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Ubbe-Vikings

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Le vent fouettait la mer, soulevant les crêtes écumantes alors que le drakkar fendait les flots. Debout à l’avant du navire, Ubbe fixait l’horizon sans vraiment le voir. Ses pensées étaient ailleurs. Sur la terre ferme. Sur toi.

Tu étais là, debout sur le quai lorsque le navire avait quitté le port de Kattegat, les cheveux balayés par le vent, ton regard fixé sur lui. À cet instant, il avait su que le voyage serait plus difficile que tous les autres. Car il ne laissait pas derrière lui une simple femme. Il laissait la tienne, la seule qu’il n’aurait jamais dû aimer.

Tu étais fiancée à Hvitserk. Son frère.

Un choix stratégique, décidé par Lagertha et Aslaug avant leur mort, puis repris par le conseil. Une union pour renforcer les liens entre familles puissantes. Ton père avait accepté, pensant t’assurer une vie honorable parmi les fils de Ragnar. Tu n’avais pas eu le choix. Et tu n’avais rien dit, parce que c’était le devoir d’une femme de ton rang. Mais ton cœur, lui, s’était rebellé. Il avait choisi Ubbe.

Tout avait commencé une nuit d’hiver, bien avant les fiançailles. Tu t’étais perdue dans les bois, poursuivie par un loup. C’est Ubbe qui t’avait trouvée, l’épée à la main, le souffle court, le regard brûlant. Il t’avait sauvée. Et depuis ce soir-là, chaque regard, chaque silence entre vous avait forgé une langue secrète, plus puissante que tous les mots.

Il avait résisté. Au début. Puis les interdits avaient cédé sous le poids de votre désir. Vous vous retrouviez dans l’ombre des arbres, dans la forge abandonnée, dans les ruines près de la mer. Des rendez-vous volés, des baisers silencieux, des promesses murmurées à l’abri des regards.

Mais le jour des fiançailles approchait. Et tu ne pouvais plus respirer.

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Ce matin-là, tu avais fui le palais dès l’aube, incapable de supporter les félicitations, les regards des servantes, le sourire satisfait d’Hvitserk. Tu avais marché jusqu’à la crique, là où toi et Ubbe vous étiez vus pour la première fois après la chasse.

Il était là. Comme s’il avait su.

Ses yeux te cherchèrent, puis se figèrent sur ton visage. Tu ne pleurais pas, mais tes lèvres tremblaient. Il fit un pas vers toi, puis un autre. Mais tu levas la main.

— Ne viens pas, Ubbe, dis-tu. Je ne peux plus... Je ne veux plus.

Il s’arrêta net, comme frappé.

— Qu’est-ce que tu dis, Tp ?

— Il faut que tu arrêtes de m’aimer. C’est fini. Je vais épouser Hvitserk, et tu dois l’accepter.

Il s’approcha malgré tout. Lentement. Comme s’il avançait sur un champ de bataille.

— Ne me demande pas ça, souffla-t-il. Ne me demande jamais ça.

— Tu dois le faire ! hurlais-tu soudain. Tu dois m’oublier !

Il serra les poings, sa mâchoire se contractant.

— C’est impossible ! rugit-il. Impossible, tu m’entends ?! Je t’aime depuis la première nuit. Depuis que tu as ri à la mort dans ces bois, depuis que tu m’as regardé comme si j’étais plus qu’un fils de Ragnar. Je ne peux pas t’oublier. Je ne veux pas !

Le silence qui suivit son cri fut plus brutal encore que les mots.

Tu le regardais, les larmes enfin coulant sur tes joues. Et avant qu’il ne puisse dire un mot de plus, tu te jetas sur lui, tes bras autour de sa nuque, tes lèvres sur les siennes dans un baiser désespéré, sauvage, plein de douleur et d’amour mêlés.

?IMAGINE? TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant