Le sable soulevé par les bottes des soldats formait un nuage ocre au-dessus des têtes courbées. Tp n’était qu’une parmi tant d’autres : des prisonniers numidiens, arrachés à leur terre, destinés à devenir des spectacles vivants pour l’arène romaine. Les chaînes autour de ses poignets lui coupaient la peau, mais c’était l’humiliation qui blessait le plus. Elle, la fille d’un guérisseur de Zama, instruite, fière, se retrouvait dans un monde de pierre et de hurlements.
Rome.
Un enfer de marbre.À travers les barreaux du convoi, elle vit les grandes colonnes du Colisée, la foule acclamant les jeux de sang. Et, dans cette marée humaine, un regard. Unique. Profond.
Lucius Verus.
Devenu Hanno.Ce jour-là, il ne portait pas l’armure du gladiateur, mais une simple tunique. Il observait les nouveaux arrivants. Ses yeux croisèrent ceux de Tp, un éclat de méfiance, presque de colère dans ses prunelles sombres.
Elle détourna les yeux, le cœur battant. Il n’avait rien d’un maître de foire. Il semblait... perdu. En guerre contre lui-même.
---
Dans les jours qui suivirent, Tp fut affectée à l’entretien des équipements de combat. Son corps frêle, mais agile, attira l’attention de Macrinus, le gestionnaire brutal des arènes. Il ne la frappa jamais — pas encore — mais son regard glissait sur elle comme une lame humide.
« Tu pourrais valoir plus que ce que tu sembles offrir », murmura-t-il un soir, alors qu’elle nettoyait une lame.
Elle se redressa, regard fier.
« Ou peut-être que je ne vaux rien du tout. À part mon silence. »
Macrinus sourit. Un sourire de serpent.
C’est ce soir-là qu’Hanno entra. Vêtu de sa cuirasse, les muscles tendus, la démarche marquée. Il la vit. Encore. Un regard fixe. Long.
« Tu n’es pas d’ici, » dit-il simplement.
Tp hésita, puis répondit sans baisser les yeux : « Et toi, tu n’es plus celui d’avant. »
Une tension étrange s’installa. Ce n’était pas de l’arrogance. C’était… une vérité.
Hanno ne répondit pas. Il s’éloigna dans le silence. Mais cette nuit-là, Tp rêva de ses yeux. De leur rage contenue. De sa solitude.
Elle ignorait encore que, bientôt, ils saigneraient ensemble sous les cris du peuple.
---
Les jours passèrent. Rome hurlait toujours. Le Colisée buvait le sang comme un ivrogne. Et entre les murs de pierre, une tension invisible s’étirait entre Tp et Hanno. Pas de mots. Pas de gestes tendres. Juste des présences croisées. Des silences éloquents.
Un soir, alors que la pluie battait les toits, Tp fut convoquée dans une salle vide. Macrinus y attendait. Et Hanno aussi.
« Elle combattra, » trancha Macrinus. « Le public adore les paradoxes. Une femme. Jeune. Belle. Et condamnée. »
Hanno s’opposa.
« Ce n’est pas une gladiatrice. Elle n’a aucune formation. »
« Et toi, Lucius ? Était-ce ton choix ? » Macrinus ricana. « L’arène décide pour nous. »
Tp les regarda se déchirer. Sa voix s’éleva.
« Je combattrai. »
Hanno se tourna vers elle, incrédule. « Tu vas mourir. »

VOUS LISEZ
?IMAGINE? TOME 1
FanfictionImagine avec principalement des personnages de série et de films :) Bonne Lecture ????