抖阴社区

Chapitre 29

Depuis le début
                                    

— Bro, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Elle a l'air triste...

— Rien de grave, le concert était génial, t'en fait pas pour ça. J'ai... J'ai juste merdé avec elle, mais je ne veux pas en parler, désolé...

Il acquiesça dans un sourire.

— Si tu n'as pas foiré le concert, alors elle te pardonnera, t'en fait pas pour ça, ok ? Elle est juste très émotive, sur le coup. Neziah reviendra vers toi très vite, tu verras.

Je doutais de ses paroles, mais je n'en montrais rien. Après tout, il la connaissait depuis bien plus longtemps que moi, une partie de moi espérait qu'il avait raison.

— Je vais rentrer chez moi, ça fait longtemps que je n'ai pas vu mon père. Dis à Kyle que je serai là demain matin, comme d'habitude.

— Je lui dirai. Rentre bien, bro.

Je le remerciai et pris la route du retour. Comme à chaque fois que mes pensées noyaient mon esprit dans un tsunami d'angoisses et d'inquiétude, je marchais. J'observais le paysage plus que je ne l'admirais.

Les toits des gratte-ciels, visibles deux semaines auparavant, se fondaient dans le nuage de pollution. Ce n'était qu'une question de mois avant que nous disparaissions avec eux. Tout cela allait trop vite. L'état déplorable de notre planète se dégradait de jour en jour, à vue d'œil. Il fallait agir, et vite.

Quoiqu'une partie de moi se disait qu'il était probablement trop tard pour ça, mais je ne voulais pas abandonner l'infime espoir qu'il nous restait une chance. Une chance de revivre, comme avant. Ou presque.


Je ne m'étais jamais demandé la raison de la présence de ces globules rouges. Après toutes les confessions de mes amis, je ne pus en déduire qu'une simple raison : les manifestants, les traîtres du gouvernement, les rebelles : leur sang collait sous nos pieds. Comme une mise en garde de MegaCorp. « Levez-vous contre nous, et ce sera sur votre sang que nous marcherons. Ce sera la dernière chose qu'il restera de vous. ».

J'en eu une nausée terrible à l'idée que ce soit la seule trace que je laisse sur Terre. Je ne comptais pas baisser les bras pour autant. Bien au contraire. Je voulais que ce soit sur le sang de ces Cyberarcos, que nos pieds foulent le béton. Je voulais qu'ils comprennent ce qu'ils nous faisaient subir, depuis toutes ces années.

Je dus remettre mon esprit à zéro, une fois arrivé dans mon immeuble. À l'extérieur, une fine lumière traversait sous la porte, mais tout était silencieux. J'entrai sans un bruit, pensant que mon père s'était probablement assoupi sur le canapé du salon.

Un élan de panique s'empara de mon cœur. Il était allongé au sol, inconscient. J'appelai les ambulances dans la seconde, laissant l'adrénaline faire son travail.

Avec l'identité de mon père, ils activèrent son traceur et arrivèrent en moins de cinq minutes. Ils l'embarquèrent dans la SkyRescue blanche aux néons rouges et bleus. Un des infirmiers se tourna vers moi, dans un calme absolu.

— Il sera en observation toute la nuit, vous pourrez le voir demain matin. Reposez-vous, en attendant.

Abasourdi par ses propos, je restai figé sur place, les observant prendre le départ vers l'hôpital. Me demander de dormir sans savoir l'état de santé de mon père ? C'était impossible. Je venais de perdre un de mes parents, il m'était impensable de perdre le deuxième. Il en était hors de question.

Je tournai en rond dans la pièce exiguë de l'appartement. Je me tirai les cheveux, ma respiration se fit plus bruyante, j'haletais. Les quatre murs se refermaient autour de moi, l'odeur de mon défunt père emplit mes narines, les pores de ma peau, chaque cellule de mon corps. Ma tête tournait, des sueurs froides me submergèrent, j'étouffais.

R.A.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant