抖阴社区

Chapitre 22

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— Gavyn, attends-moi !

Je l'ignorai et pressai le pas en direction de chez lui. Cette discussion n'était pas terminée ; j'étais prêt à la poursuivre sans être dérangé. La présence de mes parents et de Joy m'éviterait peut-être de l'étrangler mais elle empêcherait surtout Uriel de se montrer honnête.

Il m'emboîta le pas sans me poser de question sur la direction que je pris. Tenta de me faire parler de temps à autre. Me taquinant, s'énervant, m'implorant, tout ce à quoi il aurait pu penser pour me forcer à lui adresser la parole. Mais, incapable de laisser ma frustration redescendre, je ne lui décrochai pas un mot de tout le trajet. Comprenant qu'il n'obtiendrait rien de moi pour l'instant, Uriel se résigna à contre-cœur et ne dit plus rien, allant jusqu'à marcher quelques pas derrière moi, contrarié.

Et pendant que j'attendais qu'il ouvre la porte, Uriel demeura toujours silencieux.

Il me laissa entrer puis passa la porte juste après, avant de la verrouiller derrière nous. Sans surprise, Tatia n'était pas dans les environs. Je m'avançai jusque dans la chambre d'Uriel, et laissai tomber mon sac près de son bureau où je m'installai. Je sortis ensuite mes affaires et me mis à travailler.

Il était vrai que j'étais venu ici dans l'espoir qu'Uriel s'explique, mais je savais déjà que je ne gagnerais rien en le brusquant. Alors je me forçai à garder le silence. Aujourd'hui, j'étais prêt à le faire culpabiliser assez pour qu'il reconnaisse ses torts, qu'il fasse le premier pas.

Mais le plan ne se déroula pas comme prévu.

Uriel entra à son tour, allant directement plonger dans ses draps dans un soupir d'aise. Je jetai un coup d'œil par-dessus mon épaule pour le trouver dos à moi, se reposant tranquillement. Secouant la tête, je reportai mon attention sur mes livres et fis de mon mieux pour l'ignorer.

Après je n'aurais su dire combien de temps, j'entendis Uriel se redresser.

— Gavyn ?

...

— Quoi ?
— Pourquoi tu es en colère ?
— ... Devine.
— Parce que je ne t'ai rien dit sur ma rupture avec Isis ?
— Non, soupirai-je aussitôt.
— Alors pourquoi !

Un grognement d'exaspération m'échappa. Je choisis de ne pas répondre.

— Gavyn ?
— Quoi, Uriel !
Ven aquí, susurra-t-il en tapotant le matelas.

Nous nous fixâmes. Encore. Le temps passait sans que nous ne dîmes un mot. Le silence se fit pesant mais aucun de nous n'étions prêt à le rompre.

Exaspéré, je finis par céder et le rejoindre. N'était-ce pas la raison de ma présence ici après tout...

— Parle-moi, Gav.
— Toi, parle-moi !
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Pourquoi tu ne me dis rien, Uriel ! Tu ne me fais pas confiance ? geignis-je.
— Si...
— Alors quoi... Tu crois que je suis incapable d'être là pour toi ? Tu me penses trop faible pour t'épauler parce qu'il m'arrive d'avoir la tête ailleurs ? Je suis si peu fiable à tes yeux ?
— Non... Ce n'est pas ça...
— Alors quoi ! m'emportai-je.

Il soupira. Posa une main sur ma nuque pour coller mon front au sien. Puis s'éloigna, sa paume glissant jusqu'à ma joue.

— Je me fais juste du souci pour toi, Gavyn. J'ai pensé... Je ne sais pas... Que ça pouvait attendre ?
— Mais moi aussi je m'inquiète pour toi, Uriel.
— Tu ne devrais pas...
— Quoi ?
— Non, je veux dire qu'il n'y a rien de grave. Passer du temps avec toi me suffit.

Je le regardai, dubitatif.

Te aseguro. Ce n'est qu'une rupture. Ce n'est pas la première, je m'en suis remis.

Anyone Except UOù les histoires vivent. Découvrez maintenant