抖阴社区

Chapitre 9

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— Ethy', désolé, je sais que je devais t'appeler hier mais ça a été plus compliqué que prévu, avec ma mère... commença Alaya, à l'autre bout du fil.

— C'est rien, merci quand même d'avoir essayé... avouai-je, déçu.

— Non, Ethy', elle est d'accord pour t'embaucher. Elle était un peu réticente au début, mais j'ai réussi à la convaincre. Disons que t'as de la chance d'être un acharné au travail. Elle voudrait que tu passes la voir ce soir, si t'es dispo.

— Je la rejoins à AI Tech Industry, ou chez vous ?

— Passe chez nous, elle rentre vers vingt-deux heure.

— Je serai là. Merci beaucoup, Ly' ! m'enjouai-je.

— Y a pas de quoi, Ethy'. À ce soir.

Je raccrochai, joyeux. Tout allait enfin pouvoir avancer. Mais mon angoisse et mes doutes ne m'avaient pas quittés, malgré ma conversation de la veille, avec Gabriel. Cependant, ma combativité insoupçonnée fit dangereusement son apparition, et j'adorais cette nouvelle sensation.

J'avais passé le reste de cette après-midi à contacter mes clients qui avaient demandés mes services. J'annulai toutes mes interventions programmées et leur envoyai les contacts de différents congénères qui pouvaient me remplacer.

Je finis la mise à jour de logiciel sur lequel j'allais intervenir pour la dernière fois avant que ma mission d'infiltration commence pour de bon. Je ne savais pas encore quand exactement j'allais entrer à AI Tech Industry, mais je devais être libre au plus tôt, même si cela allait arriver plusieurs jours après. Dans ce cas précis, il me resterait du temps pour me préparer au mieux. Me préparer à quoi, je n'en savais encore rien, et dans tous les cas, j'allais le découvrir une fois devant le fait accompli.

En sortant pour me diriger à RAIA, la pluie acide commençait à tomber doucement. J'ouvris donc mon parapluie en HDPE*, désormais nécessaire lors de journées pluvieuse. Sans celui-ci, nous risquions, entre autres, d'importantes irritations et brûlures cutanées. Encore un signe de l'extrême pollution que nous ne remarquions pas.

J'arrivai rapidement à RAIA, désormais devenu l'équivalent de ma deuxième maison. Je parlai à Kyle et Gabriel du rendez-vous prévu avec Maria Cipher le soir-même. L'aîné du groupe s'en réjouit tandis que le benjamin restait, bien évidemment, impassible. Je crus apercevoir, dans son regard, une fine lueur d'espoir et de soulagement.

— Salut, bande d'enfoirés ! hurla une voix féminine en entrant brusquement dans la pièce.

C'était une jeune fille métisse aux cheveux longs turquoises et aux mèches polychrome, bien plus jeune que nous tous, pas plus de dix-sept ans, qui venait de faire irruption. Elle ressemblait trait pour trait au tableau qui m'avait tant attiré à ma première venue ici. Cette dernière me jaugea de haut en bas, froidement.

— C'est donc toi, le petit nouveau... balança-t-elle, sur un air méprisable.

— Ma chérie, enfin de retour ! s'écria Gabriel en se jetant dans ses bras.

Elle lui rendit son étreinte chaleureuse, un large sourire aux lèvres.

— Elle n'est agréable qu'avec lui. Avec les autres, elle est imbuvable, alors ne le prend pas personnellement, me confia Kyle, dans un murmure.

J'acquiesçai, rassuré par cette information. Au moins, je savais à quoi m'attendre avec elle, je n'aurais pas à prendre ses futurs remarques pour moi.

— Alors comme ça, vous avez pu avancer un peu ces derniers jours ? C'est pas trop tôt ! Tu commençais à te ramollir, Kyle.

— Désolé de ne pas pouvoir sortir d'ici, Shay. On a pas tous la chance d'avoir gardé un minimum de liberté, cracha froidement ce dernier.

— Bro, ça va, elle a pas vraiment tord... t'avais commencé à abandonner, avant l'arrivée d'Ethan.

— Je vous emmerde.

Un silence pesant s'installa. J'avais le pressentiment qu'il cachait un certain nombre d'information. J'avais d'innombrables questions à lui poser mais, n'étant pas suffisamment proche de lui, je ne me le permis pas. Je me raclai la gorge, mal à l'aise.

— Bon... le principal c'est que maintenant, on puisse avancer. J'en saurai plus ce soir, je vous dirai tout à ce moment-là. Merci de me faire confiance, en tout cas.

Gabriel me sourit chaleureusement avant que je quitte le groupe pour rentrer chez moi en attendant l'heure du rendez-vous. Je restai en compagnie de mes pères, essayant de me contrôler pour ,ne rien leur dire.

Ils virent que j'étais tourmenté par tout ce qui avait changé dans ma vie, mais ils ne posèrent aucune question, pensant probablement que mon changement était dû à la maladie de mon papa pirate. En soit, ce n'était pas totalement faux, c'était de là que tout avait commencé, après tout.

Les heures passèrent lentement, angoissé et impatient d'en savoir plus. J'arrivais en avance devant chez Marta et Alaya. Elles avaient l'une des rares maisons qui existaient encore, comme un vestige d'un autre monde. Bien évidemment, elle ne se différenciait que des très peu des building que nous connaissions tous, hormis la différence de hauteur.

C'était une immense villa sur trois étages, entièrement vitrée. Les balcons, le toit et les châssis métalliques étaient entièrement ornés de ces immuables néons verts. Je montai les escaliers menant au premier étage où se situait leur vaste pièce de vie. Marta me salua de sa gentillesse que j'avais toujours connu, mais dont peu de personne en avait la connaissance.

— Ethan, je suis heureuse de te revoir, ça faisait quoi ? Au moins deux ans que je ne t'avais pas vu !

— Oui, ça faisait un moment... je me suis plongée dans le travail à la mort de ma grand-mère, j'avais besoin de penser à autre chose... avouai-je tristement.

Elle me rendit un fin sourire triste qui se voulait compatissant. J'eus du mal à l'accepter, mais je n'en montrai rien. Je devais rester concentré sur mon objectif principal, c'était primordial.

— Alaya m'a dit que tu cherchais un vrai contrat, tu as du mal à trouver des collaborateurs, en tant qu'indépendant ? commença-t-elle.

Elle émit une imperceptible distance, soudainement. J'eus l'horrible sentiment que tout n'était pas entièrement acquis.

— Non, de ce côté-là ça va... Mais ça ne paye pas assez. Elle a dû t'en parler pour mon père... Avec la Red Plague, je dois me préparer à son décès. On devra déménager, il y aura trop de souvenir dans cet appartement, mais on aura pas les moyens. C'est déjà difficile de joindre les deux bouts en ce moment... Et un contrat stable me permettra de passer plus de temps avec ma famille, chose que je n'ai pas en tant qu'indépendant.

Elle acquiesça, visiblement compréhensive. J'allais devoir jouer toutes les cartes que j'avais en main pour réussir à la convaincre, officiellement.

— Écoute... Comme je l'ai dit à ma fille, je veux bien t'engager. J'ai terriblement besoin de quelqu'un de motivé et de travailleur. Avec toi, je sais que je ne me trompe pas, mais, ce sera à une seule condition.

Garder secret tout ce que j'allais pouvoir apprendre, je le savais.

— Un système de confidentialité sera implanté dans ton Neuro-implant. Même si tu le voulais, tu seras incapable de divulguer quelconque information sur ce que tu verras ou entendra au sein de l'entreprise. Si tu es d'accord avec ça, alors je te l'installe dès maintenant.

Je cachai ma surprise tant bien que mal et acceptai sans réfléchir. Je la suivis au rez-de-chaussée afin que, comme convenu, elle m'installe ce fameux système de confidentialité.

Il allait falloir trouver une solution à ce nouveau problème, désormais.

R.A.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant