抖阴社区

Chapitre 4

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J'étais encore loin d'imaginer tout ce que pouvait sous-entendre cette simple affirmation. Tous les scénarios que j'avais pu envisager n'avaient rien à envier à la triste réalité. 

Je ne répliquai rien, espérant intérieurement que l'un des deux hommes m'expliquent le fond de leurs pensées. Ce que Kyle fit après un court instant.

— La Red Plague n'est pas une maladie inconnue, Ethan. C'est le cancer.

— Quoi ? Mais c'est impossible, les implants ont permis de le détruire, pourquoi ils...

— Les Corpos nous mentent, asséna-t-il. Ils nous mentent sur tout. Le cancer n'a jamais disparu, ils lui ont simplement trouvé un nouveau nom. Ils ont détruits tous les traitements, et les preuves avec. Chaque personne du corps médical a reçu une énorme somme d'argent en contrepartie de leur silence.

Son ton restai, glacial, impassible. J'étais convaincu que ce type n'avait aucune émotions. Comment pouvait-il me balancer tout ça en pleine figure, aussi froidement ? Je n'étais pas prêt de l'apprécier. Il n'avait aucune empathie.

— Et comment vous pouvez savoir une chose pareille ? D'ailleurs, comment vous savez que ce sujet me concerne ? Je ne comprends rien...

Gabriel déposa énergiquement une main sur mon épaule, me calment quelque peu. Ce type dégageai une énergie douce et rassurante. Je l'aimais bien.

— Chaque chose en son temps, petit, me calma ce dernier. Même si on a toutes les raisons de croire qu'on peut te faire confiance, on prend un énorme risque en t'amenant ici. Encore plus en te confiant tout ça. Je sais que tu te poses beaucoup de questions, que tu es complètement perdu et que ça doit te paraître complètement surréaliste mais il faudra que tu sois patient. On est tous passés par là, mais on va...

— Tu veux bien te la fermer ? s'agaça le jeune blond.

Un silence embarrassant s'installa entre nous trois. Je ne savais plus quoi dire par peur d'en demander trop, de ne pas poser les bonnes questions, ou même d'énerver davantage le benjamin du groupe.

Ce dernier reprit, probablement grâce au regard insistant de l'aîné.

— Pour faire simple, on est au courant pour le cancer de ton père. Depuis quelques mois, j'ai réussi à infiltrer le système des hôpitaux. Gabriel fait partie des forces de l'ordre, c'est comme ça qu'il a pu activer ton traceur et te retrouver rapidement.

— Mais... ça va être enregistré dans les dossiers de la CopsCorp, ils vont forcément se douter de...

— J'ai tout effacé, ne t'en fait pas. Personne n'en saura rien, me coupa Gabriel, remarquant mon angoisse affluente.

Assimilant ces quelques informations, je ne répliquai pas. Kyle m'apporta une chaise que je refusai gentiment.

— Je te conseille de t'assoir, Ethan. On est loin d'en avoir fini. J'espère que t'es bien accroché, ça risque de te faire un choc, m'expliqua calmement Gabriel.

Je suivis donc son précieux conseil, prenant place lentement, retardant avec appréhension le moment fatidique.

— Bon... commença Kyle. Le cancer avait bien disparu, en partie. Mais il est revenu rapidement à cause de la pollution et des aliments mis à disposition du peuple.

Je l'écoutais attentivement, essayant de réaliser la véracité de ses propos.

Rien de ce que nous mangions n'était naturel, tout était entièrement transformé dans des labos de la FoodCorp. Les terres n'étaient plus viables, il y avait juste à se balader dehors pour le comprendre : aucun arbre, ni fleurs ou mauvaises herbes ne poussaient. Suite au réchauffement climatique, en plus de se faire rare, l'eau n'était plus potable. Pourtant, nous nous abreuvions d'elle quotidiennement.

Il était connu que les produits animaliers provenaient de fermes sous terraines avec comme principales garantie : elles étaient plus adaptées aux animaux que le climat extérieur.

Tout ceci n'était que mensonges pour nous endormir. Chaque espèce animale avait disparue. Les intelligences artificielles en étaient la cause : les émissions de gaz à effet de serre que produisait ces systèmes avaient conduit à une augmentation de chaleur exponentielle en peu de temps. La quantité d'électricité nécessaire pour ces utilisation ainsi que les néons installés sur l'entièreté des building polluaient tragiquement l'eau, nous tuant à petit feu.

Cette brume opaque, qui remplaçait les nuages que j'aimais tant, était en réalité le résultat de l'extrême altération de notre planète. Elle s'était lentement installée, au fil des années, emportant avec elle notre lucidité et ces nuées de coton. Nous n'avions rien vu, trop occupés par les belles paroles de Cornelius Venra.

C'était complètement surréaliste, mais à la fois complètement logique. Comment pouvions-nous ne pas nous en être rendu compte plus tôt ?

Tout ceci me fut expliqué le plus froidement du monde par Kyle. Ceci dit, il n'en avait pas terminé avec ses troublantes informations.

— Le voyage temporel existe. Les Cyberarcos s'en servent pour récupérer des aliments et de l'eau non polluée. Nous, pauvres Néo-streets, on peut bien aller se faire foutre.

Pour ce qui était de cette dernière information, je n'arrivais pas y croire, je ne comprenais rien. C'était une avancée technologique exceptionnelle...

— Pourquoi cacheraient-ils une information pareille ? Ça n'a pas...

— Parce qu'ils sont riches ! s'écria Gabriel. T'as déjà vu des multimillionnaires en avoir réellement quelque chose à faire des pauvres ? Ce n'est pas parce qu'ils nous promettent de belles choses qu'ils les tiennent, bien au contraire ! Et les Néos doivent rester dans l'inconscience, parce que ces enflures savent que si les pauvres se rebellaient contre eux, toutes les Corpos plongeraient, et adieux leur argent si précieux !

— Mais il doit bien y avoir des Cyberarcos de notre côté, non ? Je veux dire... tout le monde n'est pas mauvais... espérai-je tristement.

Les deux hommes prirent une profonde inspiration, se scrutant mutuellement.

— Bien sûr. Gabriel en est le meilleur exemple... mais ils doivent rester discrets. Beaucoup de Cyber' se sont fait tuer en voulant aider des Néos. Donc certains n'agissent pas, par peur, et une petite minorité agit le plus discrètement possible, m'expliqua calmement Kyle.

— En revanche, il faut rester méfiants. Certains, Cyberarcos comme Néos, cherchent à s'infiltrer dans des groupes résistants pour les dénoncer à MegaCorp. En gros, on ne peut faire confiance à personne.

— Alors, pourquoi vous me racontez tout ça ? Vous ne me connaissez même pas. Qu'est-ce qui vous fait croire que je vais vous donner ma confiance et garder votre secret ?

Le blond eu un rire machiavélique. Il rapprocha violemment son visage du mien, ses yeux verts se remplirent soudainement d'un brin de malice.

— Parce que tu ferais tout pour ne pas voir ton Papa Pirate mourir, n'est-ce pas ?

Et il avait entièrement raison. 

R.A.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant