抖阴社区

                                    

— Sa fille était ma meilleure amie depuis mon plus jeune âge. Je ne l'ai pas souvent vue, comme elle était constamment au travail, mais j'ai grandis toute ma vie avec sa fille.

— Était ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Un énième soupir. Ma rage pour cette dernière n'était pas redescendue, bien au contraire.

— Je me suis éloigné d'elle quand je vous ai rencontré. Je n'arrive pas à lui pardonner pour ce qu'elle a pus me cacher. Je crois que je n'y arriverai jamais.

Tous acquiescèrent, compréhensifs. Un soupçon de déception traversa les pupilles de Neziah. Je voyais bien qu'un amas de reproches et de colère s'entassait en elle, mais, pour une raison obscure, elle resta muette.

— Et... Tu aurais des renseignement sur la sécurité interne ? Je sais que ça ne va pas être facile de trahir des proches, mais... Ça nous serait d'une grande utilité, avoua délicatement Gabriel.

Je réfléchis un instant, essayant de me rappeler de probables indices qu'aurait pu sous-entendre Alaya, par le passé. Cependant, cette fille avait toujours été si mystérieuse, si secrète, que rien ne lui avait échappé. Rien, en plus de vingt ans.

Contenant toujours cette boule de rage interne, je déglutis, sûr de moi.

— Non, je n'ai aucune infos là-dessus...

Tous soupirent, désespérés.

— Mais je peux avoir bien mieux.

— Qu'est-ce que c'est ? s'intrigua Kyle, soudainement.

J'affichai un sourire ravi, fier, laissant un fin suspens s'instaurer. J'avais toute leur attention.

— Je vais faire en sorte qu'Alaya me fasse intégrer IA Tech Industry.

Après un long moment d'enthousiasme, je leur fis part de mes idées d'infiltration, de la manipulation sur laquelle je pouvais jouer auprès des femmes Cipher, et de toutes les informations que je pourrais leur apporter. De plus, s'il y avait quelconque malware à installer manuellement, j'aurais plus de facilité à le faire en travaillant officiellement sur place.

— Mais... Je croyais que tu ne lui parlais plus ? Tu crois qu'elle va t'aider comme ça, après des jours de silence ? s'étonna Neziah. Ce serait moi, je t'enverrais chier bien comme il faut...

— Elle sait comment je suis avec le travail. En plus de la maladie de mon père, elle est convaincue que je suis juste complètement anéanti. Je lui ferai un petit discours d'excuses larmoyant et tout ira bien. Vous pouvez compter sur moi.

Gabriel me secoua joyeusement, sautillant dans tous les sens.

— Si on peut compter sur toi avec elle comme on l'a fait pour le malware, alors je crois que tu peux y aller les yeux fermés... Mais si ça devient trop dangereux, tu arrêtes tout. On a jamais été aussi loin, dans nos recherches, c'est tout le gr...

— Je sais, Kyle, c'est tout le groupe qui est en danger, si je foire. Je ferai attention, promis.

Ils acquiescèrent fièrement, mais tristement. Je pus voir dans leurs yeux qu'ils comprenaient qu'après toutes ces années, ils avaient une chance que leur combat mènent enfin à quelque chose de concret. Ce qui voulait aussi dire que les risques s'intensifiaient de manière exponentielle. Certes, nous n'étions qu'aux prémices d'une guerre entre la technologie et la liberté individuelle, mais nous allions pouvoir nous préparer au combat en bonne et due forme.

Dans un silence pesant, sous leurs yeux, je contactai Alaya, la boule au cœur. Cette haine n'avait jamais été aussi intense.

— Ly' ? Désolé d'avoir pris tout ce temps pour t'appeler... On peut se voir dans une heure ?

— Ethy'... Tu m'as manqué... Bien sûr, on se voit chez toi ?

— S'il te plaît... Passe par ma chambre, je serai là.

— D'accord, Ethy'. À tout à l'heure.

Je raccrochais, souriant, puis partis en saluant chaleureusement les membres de RAIA. Kyle et Neziah me remercièrent, tandis que Gabriel m'encouragea de sa jovialité à toute épreuve.

Pensif, j'observai, d'un œil bien différent, ces buildings lumineux. Plus les jours passaient, moins j'appréciai cette vision. La végétation me manquait, mais il semblait qu'elle avait disparue à jamais. C'était donc ça, ce qu'allait rester notre si belle planète ? Quelle triste mélancolie.

J'arrivai bien trop rapidement chez moi. Au fond, je ne voulais pas voir mon ancienne meilleure amie. Mais c'était devenu une urgence capitale. Je devais mettre mon égo et ma fierté de côté pour laisser place à un masque de désespoir. À l'époque ou les émotions humaines ne sont que robotiques, rien ne semblait plus difficile à réaliser. Mais, l'avantage avec des robots, était que nous pouvions les tromper à l'aide d'un simple malware. Mon malware serait la parole.

Elle arriva quelques minutes après moi, juste à l'heure. Je la laissai entrer, affichant un air désemparé par la perte anticipée d'un proche.

— Ethy'... Tu n'as vraiment pas l'air mieux qu'il y a quelques jours... s'inquiéta-t-elle. Pourquoi tu voulais me voir ?

Je la pris fermement dans mes bras, forçant un violent sanglot. Mes larmes suivirent d'elles même.

— Je... J'ai peur, Ly'... Mon salaire ne va pas suffire... Quand mon... quand il nous quittera, papa voudra déménager, mais on a pas les moyens, et... Ly', je suis désolé de t'avoir abandonnée... Je m'en veux, si tu savais...

Son étreinte se resserra davantage. Son cœur s'accéléra soudainement, je pouvais le sentir à travers le fin tissu sur sa poitrine.

— Ce n'est rien, Ethy', je ne t'en veux pas du tout, tu as bien fait de prendre du temps pour toi... Comment je peux t'aider ? Tu veux que je te donne de l'argent ? proposa-t-elle, gentiment.

— Non, surtout pas, j'ai besoin de travailler pour me changer les idées... Puis, être indépendant est vraiment difficile... J'aimerais arrêter, mais je n'ai personne qui accepterait de me prendre chez eux, je suis trop jeune, pas assez d'expérience, soi-disant...

Elle réfléchit un instant, je savais parfaitement ce qu'elle allait me proposer.

— Écoute... Et si j'en parlais à ma mère ? Je crois qu'elle cherche quelqu'un d'efficace en ce moment... Mais...

Je l'interrogeai faussement du regard, feignant l'incompréhension de ce qui pouvait tourner dans son esprit. Je le savais parfaitement : si elle faisait ça, je serais au courant de tous ce qu'elle me cachait depuis toutes ces années. Et elle en était terrifiée.

— Mais tu risques de découvrir certaines choses que tu ne devras divulguer à personne. Tu me promets que, si ma mère t'engage, tu ne diras rien à personne, pas même à tes pères, Ethy' ?

— Bien sûr, Ly'. Je veux juste pouvoir aider mon père quand papa nous quittera. Je ne dirai rien, si tu me le demande. Je t'en fais la promesse.

Sur ces mots, elle me prit de nouveau dans ses bras avant de remonter dans sa SkyDriver luxueuse.

— Je t'appelle demain pour te dire quand tu commences, d'accord ? me sourit-elle.

— Merci, Ly'. Je te revaudrai ça.

— Tu ne me dois rien, Ethy'.

Puis elle s'envola à toute allure dans la brume de pollution.

À bas mes principes et mes valeurs. Elle m'avait menti tout ce temps, je n'avais donc aucun scrupule à me jouer d'elle pour arriver à mes fins.

Papa Pirate, désolé mais, tu avais tort : l'amitié, c'est vraiment minable. 

R.A.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant