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Travis Montgomery-Station 19

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Tu avais toujours aimé l’odeur du café à la caserne 19. Peut-être parce que c’était ici que tout avait commencé. Ton frère, Ben, t’avait traînée là un jour « pour rencontrer ses collègues », comme il avait dit. Sauf qu’il ne t’avait pas prévenue qu’ils seraient aussi attachants, aussi fous, aussi… humains.

Et surtout, il ne t’avait pas dit qu’il y aurait Travis Montgomery.

— Tu sais que tu passes plus de temps ici que certains pompiers ? te lança Vic en te tendant un mug.

Tu souris en le saisissant, à l’aise dans cet environnement devenu familier.

— Peut-être que j’aime bien l’ambiance. Et puis… je supporte pas le café de l’hôpital.

Tu jetas un coup d’œil en coin à Travis, installé sur le canapé, les yeux rivés à son portable. Il releva la tête juste au moment où tu le regardais, et vos regards se croisèrent.

Tu détournas vite les yeux, feignant de t’intéresser à ton café. Vic, évidemment, ne rata pas ça.

— Oh. Oh non. Dis-moi pas que t’as le béguin pour Travis ?

— Vic.

— T’as le béguin pour Travis ! s’écria-t-elle à voix basse, trop contente.

Tu grognas en silence.

— T’es vraiment insupportable.

— Et toi, t’es vraiment cramée pour lui.

Tu ne répondis pas. Parce que c’était vrai. Depuis cette première discussion sur le toit de la caserne, où il t’avait écoutée parler de ton travail à l’hôpital sans jamais te couper, tu avais senti une connexion particulière. Ce genre de lien rare, immédiat, comme s’il te comprenait sans que tu aies besoin de te justifier.

Il t’avait fait rire à un moment où tu pensais ne plus en être capable.

Il avait vu clair en toi.

Et tu étais tombée. Discrètement. Lentement. Profondément.

— Hey, ça te dit une pause sur le toit ? demanda-t-il justement, la voix douce.

Tu levas les yeux vers lui. Il avait ce regard calme, mais fatigué. Tu savais qu’il ne dormait pas bien ces derniers temps.

— Bien sûr.

Quelques minutes plus tard, vous étiez là-haut, assis côte à côte, vos jambes presque collées. Le vent était doux, et les toits de Seattle s’étendaient devant vous.

— T’as pas l’air en forme, dit-il après un silence.

Tu soupiras.

— J’ai passé la nuit à écouter une ado de quinze ans me dire qu’elle voulait mourir. Et je devais lui dire que ça allait passer… même si moi-même, j’en suis pas toujours convaincue.

Il tourna la tête vers toi, et son regard était différent. Plus sombre. Plus tendre aussi.

— Je suis désolé.

Tu haussas les épaules.

— C’est mon job. C’est juste… y a des jours où je me demande à quoi ça sert. Pourquoi on s’accroche.

Il ne répondit pas tout de suite. Puis, il glissa sa main sur la tienne. Tu baissas les yeux. Tu n’avais pas rêvé. Il la serrait doucement.

— On s’accroche parce qu’on a besoin des autres. Parce qu’on tient à eux. Et parfois… parfois on trouve quelqu’un qui rend tout ça supportable.

?IMAGINE? TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant