Clotaire.
Ce prénom qui claquait comme un avertissement dans les couloirs du collège. Ce prénom que j'avais entendu mille fois avant de le connaître vraiment.
Et puis un jour, sans prévenir, il est entré dans ma vie comme on enfonce une porte : brutalement, sans demander la permission.---
C'était un après-midi banal. Le genre de journée où l'air est lourd sans raison, où tout le monde est nerveux sans savoir pourquoi.
Je traînais dans la cour, mes baskets frottant le gravier, mon sac sur une épaule, l'ennui collé à la peau.Clotaire était là.
Évidemment qu’il était là. Il était partout où il ne fallait pas, ce gars-là. Assis sur le muret, cigarette pendue au bout des lèvres, le regard aussi défiant qu’un chien errant.
Je n’avais jamais vraiment osé lui parler. On n’était pas du même monde. Moi, j’étais la fille « sage », celle qui faisait ses devoirs et rentrait à l’heure. Lui, il collectionnait les heures de colle et les regards de travers.Mais ce jour-là, nos regards se sont croisés.
Et tout a basculé."Eh, toi," qu’il a lâché, sa voix rocailleuse traversant l’espace comme une gifle.
J'ai sursauté, prise sur le fait comme une voleuse."Moi ?" que j’ai bredouillé, la gorge sèche.
"Bah ouais, toi," a-t-il répliqué avec un sourire en coin, mi moqueur, mi intrigué. "T'as pas une clope ?"
Je n’avais jamais fumé de ma vie. Mais je n’allais pas lui dire ça. Pas à lui.
Alors, j’ai fouillé dans mon sac comme si je cherchais quelque chose, n'importe quoi, pour sauver la face."Nan... Désolée," j’ai fini par avouer, rougissant jusqu’aux oreilles.
Il a éclaté de rire. Un rire franc, brut, sans la moindre once de méchanceté.
"Putain, t’es marrante," qu’il a balancé en descendant de son muret d’un saut agile.
Il s'est approché. Trop près. Je pouvais sentir l'odeur du tabac sur ses vêtements, le cuir usé de sa veste.
Mon cœur battait la chamade.
Il m'a fixé droit dans les yeux, comme s’il essayait de lire à l’intérieur de moi."Tu t’appelles comment ?"
Sa voix était plus douce cette fois.Tp,j'ai murmuré.
Il a répété mon prénom, lentement, comme s’il goûtait chaque syllabe.
"Tp... Ça te va bien."
Et avant que je puisse répondre, il s’est détourné, a tiré une dernière bouffée de sa cigarette et a disparu derrière les bâtiments.
Je suis restée plantée là, déboussolée, l’impression qu’il avait emporté une partie de moi avec lui.
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Les jours ont passé.
Mais Clotaire ne m’a pas oubliée.
Il me lançait des regards furtifs en classe. Me bousculait gentiment dans les couloirs. M’appelait par mon prénom avec ce sourire narquois.
Je faisais mine de l’ignorer, mais mon cœur, lui, sautait à chaque fois.Un jour, il est venu s’asseoir à côté de moi en permanence. Comme ça, sans prévenir.
Il a posé son sac bruyamment sur la table et m'a regardée avec un air de défi."Ça te dit qu’on sèche la prochaine heure ?" qu’il a proposé.
J’ai éclaté de rire, croyant à une blague.
Mais lui, il était sérieux.
Ses yeux clairs brillaient d’une lueur d’excitation.
Et sans comprendre comment ni pourquoi, j’ai dit oui.---

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?IMAGINE? TOME 1
FanfictionImagine avec principalement des personnages de série et de films :) Bonne Lecture ????