抖阴社区

Chapitre 10

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Je n'avais pas osé aller à RAIA, ce soir-là, ne sachant pas comment leur expliquer le rempart qui venait de s'installer entre nous. J'étais donc rentré chez moi, l'esprit embourbé de questions. Mes parents ne dormaient pas, s'inquiétant probablement de mon départ si soudain et de mon arrivée si tardive. Je regrettais de ne pas leur avoir parlé plus tôt de ma double vie. Désormais, il était trop tard.

— Petit pirate... Je peux te parler ? commença doucement mon père malade.

J'acquiesçai tristement. Il semblait anéanti. Son teint devenait de plus en plus jaunâtre, au fil des jours. Son état s'aggravait, c'était visible comme un nez au milieu d'un visage.

— J'ai refait des examens, ce matin. Mon état empire... Il faut que tu te prépares à ce que je te quitte bientôt, mon cœur...

Mon second père fondit en larmes. Les miennes ne comptaient pas faire leur apparition. Je refusais d'affronter cette réalité. Je pouvais le sauver. Je le devais. J'étais persuadé que j'allais y arriver.

— J'essaye, papa... Je te jure que j'essaye... J'ai... j'ai trouvé un nouveau travail pour pouvoir aider papa, quand tu... merde, c'est trop dur...

Cette fois, mon cœur se comprima, se brisa. Un nœud remonta de mon ventre à ma gorge pour exploser en un bruyant sanglot. Tous deux me serrèrent dans leur bras. Je ne savais pas combien de temps il me restait pour trouver une solution, mais je devais faire vite, le temps m'était compté. Et ce système de confidentialité ne m'aidait en rien.

Comme mon premier jour à AI Tech Industry était le lendemain, j'avais difficilement essayé de trouver le sommeil, ce soir-là. Probablement trop épuisé par tous ces évènements, j'étais finalement tombé dans les bras de Morphée après de longues heures de tentative.

Ma nuit fut courte et le réveil difficile, mais j'allais à mon nouveau travail avec grande détermination. Je prévoyais d'aller tout de même à RAIA le soir-même, espérant pouvoir dire un minimum d'information. Une partie de moi espérait que le système de confidentialité n'était qu'un placebo ou un leurre afin de prouver ma bonne foi.

J'eus l'honneur d'être accueilli par Marta, chose rare car débordée par le travail. Elle me présenta quelques collègues que je pourrais potentiellement croiser, à l'occasion. Je visitai le self, où trônaient de sublime plats à l'odeur alléchante. Cela faisait des années, comme une éternité, que je n'avais rien senti de tel. Ce que m'avait dit Kyle était donc vrai : les aliments à dispositions des Néos n'avait rien de naturel, tandis que les Cyberarcos avaient des aliments de haute qualité dans leur quotidien. Une vague de déception m'envahit. Je crois qu'au fond de moi, j'avais espéré que tout ne soit que pure calomnie.

J'entrai finalement dans une immense pièce remplie d'ordinateurs et de multiples serveurs, séparés par un long couloir menant à une porte en métal.

— Et ici, c'est ton nouveau bureau. Toutes les tâches que tu auras à faire seront affichées sur la tablette à ta droite avec l'emplacement des ordinateurs et serveurs concernés. J'imagine que tu auras largement de quoi t'occuper.

— Ça, j'en ai aucun doute, affirmai-je.

Un long silence s'installa entre nous. Nous restions figé à nous observer dans le blanc des yeux un instant, jusqu'à ce qu'elle reprenne.

— Concernant ce que tu pourras découvrir, si tu as des questions, n'hésite pas à venir me voir. Je fais partie des seules personnes à qui tu peux en parler.

J'acquiesçai en la remerciant avant qu'elle parte, puis m'affairai directement à mes tâches. Effectivement, une centaine d'erreurs s'affichèrent sur la tablette installée au mur. J'allais en avoir pour un bon moment, d'autant plus que j'allais devoir m'avancer au maximum pour prendre le temps de me renseigner sur tous les secrets internes.

R.A.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant