抖阴社区

Chapitre 9

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Une paume chaude frictionna mon épaule et je compris avoir passé une nuit sans rêves. Je m'étais sûrement endormi sans m'en rendre compte, épuisé, à bout de force...

Les yeux à peine entrouverts, le regard encore ensommeillé, je souris devant l'apparence floue de mon ami agité.

— Gav !

Je marmonnai des choses inintelligibles. Sans doute grognai-je d'avoir été réveillé. Peut-être m'émerveillai-je devant les mèches mouillées qui lui tombaient sur les yeux.

¡Querido, date prisa!

Je grognai une nouvelle fois, avant de lui tourner le dos dans l'espoir de continuer ma nuit.

¡Gav, oye! s'énerva Uriel.

Agacé, il me découvrit d'un geste de bras puis me secoua énergiquement.

— Juste cinq minutes...
¡Vamos tarde! Dépêche-toi !

Sur ces mots, Uriel bondit sur moi à en faire grincer les lattes. Son déplacement brusque fit tomber des gouttelettes froides sur mon visage et je grimaçais. Je râlai, tentant vainement de le pousser mais son poids persistait à m'enfoncer dans le matelas.

— Si tu ne te lèves pas maintenant... Je t'embrasse ! railla-t-il.

Mais sa menace taquine sonna comme un appel à la tentation, le chuchot d'une promesse interdite.

Efficacement tiré de mon sommeil, je l'observai, en silence, mais, non alerté par mon manque de réponse, Uriel mit ça sur le compte de mon réveil récent.

— Alors ?

Un coin de sa bouche se releva dans un sourire carnassier et je le lui rendis. Sûrement pensait-il me sortir des draps en me faisant fuir. Il ne se doutait pas une seule seconde que je me retenais de ne pas le mettre au défi... Ou de le tirer vers moi pour assouvir ne serait-ce qu'un dixième de mes désirs.

...

— Tu le ferais ? rétorquai-je, enfin.

Uriel haussa un sourcil, amusé par ma réaction, avant de se redresser.

— Aller, lève-toi.

Sur ces mots, mon ami sortit de la chambre, me laissant, sans le savoir, avec la bosse qu'il avait créée sous mes draps pour seule compagnie.

Quand je descendis enfin, Uriel était attablé avec le reste de ma famille, taquinant Joy, conversant gaiement avec mon père, recevant l'affection maternelle de ma mère lorsqu'elle passait derrière lui... Et il n'aurait pu y avoir plus naturel que ce tableau.

Uriel avait sa place dans notre quotidien et, depuis peu, il l'avait obtenue dans celui de quelqu'un d'autre.

— Enfin levé mon chéri ?

Ma mère fut la première à remarquer ma présence. J'eus tout juste le temps de m'installer sur ma chaise que je sentis ses lèvres embrasser le haut de ma tête.

— Tu t'es levé plus tôt que d'habitude ! fit remarquer mon père.
— Tôt ? C'est une façon de voir les choses, rétorqua ma mère.
— J'avoue y être pour quelque chose aujourd'hui, ajouta fièrement Uriel.
— Le contraire m'aurait étonné ! railla mon paternel. Et tu comptes avoir besoin de lui encore combien de temps ?

Je me contentai de hausser les épaules. Il était encore bien trop tôt pour que j'ai ce genre de discussion. Non, en fait il était bien trop tôt pour que je prononce ne serait-ce que la moindre parole. Je ne voulais que me recoucher ! Et mes silences matinaux avaient beau être là depuis des années, mes proches les avaient toujours ignorés.

Anyone Except UOù les histoires vivent. Découvrez maintenant