces humains. Quelle vile et pathétique créature les démons étaient, pourtant ces gens lui avait fait preuve de tant de gentillesse ; ces faibles petits humains dont les vies était si facilement guidée par la direction du vent, comme une flamme sur une bougie, avant de finir par s'éteindre. Pourquoi ne pouvaient-ils pas vivre, eux aussi ? Une fois, juste une fois, pourquoi ? Juste une fois, dans son existence, pourquoi, oh, pourquoi ? Pourquoi tout le monde ne pouvait-il pas vivre ?
Ses yeux passèrent brusquement de sa marque à son reflet dans le miroir, et il serra les dents. Il y eut une vive lueur rouge qui aurait dû être bleue et la pièce plongea dans le noir alors qu'un vacarme s'ensuivit avant le bruit de verres brisés. L'instant qui suivit fut silencieux, tandis que le bleuté resta inerte, une main sur le meuble froid, l'autre tenant sa propre chair dans la pénombre. A son grand soulagement, il entendit des cris venir d'autre part dans la maison, d'en bas.
- Mais putain ?! Il n'y a plus de courant ! cria le Westley et Ciel poussa un soupir de soulagement avant de sursauter quelques secondes plus tard lorsqu'il entendit frapper à la porte de la salle de bain.
- Ciel ? demanda Alois de l'autre côté. Tu fais des démoneries là-dedans ? Et tu ne m'as même pas invité ?!
Le garçon avait de toute évidence sentit l'énergie, quelle qu'elle soit, qui avait été relâchée. Bien que la menace plaisantait, il y avait une pointe d'inquiétude dans sa voix qui ne passait pas inaperçue. Peu importe quel mensonge élaboré il trouvait, Alois saurait que le bleuté mentait, alors ce dernier choisit simplement de se diriger vers la porte et de l'ouvrir à contrecœur.
- Peut-être... dit-il en voyant son partenaire blond. C'était un accident...
- Les accidents, ça me connaît, répondit Alois.
Voir le bleuté n'avait pas fait grand-chose pour le rassurer, alors que le garçon était clairement troublé par quelque chose.
- Je ne dirai rien à Dan. Pour l'instant, Preston regarde le disjoncteur, et il dit que c'est facile à réparer. Pas de soucis.
- Merci. Néanmoins, cela m'est égal s'il l'apprend, répondit le Phantomhive en remarquant que le blond fixait la main qui recouvrait sa marque d'esclave, et il la cacha rapidement.
- Mais maintenant tu vas devoir te doucher dans le noir, répondit l'autre démon.
- Je peux toujours voir.
- D'accord, mais n'hésites pas à crier si tu as besoin d'une quelconque... commença le blond, en passant lentement une main sur le flanc du bleuté, le faisant frissonner.
Le fait qu'il ne porte pas de chemise ne l'aidait pas à garder son tempérament.
- ... « assistance », finit le blond, souriant narquoisement en voyant la roseur sur les joues de son bien-aimé.
- Oh, non. C'est hors de question, dit Ciel avec un ton insistant. Nous ne sommes pas seuls, ici.
- D'accord, répondit le Macken en jouant la déception. Est-ce que je peux au moins avoir mon bisou du matin ?
Ricanant, le Phantomhive prit la joue du garçon dans sa paume afin de déposer un baiser sur ses lèvres, et le blond gloussa. C'était un curieux rituel matinal dont les deux garçons ne semblaient pas pouvoir se passer. C'était si banal, que ne pas le faire semblait comme tout déstabiliser.
Alois sourit, profitant de la délicatesse dont le bleuté ordinairement stoïque faisait preuve avec lui ; seulement avec lui. Il prenait presque la grosse tête en sachant qu'il était le seul qui pouvait déclencher une telle réaction chez lui. Il fut sur le point de se retourner afin de partir et laisser le garçon à ses affaires, mais il se stoppa.
Ciel était sur le point de retourner dans la salle de bain pour terminer sa routine matinale lorsque le blond le prit soudainement par la hanche, poussant le bleuté à lui faire face. Le Phantomhive inspira légèrement par surprise en sentant quelque chose de chaud collé à sa peau. En bas, il regarda, découvrant que la menace blonde déposait un petit baiser sur sa marque.
Il observa l'autre garçon se remettre droit, droit comme un I avant d'effleurer la joue du bleuté de ses lèvres. Alois relâcha ensuite le garçon. Il s'éloigna, recula, et dit :
- On se voit en bas, Médor, dit-il, faisant référence au titre du bleuté.
Ciel était non seulement le Chien de Garde de la Reine, mais également son chien de garde.
Il allait sans dire que le bleuté était quelque peu prit de court par les actions de son amant. Comment avait-il su ? Il se rappela alors que le blond avait fixé sa main. Un petit sourire se dessina sur son visage alors qu'il retourna dans la pièce sombre, et referma la porte, étant en mesure d'éviter les morceaux de verres un peu partout grâce à son statut de démon qui lui permettait de voir dans le noir.
Oui, il était un démon, mais il était tout de même capable d'éprouver de l'attachement, d'avoir des affinités, et d'aimer. S'il y avait bien une personne, juste une personne, qui pourrait vivre et rester aux côtés du bleuté, il sentait qu'il voudrait que cela soit Alois- Non, Jim Macken. Il avait une famille qui resterait avec lui à jamais, et il ferait tout en son pouvoir pour la protéger. Même si ceux qu'il affectionnait venait à disparaître, il aurait quelqu'un pour le réconforter, pour le consoler, et lui dire que tout irait bien.
Oui, il ne doutait plus que sa vie solitaire était, enfin, terminée.