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Patrick Verona-10 things i hate about you

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Le lycée Padua tournait comme un film trop long, avec ses personnages bien définis et ses rebondissements prévisibles. Entre la féministe explosive (Kat), la princesse populaire (Bianca) et... la pièce rapportée un peu à l'écart de tout ça, moi — Tp. Je n’étais pas une Stratford comme les autres. Enfin, biologiquement si, mais j’avais la paix d’une fille qui sait passer inaperçue entre deux tempêtes — Kat et Bianca suffisaient à remplir le quota de chaos familial.

Je me contentais d’être... moyenne. Moyennement populaire, moyennement brillante, moyennement impliquée dans tout ce qui faisait de ce lycée un opéra ridicule.

Et puis il y avait lui.

Patrick Verona.

On ne parlait pas de Patrick comme d’un élève. Non. On murmurait son nom comme une légende urbaine. Il aurait mangé une anguille vivante pour dix dollars. Aurait été en taule en Australie. Aurait vendu ses ongles à une secte. Ce genre de mec. Un mélange de sarcasme, de cuir et de danger contrôlé.

Je ne le regardais que de loin. D’abord parce que Kat le regardait aussi — de travers, en mode "crève en enfer". Ensuite parce que je n’étais pas du genre à chercher les problèmes. Mais cette année-là, tout a changé.

Le jour où Cameron James et son acolyte Michael ont mis en place leur grand plan pour que Bianca sorte enfin avec quelqu’un, j’étais planquée dans les escaliers derrière le gymnase. Mon endroit secret pour éviter les foules, les expositions orales, et les discussions gênantes avec les garçons.

C’est là que je l’ai vu pour la première fois, de près. Patrick. Il fumait, adossé au mur, regard planté dans le vide.

— Tu te caches ou tu contemples l’absurdité de l’existence ? ai-je demandé sans réfléchir.

Il a tourné lentement la tête vers moi, l’air presque... amusé.

— Et toi, t’es la version fantôme de Bianca ?

— Plus genre mise à jour silencieuse. Je bug moins.

Il a ri. Un vrai, pas moqueur. Genre éclat bref, surpris.

— Tu t’appelles comment, Bug Moins ?

— Tp.

— Évidemment. Tu peux pas t’appeler Julie comme tout le monde.

J’ai haussé les épaules.

— Tu peux pas juste répondre "Salut" comme tout le monde non plus.

Et pour une raison étrange, il est resté. Il n’a pas filé comme d’habitude, il s’est assis près de moi, tirant sur sa cigarette comme si le monde était un peu moins pourri pendant deux minutes.

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Pendant les jours suivants, quelque chose de subtil changea. Patrick ne m’ignorait plus dans les couloirs. Il ne me regardait pas vraiment non plus, pas comme il regardait Kat — en défi ou en amusement. Non, avec moi, c’était différent. Plus... intrigué. Comme un mec qui sent qu’un puzzle vient de se créer sans qu’il ait reçu la boîte.

Je le croisais parfois dans les escaliers du bâtiment des sciences, mon livre de biologie calé contre la hanche. Parfois, il me lançait un regard, un clin d’œil ironique. Parfois, il ne disait rien mais me laissait un petit sourire en coin. Et bon sang, ce sourire.

Un jour, alors que j’étais en train de ranger mes affaires dans mon casier, Michael (le pote de Cameron) est venu me voir, paniqué.

— Tp ! Salut ! Dis... t’aurais vu Patrick ?

Je le regarde, méfiante.

— Pourquoi tu le cherches ?

— Disons que... pour des raisons totalement logiques, financières et sentimentales, on a besoin de lui pour... un plan.

?IMAGINE? TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant